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affiche Le Monocle noir

Le Monocle noir

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Un film de Georges Lautner ,
Avec Paul Meurisse, Elga Andersen, Marcel Dalio,

Genre : Comédie policière
Durée : 1h28
France

En Bref

L'humour noir est à l’honneur dans ces aventures imaginées par le colonel Rémy. Un vieux château où se trame un complot pour instaurer un nouvel ordre du monde. Venu d'Italie, Allemagne, et de France, les tenants d’un nouveau fascisme complotent dans l'ombre. Ils rêvent de lancer la grande Europe avec le retour du bruit des bottes sur le pavé et tutti quanti ! Mais le Monocle veille. Infiltré dans les rangs des mécréants, il espère bien étouffer le nouvel ordre dans l’œuf. Pendant ce temps, le conservateur du vieux château se trouve manipulé par son penchant pour les belles donzelles. Les espions, c'est comme les mouches, dès qu'il y a un cadavre elles accourent ! Tout cela nous amène à un meurtre, une jolie blonde avec un couteau dans le dos, ça fait désordre.

C'est une bonne occasion pour nos barbouzes de la DST de se faire passer pour la police et examiner les lieux, sous couvert de dévoiler ces assassins. Dans l'ombre  du château, quatre années après la fin du 3e Reich se cache le chef des jeunesses hitlériennes. Il espère bien prendre la place de son disciple et mentor au sein du groupe de ces farfelus dangereux. Une fois de plus, le Monocle doit la jouer fine pour faire éclater au grand jour toute cette folie. Il est aidé par une complice, une jeune espionne allemande que nous retrouverons tout au long de la série. Il n'est pas indifférent à l'attrait de ses charmes, ce qui pigmente, vous l'avouerez, cette nouvelle mission. Le film s'achève sur un petit air de Fantômas dans une course-poursuite délirante dans les souterrains du château.


L’époque est froide, à la guerre froide vous dirait le locdu au bord du comptoir sirotant un petit jaune, à défaut d’un petit noir. Les espions des deux grands blocs, Amérique et Russie, s’affrontent donc avec les petits Frenchies au milieu et ceux de sa Gracieuse Majesté pour compter les points. C’est l’après-guerre. Le chaland est privé de maison close, mais pas de tapineuses, les filles se montrent toujours aussi maitresses dans l’art de charmer le quidam. Dans cette atmosphère, le prix du quai des Orfèvres échoit en 1960 à un roman sérieux d’un certain Colonel Rémy,  Gilbert Renault de son vrai nom, mais Colonel ça en jette plus et permet de garder l’anonymat.

Il connaît son sujet, car il en était, des services secrets bien sûr ma brave dame, n’allons pas tout confondre ! Dans cette période où les OSS 117, les 007 et autres tiercés gagnants font les beaux jours des éditeurs ou des producteurs, George Lautner tire à la courte paille l’adaptation du roman. Le jugeant trop sérieux, il accommode quelques variantes avec son compère coscénariste Pierre Laroche. Aimant la blague facile et les bons mots, ils n’hésitent pas à détourner le récit, lui donnant une coloration plus saugrenue. La comédie satirique d’espionnage était née et surtout le style Lautner dont Les Tontons flingueurs marque le sommet et Les Barbouzes une autre variation aux dialogues plus humoristiques. Paul Meurisse ayant connaissance du rôle quelques jours avant le tournage, après Les diaboliques il souhaite plus l’ivraie que le drame, cachetonnant avec talent.

Il apporte toute la saveur à ce Théobald Dromard, accentuant le grotesque du personnage. Attifé comme un type du boulemiche, de façon improbable, le rictus ou la mimique excessive, il s’accorde un phrasé rigide et adopte une démarche guindée particulièrement ridicule lorsqu’il tient son revolver. Nous retrouvons avec délice toute la richesse et le délire de cette parodie d’espionnage où les filles ne sont pas si connes et les nazis toujours abonnés aux rôles de salopards visant la domination du monde. Le fond détonne avec la forme respectant les codes du film d’espionnage (lumière, décors, cadrages...), codes narratifs ou esthétiques. La forme et le fond s’épousent pour créer ce nouveau style, la parodie de genre, que reprendront par la suite de nombreux réalisateurs maitres du genre. George Lautner apparaît donc comme un réalisateur marquant du cinéma français, il mérite tout notre respect.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support :
4
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 1.66, Format BD-50,
Langues Audio : Français Dolby Digital 2.0
Sous-titres : Anglais
Edition : Pathé Vidéo

