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affiche Le loup de Wall Street

Le loup de Wall Street

___

Un film de Martin Scorsese ,
Avec Leonardo DiCaprio, Jonah Hill, Margot Robbie,

Genre : Biographique
Durée : 2h59
États-Unis

En Bref

Jordan Belfort, tout frais émoulu, se retrouve dans l’Olympe des courtiers où il apprend les règles de l’argent à tout prix ! « J'étais accro en quelques secondes » Un claquement de doigts et le voilà dopé a vie à l’univers du billet vert qui joue la cabriole des marchés boursiers. Les quelques principes qu’il possédait s’envolent comme un nuage de fumée. Adam, son mentor, le formule très bien. « On n’en a rien à carrer de cette technologie, ce qui compte c'est de vendre. Le but du jeu, prendre l'argent de tes clients et te le mettre dans la poche. Autre situation, autre action, augmenter le gain. Ton client est riche sur le papier, mais c'est toi le courtier qui empoche le cash ». Bienvenu dans l’antre du loup et des carnassiers aux dents longues qui rêvent de toujours plus. Leur slogan pourrait être « jamais assez ! »

Diplôme en poche, il intègre l’entreprise, la vieille douairière, hélas pour peu de temps. La crise arrive comme un boulet de canon n’épargnant personne et ferme bien des portes. « Wall Street m'avait avalé pour le premier jour de courtier et chié dans la foulée ». Le voilà revenu au bas de l'échelle dans le trou du cul de la finance, les marchés peu scrupuleux du hors cote. Pas très légal, mais notre type transforme la masure branlante en poule aux œufs d'or. Le principe est simple, tout le monde veut devenir riche. Il suffit de leur donner l'envie, le besoin. Il commence par harponner des petites baleines, des pauvres types ordinaires qui rêvent de s’éclater en bourse et de finir sur les plages des Bahamas. Le plus souvent ils se retrouvent sans un sou et le bec dans l’eau. L'idée de génie de Jordan, c’est de vendre non pas à des baleines, mais à des Moby Dick. Lui et sa bande d’arnaqueurs deviennent les nouveaux capitaines Achab.


Jordan Belfort, tout frais émoulu, se retrouve dans l’Olympe des courtiers où il apprend les règles de l’argent à tout prix ! « J'étais accro en quelques secondes » Un claquement de doigts et le voilà dopé a vie à l’univers du billet vert qui joue la cabriole des marchés boursiers. Les quelques principes qu’il possédait s’envolent comme un nuage de fumée. Adam, son mentor, le formule très bien. « On n’en a rien à carrer de cette technologie, ce qui compte c'est de vendre. Le but du jeu, prendre l'argent de tes clients et te le mettre dans la poche. Autre situation, autre action, augmenter le gain. Ton client est riche sur le papier, mais c'est toi le courtier qui empoche le cash ». Bienvenu dans l’antre du loup et des carnassiers aux dents longues qui rêvent de toujours plus. Leur slogan pourrait être « jamais assez ! »

Diplôme en poche, il intègre l’entreprise, la vieille douairière, hélas pour peu de temps. La crise arrive comme un boulet de canon n’épargnant personne et ferme bien des portes. « Wall Street m'avait avalé pour le premier jour de courtier et chié dans la foulée ». Le voilà revenu au bas de l'échelle dans le trou du cul de la finance, les marchés peu scrupuleux du hors cote. Pas très légal, mais notre type transforme la masure branlante en poule aux œufs d'or. Le principe est simple, tout le monde veut devenir riche. Il suffit de leur donner l'envie, le besoin. Il commence par harponner des petites baleines, des pauvres types ordinaires qui rêvent de s’éclater en bourse et de finir sur les plages des Bahamas. Le plus souvent ils se retrouvent sans un sou et le bec dans l’eau. L'idée de génie de Jordan, c’est de vendre non pas à des baleines, mais à des Moby Dick. Lui et sa bande d’arnaqueurs deviennent les nouveaux capitaines Achab.

 C’est simple, en bourse on se fait peau de chique avec le hors-cote, le courtier empoche, non pas un ni deux ni dix. Je vous le donne en mille ma brave dame, c’est un bénef de 50% qui tombe dans son escarcelle. Jordan Belfort, nouveau camelot à la goualante harmonieuse, piège ses clients et leur vend du rêve, de l’argent encore et toujours de l’argent. Comme dans la parabole de la joute des deux maîtres de Kendo, c’est le premier qui bouge qui perd. Ici c’est le premier qui parle qui perd. Commence l’ascension foudroyante vers les sommets en compagnie d’une bande bras cassés qui se recyclent dans la finance après une formation de Jordan. Le fric, l’alcool, les filles, la dope coulent à flots et rien ne peut arrêter ce fleuve grandissant. « Dans le monde normal, tout ceci serait obscène ». La compagnie créée avec ses potes de la première heure, la Statton Oakmont grimpe en flèche jusqu'à devenir un incontournable de l’Olympe. Elle gagne même les honneurs de la presse où Jordan gagne son surnom de Loup de Wall Street. Jusqu’à attirer le regard d’un agent du FBI tenace et intègre. Comme le dit son père : un de ces jours, il faudra payer les pots cassés. C’est quand l’argent devient un fleuve débordant de son lit, et qu’il faut trouver le moyen de le planquer en Suisse que la descente de la montagne commence.

