Le Doudou

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Un film de Julien Hervé , Philippe Mechelen ,
Avec Kad Merad, Malik Bentalha, Guy Marchand,

Genre : Comédie
Durée : 1h22
France

En Bref

Sofiane et Alex ne sont pas à une petite arnaque près, toujours partants pour monter une embrouille finissant par leur revenir en pleine figure comme un boomerang. Quand nos deux loustics découvrent l’annonce de Michel avec récompense à la clef, ils pensent toucher le jackpot et se lancent à corps perdu dans l’affaire. Le pauvre Michel a bien de la misère avec la perte du doudou de son petit cœur qui, depuis, ne s’en remet pas. Il est prêt à tout pour qu’un sourire refleurisse sur le doux visage de la petite. Deux loosers en quête d’un petit pécule, une annonce avec prime à la clef, ces deux-là était faits pour s’entendre. C’est donc avec enthousiasme que notre père éploré se rend à Roissy-Charles-de-Gaulle, fin de la piste du doudou perdu. Hélas, la peluche de Sofiane ne ressemble pas du tout à l’original. Le bougre a plus d’un tour dans son sac et entraine Michel dans une virée à la recherche du doudou perdu. Grâce aux caméras que pilote l’autre bras cassé Alex, ils remontent la piste. Michel et Sofiane ignorent encore que cette balade n’est pas sans risque. Tout ça pour une peluche sans intérêt me direz-vous. C’est que vous n’avez pas d’enfant ou que vous ne vous souvenez plus de vos jeunes années accrochées au doudou de votre cœur.

Plus que le but, c’est bien la route qui, une fois de plus, est importante. Comment deux types d’origine et de classe sociale différentes finissent par partager bien plus de choses en commun ? Les scénaristes des Tuches, Julien Hervé et Philippe Mechelen, réussissent leur passage derrière la caméra avec un film plus tendre et moins premier degré. Même si nous imaginions une fin plus vacharde, dans une sorte de retour à la case départ, ils nous proposent au contraire un hommage à la paternité à travers les deux parcours de Michel et Sofiane. Le premier, prêt à tout pour sa famille, même à suivre un branquignol et se lancer dans de folles aventures. Le but est de retrouver l’équilibre de la famille, troublé par une petite fille au bord du gouffre à cause d’un doudou. La fin est donc une parabole, une métaphore sur ce doux objet du désir. Il est prêt à subir les mauvais coups du sort, les mauvaises blagues de Sofiane, une mamie déjantée, une gamine intenable, un maitre chien complètement azimuté, etc.

La route est un regard sur la paternité et la famille, comme le beau Francis joué par un Guy Marchand au top, en manque de cette dernière. Dans la galerie des âmes cassées, nous aimons bien le maitre chien et son drôle de rapport à sa chienne, chien. La route est un moyen de dévoiler, entre tendresse et humour, des parcelles de paternité, à commencer par le héros principal, le jeune Sofiane. Il entame la route par appât du gain, avec pour unique objectif tirer un max de pognon à Michel. Il finit par trouver un père de substitution et bien plus, que je ne vous dévoilerai pas.

Cette quête transforme le jeune garçon irresponsable en un homme prêt à affronter la vie et ses responsabilités. Le tout enveloppé dans un canevas où le rire n’est jamais absent, cachant bien plus derrière le masque du clown. Le duo Kad Merad, Malik Bentalha, loin de leur registre habituel, trouve le ton juste pour nous faire croire à cette histoire impossible. Les seconds rôles de Guy Marchand à David Salles en passant par Romain Lancry, Isabelle Sadoyant, Élie Semoun, jouent une partition plus extravagante, tout droit sortie d’une bande dessinée poussant à la franche rigolade. Le Doudou, une bonne façon de commencer la route des vacances, entre rire et tendresse, avec en prime un beau regard sur l’art d’être père.

Patrick Van Langhenhoven