Parce qu’elle est en danger, les services secrets israéliens exfiltrent une Libanaise qui travaillait pour eux jusqu’en Allemagne. C’est Naomi, agent du Mossad qui, malgré ses réticences, va être la « baby sitter » de Mona pendant les deux semaines qu’il faut pour que la chirurgie esthétique lui donne un nouveau visage. Bien sûr, dans le camp adverse, le Hezbollah veut en finir avec la traitresse et la supprimer.
Nous voilà en plein film d’espionnage, avec tous les codes sans exception. Transfert nocturne, appels passés d’une cabine téléphonique, jamais la même, rendez-vous sur un banc public et tension permanente. Ils peuvent être partout, ce peut être n’importe qui, le marchand de journaux, le nouveau voisin à l’air si sympathique, ou même le concierge qui vient à point réparer la plomberie. La menace rôde. Elle se rapproche à mesure que le temps passe. L’oppression est d’autant plus palpable que les deux femmes sont condamnées à l’enfermement pour leur sécurité. Ne pas se montrer, respecter les consignes à la lettre sans dévier d’un iota, le seul moyen de rester en vie.
Ceux qui croient qu’ils vont avoir une grande leçon de géopolitique en seront pour leurs frais. L’objet du film est plutôt le lien entre les deux femmes qui passe de la méfiance à une amitié inattendue. Elles, si dissemblables se découvrent des affinités. On peut être de camps différents et avoir des points communs. Et ce milieu du renseignement qui, par essence, interdit les épanchements affectifs et la confiance spontanée, voit naitre un rapport privilégié qui peut paraitre incongru.
Eran Riklis dont on n’a pas oublié le
magnifique Les citronniers s’essaie
au film de genre. Les décors, les ruptures, le rythme sont respectés. Mais il
ne réussit pas complètement à nous faire adhérer. On sent bien que l’habillage
façon services secrets n’est qu’un costume pour nous faire assister à la
rencontre entre les deux femmes. Golshifteh Farahani est bien la seule à
trouver son visage hideux (!). Elle excelle dans les démonstrations de grâce
tout orientale. En face, Neta Riskin lui ravit la vedette par sa capacité à
être sobre, voire un peu terne.
Si l’on ajoute les nécessaires retournements de situation, on obtient un film
qui retient l’attention, qui présente des qualités, sans être inoubliable pour
autant.
F. Poul
bonus:
Making of (23')
Titre : Le Dossier Mona Lina
Titre original : Shelter
Réalisation : Eran Riklis
Scénario : Eran Riklis
Photographie : Sebastian Edschmid
Montage : Richard Marizy
Costumes : Mandy Becker et Sarah Wüthrich
Décors : Brigit Esser
Musique : Yonathan Riklis
Producteur : Bettina Brokemper, Antoine de Clermont-Tonnerre, Michael Eckelt et Eran Riklis
Producteur délégué : Leon Edery, Moshe Edery et Ira Riklis
Producteur exécutif : Sascha Verhey
Production : Eran Riklis Productions, Heimatfilm, MACT Productions et Riva Filmproduktion
Distribution : Pyramide Distribution
Pays d’origine : Israël, Allemagne
Genre : Drame
Durée : 93 minutes
Dates de sortie : 4 juillet 2018
Distribution
Golshifteh Farahani : Mona
Neta Riskin : Naomi
Lior Ashkenazi : Gad
Yehuda Almagor : Avner
Doraid Liddawi : Naim Quassem
Haluk Bilginer : Ahmet
Ronald Kukulies : Janitor
Mark Waschke : Bernhard
Dagmar von Kurmin : Mlle Herrmann
August Wittgenstein : l'homme élégant
Amit Jacobi : l'agent du Mossad