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affiche Le Procès du siècle

Le Procès du siècle

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Un film de Mick Jackson ,
Avec Rachel Weisz, Tom Wilkinson, Timothy Spall,

Genre : Historique
Durée : 1h50
États-Unis

En Bref

Deborah Lipstadt, historienne spécialiste de l’histoire et de la mémoire de la Shoah, personnage reconnu, se retrouve confrontée à un négationniste de la pire espèce. Elle les connait ces corbeaux porteurs de mauvaises nouvelles, ces manipulateurs de l’histoire. Elle les affronte sans crainte, portée par la raison. Elle vient justement, dans son dernier ouvrage, de démonter pièce par pièce les théories nauséabondes de David Irving niant l’implication d’Hitler et l’utilisation des chambres à gaz. Irving David avait toujours remis l’histoire en cause dès son premier livre sur le bombardement de Dresde. Radicalisé depuis dans ses propos, la négation prenait le pas sur la vérité qu’il n’hésitait pas, selon Deborah, à torturer.

Comble du paradoxe, le malveillant lui intente un procès en Angleterre la sommant de prouver qu’il ment. Deborah n’a jamais reculé devant la folie et la vérité est son épée. Elle refuse de baisser les bras, de négocier avec l’immonde et prend donc le meilleur des avocats pour mener la bataille. Anthony Julius s’entoure d’une équipe bien décidée à prouver que David Irving utilise l’histoire pour étayer son propre discours. La lutte se fera au cœur des chambres closes de la justice et c’est un juge seul qui décidera. La stratégie du jeune homme qui défendit avec succès la princesse Diana semble perturber Déborah. Elle voudrait que les victimes témoignent, que la vérité éclate et dévoile la face du fourbe. Au final qui aura raison de l’avocat ou de l’historienne ?


Mick Jackson réalisateur de Bodyguard, plus présent à la télévision ces dernières années, s’efface derrière son sujet. Il évite l’écueil du pathos sur un exercice difficile, le film de procès. Comment captiver sur un paradoxe quand l’accusé doit prouver que l’accusateur a tort ? En reprenant l’essentiel des propos de ce huis-clos, il démontre l’absurdité et la manipulation des négationnistes. Toute la tension tient dans cette vérité que le spectateur connaît par les nombreux témoignages et documentaires qui depuis, ne font que rappeler l’horreur ultime. Le film s’appuie sur les pièces fournies par la défense et les propositions bien étayées de David Irving, mais complètement stupides. Nous comprenons l’enjeu essentiel, démontrer l’utilisation de la réalité à des fins de théorie personnelle négationniste. Il nous prend au cœur avec des moments d’émotion comme dans cette séquence sur les lieux de l’horreur à Auswichtz.

Entre la douleur rentrée de Déborah et Richard l’avocat plaideur concentré sur ses preuves, un fossé semble se creuser. Pourquoi Anthony Julius refuse-t-il aux victimes le droit de s’exprimer ? C’est autant de moments où le film prend de l’ampleur dans les enjeux finaux. Deborah doit sans cesse rentrer sa colère, éviter de répondre pour ne pas se laisser emporter par ses émotions. Elle retient la tempête, sachant qu’elle serait néfaste à briser le masque d’Irving. C’est une partie d’échecs où le mat dévoilera le menteur aux yeux de l’histoire et du monde. Tout se joue sur des détails importants qui nous tiennent en haleine jusqu’au mot fin. Le mouvement est intérieur. Tout se joue dans l’ombre du cœur où les esprits ne doivent pas se laisser emporter par leur désir. La réalisation oscille entre une mise en scène classique et des moments où, en quelques images, Mick Jackson capte l’essentiel.

Le Procès du siècle doit beaucoup à ses acteurs et sa direction impeccable. Rachel Weisz  est magnifique dans une composition où la colère retenue ne doit pas tuer la vérité. Tom Wilkinson est excellent dans l’avocat Richard Rampton tout en nuances en idées reçues. Par exemple Déborah comprendra son attitude qu’elle pensait peu respectueuse sur les lieux de l’apocalypse. Une fois le résultat du procès dévoilé, le spectateur remonte le fil de chacun des personnages et comprend mieux leurs décisions et leur attitude. Hitchcock disait toujours que le méchant était important. Timothy Spall campe, dans une composition juste, un David Irving ignoble dans son mensonge. Dans le climat actuel, le film nous rappelle combien il faut nous méfier des fausses vérités et des bonimenteurs.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


    Titre original : Denial

    Titre français : Le Procès du siècle

    Titre québécois : Déni

    Réalisation : Mick Jackson

    Scénario : David Hare, d'après l'ouvrage History on Trial: My Day in Court with a Holocaust Denier de Deborah Lipstadt

    Production : Gary Foster et Russ Krasnoff

    Montage : Justine Wright

    Musique : Howard Shore

    Photographie : Haris Zmbarloukos

    Sociétés de production : BBC Films, Participant Media, Shoebox Films, Krasnoff/Foster Entertainment

    Sociétés de distribution : SND (France), Bleecker Street Media (États-Unis), Entertainment One (Royaume-Uni)

    Pays d’origine : Royaume-Uni, États-Unis

    Budget : 10 millions de dollars

    Langue : anglais

    Durée : 110 minutes

    Genre : drame historique

    Dates de sortie : 26 avril 2017

Distribution

     Rachel Weisz (VF : Laura Préjean) : Deborah Lipstadt

    Tom Wilkinson (VF : Frédéric Cerdal) : Richard Rampton

    Timothy Spall (VF : Gabriel Le Doze) : David Irving

    Andrew Scott (VF : Jean-Christophe Dollé) : Anthony Julius

    Jack Lowden (VF : Arnaud Laurent) : James Libson

    Caren Pistorius (VF : Leslie Lipkins) : Laura Tyler

    Alex Jennings (VF : Christian Gonon) : Sir Charles Gray

    Mark Gatiss (VF : Frédéric Popovic) : Robert Jan van Pelt

    Andrea Deck : Leonie

    Sally Messham : Meg

    John Sessions (VF : Bruno Abraham-Kremer) : Professeur Richard Evans

    Nikki Amuka-Bird : Lilly Holbrook

    Harriet Walter : Vera Reich