Cine-Region.fr
affiche Le Labyrinthe

Le Labyrinthe

___

Un film de Wes Ball,
Avec Dylan O'Brien, Aml Ameen, Will Poulter,

Genre : Science-fiction
Durée : 1h54
États-Unis

En Bref

Décidemment, il est loin le temps des contes pour ado boutonneux, gentillets et inoffensifs, qui prônaient un monde merveilleux et plaçaient des héros aux préoccupations futiles… Place aujourd’hui à la dystopie, un genre littéraire opposé à l’utopie, qui campe son intrigue dans une société imaginaire oppressée dans laquelle il est impossible de vivre heureux. Si le roman d’anticipation dystopique ne date pas d’hier – Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley (1932) ou 1984 de George Orwell (1949) pour les plus connus – ces dernières années ont vu arriver en masse ce genre dans les romans pour ados, des histoires qu’Hollywood s’est empressé d’adapter, voyant très vite leur potentiel cinématographique. Du coup, après les récents Divergente et Hunger Games, pour ne citer qu’eux, on accueille aujourd’hui Le Labyrinthe, adapté de The Maze Runner (littéralement « le coureur de labyrinthe ») de l’américain James Dashner publié en 2009. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’a rien à envier à ses prédécesseurs grâce notamment à une mise en scène paranoïaque et à un parti-pris plus psychologique que gros bras. Chapeau.

Quand Thomas reprend connaissance, il est pris au piège avec un groupe d’autres garçons dans un labyrinthe géant dont le plan est modifié chaque nuit. Il n’a plus aucun souvenir du monde extérieur, à part d’étranges rêves à propos d’une mystérieuse organisation appelée W.C.K.D. En reliant certains fragments de son passé, avec des indices qu’il découvre au sein du labyrinthe, Thomas espère trouver un moyen de s’en échapper.


Jeune autodidacte, Wes Ball signe avec Le Labyrinthe son premier long-métrage après avoir gagné ses galons dans le format court (il rassemble 5 millions d’internautes autour de son dernier court-métrage Ruin) et se voit confier pour l’occasion un véritable petit bijou sur un plateau d’argent. Livré clé en main, le roman de James Dashner ressemblait déjà à un script au potentiel cinématographique évident. De ce substrat de qualité, le réalisateur peut donc se laisser aller à imaginer un film sous tension, emprunt d’influences telles que Cube de Vincenzo Natali et tous les SF des cette dernière décennie, convoquant à volonté nos peurs primales paranoïaques et notre claustrophobie dans une sorte de huis-clos exterminateur. Et sur ce plan, il remplit le contrat sans prendre de raccourcis. En plus d’être enfermés dans un bloc sans issue, sans réponses et sans repaires, les prisonniers doivent trembler face à la menace de monstres sanguinaires, sortes d’arachnides robotisés qui piquent et déchiquettent tous ceux qui se trouvent sur leur passage. Une situation qui donne matière à Ball pour trousser quelques belles séquences d’action dans le labyrinthe.

Ceci dit, le film ne se limite pas à exploiter la carte de l’action et du potentiel angoissant. Déjà, Wes Ball a l’intelligence d’éviter l’écueil du film de couloir aux nombreuses scènes de remplissages. Ensuite, il concentre son propos sur les ressorts psychologiques, les pourquoi et les comment de cette situation peu banale, plutôt que de tout miser sur le spectaculaire. En jouant délibérément sur les non-dits et les incertitudes, Ball fait grandir son film progressivement au gré des twists scénaristiques, distillant ça et là quelques indices jusqu’au “cliffhanger“ final. Une fin, d'ailleurs, qui perd légèrement de sa superbe après un dernier quart d’heure durant lequel les auteurs s’évertuent à apporter des réponses aux interrogations du spectateur, forcément décevantes comparées à ce que notre imagination nous laissait apparaitre. Mais ce petit mou final ne gâche en rien l’impact de la fin et notre envie d’en savoir plus. D’autant que le sel de la besogne est bel et bien ailleurs. En effet, Ball va passer une bonne partie du film à s’attarder sur la psychologie de ces gosses pris au piège, avec la menace d’un monstre dans le placard et va poser quelques bonnes questions sur la discipline et la vie en communauté, bien qu’il omette complètement la dimension amoureuse, ou comment ce groupe de jeunes garçons a composé avec la frustration sexuelle trois ans durant. Cette absence peut s’avérer surprenante mais elle laisse surtout un immense champ libre au réalisateur pour se concentrer sur autre chose. En effet, privés de leur mémoire et de tous souvenirs, les  jeunes gens n’ont pour eux que leurs seules réactions aux évènements et sont délivrés du sentimentalisme primaire des romances adolescentes. Une bonne idée qui a pour effet d’alléger notablement le film mais qui va encourager Ball à forcer les traits de ses personnages pour les cantonner à un rôle archétypal sans profondeur. Fatalement, le personnage principal va devenir le labyrinthe et ses résidents en deviendront alors secondaires. Il n’empêche que le casting composé en majorité de stars du petit écran tient toutes ses promesses. Par ailleurs, suite à leur préparation en conditions réelles lors d’un stage de survie, Dylan O’Brien (Teen Wolf) et ses petits camarades ont plutôt intérêt à être concernés.

Dans ce premier long-métrage plein de bonnes intentions narratives et esthétique, Wes Ball fait une entrée dans le blockbuster SF hollywoodien par la grande porte. Non sans quelques moins bien, comme sa musique interchangeable ou ses effets spéciaux vus partout, Le Labyrinthe hérite de la fraicheur et l’audace d’un premier film. A voir ce que la suite réserve… Si le deuxième volet de cette saga dédaléenne est déjà prévu pour l’an prochain, les plus impatients pourront toujours se jeter sur le roman de Dashner.

Eve BROUSSE

Note du support :
4
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 2.35, Format DVD-9
Langues Audio : Anglais, Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Anglais, Français
Edition : Fox vidéo

Bonus:

- la copie digitale au format Digital HD
9 scènes inédites (18')
Commentaires audio de Wes Ball et T.S. Nowlin
Galerie

Titre original : The Maze Runner

Titre français : Le Labyrinthe

Titre québécois : L'Épreuve : Le Labyrinthe

Réalisation : Wes Ball

Scénario : Noah Oppenheim et James Dashner d'après son roman Le Labyrinthe

Direction artistique : Douglas Cumming

Décors : Jon Danniells

Costumes : Christine Bieselin Clark

Montage : Dan Zimmerman

Musique : John Paesano

Photographie : Enrique Chediak

Son : Dimitrios Rongakis

Production : Marty Bowen, Wyck Godfrey, Ellen Goldsmith-Vein, Lee Stollman et Lindsay Williams

Sociétés de production : Gotham Group et 20th Century Fox

Société de distribution : 20th Century Fox

Pays d’origine : États-Unis

Langue : anglais

Durée : 113 minutes

Format : couleur

Genre : science-fiction