Bonus:

Nouvelle copie intégralement restaurée à partir d'un master 2K

20 minutes avec Paul Meurisse, Georges Lautner, Bertand Blier, Philippe Lombard (20')

BR

Nouvelle copie intégralement restaurée à partir d'un master 2K
Contient :
- le Blu-ray du film
- le DVD du film
"La Naissance du style Lautner" (21?), un documentaire de Jérôme Wybon, avec Bertrand Blier (assistant sur le film), Jean Philippe Guérand (journaliste), Philippe Lombard (journaliste) et Pierre Willemin (assistant opérateur)
Bande-annonce

•            Titre : Le Monocle noir

            •            Réalisation : Georges Lautner

            •            Scénario : Pierre Laroche et Jacques Robert, d'après le roman de Rémy, aux éditions : Hachette ; prix du Quai des Orfèvres en 1960 (Fondateur Jacques Catineau)

            •            Dialogue : Pierre Laroche

            •            Assistant réalisateur : Bertrand Blier et Claude Vital

            •            Production : Lucien Viard

            •            Directeur de production : Paul Joly

            •            Sociétés de production : Orex Films

            •            Distribution : Consortium Pathé

            •            Musique : Jean Yatove - Enregistrement dans les studios Marignan

            •            Images : Maurice Fellous

            •            Opérateur : Georges Pastier, assisté de Antoine Georgakis et Pierre Willemin

            •            Montage : Michelle David, assistée de Gina Pignier

            •            Décors : Robert Bouladoux

            •            Son : Antoine Archimbaud, assisté de Henri Richard

            •            Costumes et habilleuse : Paulette Ten-Have

            •            Ensemblier : Fernand Chauviret

            •            Accessoiriste : Pierre Barbet

            •            Photographe de plateau : Robert Joffres

            •            Script-girl : Annie Rozier

            •            Administrateur : Marcel Bligny

            •            Assistant de production : Bernard Lapeyre

            •            Secrétaire de production : Yvonne Eblagon

            •            Régisseur général : Paulette Boréal

            •            Maquillage : Jeannine Lankshear

            •            Tirage : Laboratoire Franay L.T.C Saint-Cloud

            •            Effets spéciaux : LAX

            •            Enregistrement sonore Western Electric - Société Optiphone

            •            Pays d'origine : France

            •            Langue : français

            •            Format : Noir et blanc - 1,33:1 - Mono - 35 mm

            •            Genre : Comédie policière

            •            Durée : 88 minutes

            •            Date de sortie : 30 août 1961 (France)

            •            Visa d'exploitation : 24.538

Distribution

            •            Paul Meurisse : Le commandant Théobald Dromard, dit "le monocle" agent du Deuxième Bureau

            •            Elga Andersen : Martha, alias Erika Murger

            •            Bernard Blier : Le commissaire Tournemire

            •            Pierre Blanchar : Le marquis de Villemaur

            •            Gérard Buhr : Heinrich Von March, l'Allemand

            •            Olivier Despax : Frédéric de la Pérouse

            •            Marie Dubois : Bénédicte de Villemaur, la fille du marquis

            •            Jacques Dufilho : Chauvet, le guide du château

            •            Jacques Marin : L'adjudant Trochu, l'homme de main du commandant

            •            Albert Rémy : Mérignac, le conservateur du château

            •            Catherine Sola : Monique Abadie, la secrétaire du conservateur

            •            Lutz Gabor : Mathias Fisher, fiancé de Bénédicte, agent russe

            •            Raymond Meunier : Raymond, un homme de main du marquis

            •            Raoul Saint-Yves : Jean, un homme de main du marquis

            •            Nico Pepe : El commandatore Brozzi, l'Italien

            •            Jean Sylvère : Un inspecteur (non crédité)

            •            Alain Bouvette : Le chauffeur (non crédité)