« Vous êtes pauvres loosers, prenez votre téléphone et devenez riches  le nouveau rêve américain » 

 Martin Scorsese revient avec un film-choc, presque trois heures de pur bonheur. La filmographie du maitre pourrait se résumer aux thématiques de l’argent, du pouvoir et d’une certaine Amérique décadente des voyous, plus particulièrement de Little Italie, la mafia. Le loup de Wall Street apparaît donc dans une continuité, un regard posé sur son pays, de Mean Streets à aujourd’hui en passant par Taxi Driver, Les affranchis, Casino, Gangs of New York, Les infiltrés, en bref la majorité de sa filmographie. Nous retrouvons l’ascension d’un homme assoiffé de pouvoir, perverti par le système et plus particulièrement son mentor. Par exemple, l’idéal d’une économie morale vole en éclats avec la rencontre de Mark Hanna, magistralement interprété par Matthew McConaughey. À partir de cet instant, Jordan comprend le système et qu’il n’existe aucune règle, juste celles que l’on s’impose. L’économie  de Wall Street apparaît immorale, ce que dénonçait déjà d’une autre façon Oliver Stone dans Wall Street. Scorsese reprend l’idée de celui-ci, l’emballement de la machine qui finit par imploser. La séquence où pour une grosse somme d’argent la secrétaire accepte de se faire raser la tête résume tout. Le réalisateur est-il conscient de sa portée dans la mémoire du vieux continent ?

 S’ensuit la longue ascension et la chute finale inévitable, car chez Scorsese le mal ne triomphe jamais, même s’il semble attirant. Gangs of New York nous montrait les débuts de la mafia, un pays assis sur la fange du monde. Dans Les Affranchis, il racontait l’ascension d’Henry Hill fasciné par les mafieux, moitié Irlandais comme la police de New York et moitié Sicilien comme la mafia. Elle finit par le faire plonger quand il passe au trafic de drogue. Dans Casino nous pourrions rapprocher le personnage de Joe Pesci, Nicky qui se perd dans la folie du meurtre et du sang, à Jordan. Johan Hill, Donnie est-il le Nicky de Jordan ? Nous retrouvons cette soif du pouvoir, de la non-limite, du tout possible qui s’achève toujours dans le chaos. Scorsese examine la montée rapide et illégale de son héros et sa chute tout aussi fulgurante.

  La morale nous appartient. A nous de lire entre les lignes pour la trouver. À travers ces trois films s’ébauche un regard sur l’Amérique et son histoire. C’est cette Amérique qui s’emporte, dans une valse non pas des pantins, mais de folie ou plus rien n’a de valeur où l’honneur s’efface devant le néant. C’est bien ce qui finit par arriver quand tous ces héros oublient les règles, se soucient de leur pouvoir et de leurs envies pour finir par s’y noyer. Les seuls qui demeurent encore debout gardent le sens d’une certaine morale. Avec Le loup de Wall Street, Scorsese semble nous dire que l’Amérique devient folle, s’emballe.

 Il ne demeure que la bêtise, Jordan et sa clique ressemblent plus à des abrutis qui finiront par s’effondrer sous le poids de leur propre bêtise. Le parallèle avec les nouveaux gangsters, préoccupés par la drogue, le sexe, leur apparence et le pouvoir, n’est peut-être pas une idiotie !  À trop jouer la carte sexe, fric et rock n’roll, ils devraient bien comprendre qu’un jour la chute n’en sera que plus cruelle. Ceci explique le choix de la comédie, pousser la dérision jusqu’au bout. Comme le dit le proverbe, il vaut mieux en rire que d’en pleurer.

 « J'avais oublié que dans ce pays tout est à vendre. » 

  Face à Jordan, se dresse Denham l’agent du FBI, un homme incorruptible, il le fera tomber un peu comme Eliot Ness face à Al Capone. Il existe une grammaire cinématographique Scorsesienne. Nous en retrouvons tous les ingrédients, la voix off, le personnage principal s’adressant directement à la caméra, les travellings, les arrêts sur image, les effets de montage rapide pour présenter un personnage ou une situation. Loin des modes, il reste plus proche d’un cinéma des années 80, début 90. Il pousse encore plus loin sa propre grammaire dans ses retranchements, montrant par là même toute la futilité d’un certain cinéma parkinsonien, dopé au clip, copiant ses pairs plus que dans l’inventivité.

 Le maitre donne encore des leçons et nous prouve qu’à 70 ans il possède toujours bon pied bon œil. Certains émettent l’hypothèse d’un discours sur le cinéma hollywoodien, par un réalisateur indépendant, toujours attaché à New York comme Woody Allen à une certaine époque. L’idée n’est pas fausse et séduit, mais je pencherais plutôt pour le fait qu’Hollywood ressemble à l’Amérique dont parle Scorsese. L’envie du pouvoir, de briller dans les sunlights, les truands d’ailleurs ont toujours entretenu des rapports particuliers avec le cinéma. C’est comme si le rêve de certains jeunes se déplaçait de la mafia vers Wall Street, la nouvelle pègre ?   Nous pourrions encore disserter sur le dernier Scorsese pendant des heures, trouver d’autres angles d’approche, le résultat reste un moment de grâce de vrai cinéma. 

 Patrick Van Langhenhoven

Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 2.40, Format DVD-9
Langues Audio : Audiodescription (pour malvoyants) Dolby Digital 2.0, 5.1
Sous-titres : Français
Edition : Métropolitan vidéo

Bonus en BR :
Tour de table avec Martin Scorsese, Leonardo DiCaprio, Jonah Hill et Terence Winter (10'56" - VOST)
"Running Wild" : Les coulisses du tournage (11'19" - VOST)
"The Wolf Pack" : Making of (16'58" - VOST)
Bandes-annonces (VF/VOST)