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affiche Le convoi

Le convoi

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Un film de Frédéric Schoendoerffer ,
Avec Benoît Magimel, Reem Kherici,

Genre : Thriller
Durée : 1h42
France

En Bref

Une bande de petites frappes de seconde zone ramène à la maison un chargement de came pour des plus gros poissons. Un go fast, convoi de belles bagnoles, s’élance du bas de l’Espagne pour tracer l’asphalte jusqu'à Paris. Les voitures en ont sous le capot comme une blonde des calendriers pour camionneur. En cas de problème, il suffit d’appuyer et ça décolle comme à Orly ! Tout devait se dérouler sur les chapeaux de roue, sans anicroche, une histoire banale mille fois répétée, insignifiante.

Un plus malin que les autres embarque un paquet de trop. Il porte la scoumoune, attire le mauvais œil ce vendredi 13. Majid est sans doute le plus sensé de la bande, on ne brise pas la routine. Enfreindre cette règle et c’est le début des emmerdes. L’autoroute défile, jusqu’ici tout va bien, comme le type chutant de l’immeuble… Ce qui compte c’est l’atterrissage sur le bitume. Je peux t’assurer qu’ici il ne sera pas beau. Premier ennui, un barrage de police banal dérape, la balade touristique se transforme en route de l’enfer.

Et pour couronner le tout, ils embarquent une passagère de trop. C’est le dommage collatéral, la fille au mauvais endroit au mauvais moment. Le Go Fast devient Go l’enfer, Go les emmerdes qui s’empilent comme les boites de conserve au chamboule tout. Chacun aura beau rêver d’une autre vie, ils trouveront sûrement la fin de l’autoroute et de tout espoir au bout du sillon de béton. Pour corser le tout, une bagnole fantôme se glisse dans le convoi. Qui, pourquoi, c’est quand surgira l’impact que les réponses tomberont en rafale comme les dominos.


Frédéric Schoendoerffer commence sa carrière de réalisateur sur les chapeaux de roue, loin du cinéma dénonciateur de son père. Il trouve sa voie dans le polar avec Scène de crime, un coup de maître. Agent secret confirme l’envie de coller à la route d’un cinéma populaire de genre comme Verneuil. C’est après que cela se corse, la route prend des allures de série B. Switch, 96h démontrent un certain savoir-faire que l’on retrouve dans Le convoi. C’est du lourd qui ne démord pas de sa ligne claire. Il épure pour toucher l’essentiel, les dialogues ne cherchent pas la dentelle de Calais, mais la bastos qui trace son sillon mortel, sans fioriture. Il ne manque pas d’idée. C’est toujours la route qui compte plus que la destination et ce qu’elle produit, éveille chez les individus pour les transformer.

Pendant le voyage, chacun fait le point sur une vie de zonard sans issue. Ils rêvent presque tous d’une autre vie, un petit foyer pépère avec la fille de la cité, un clandé au port du bonheur retrouvé. C’est une renaissance après le dernier gros coup ou devenir son propre patron, monter sa propre trajectoire de go fast, passer à l’étage supérieur, devenir un caïd. Ils alignent les perles d’une vie de Morfalou qui rêve d’un horizon plus tranquille. Nous comprenons rapidement que leur vie est sans issue, éternel rocher de Sisyphe de la galère qu’il pousse. C’est un long ruban sans point commun avec l’autoroute qui défile. On trace, le paysage on s’en fout, le but est d’arriver comme la dope à bon port. Ils savent que leur avenir se limite à un go fast, encore et toujours…

Alors, pendant le voyage, ils rêvent à ce qu’ils n’atteindront jamais. Dès que l’on s’écarte de l’autoroute, que l’on emprunte les petites routes, l’espoir prend des couleurs de ciel d’été. Elle ne conduit qu’aux ennuis et aux portes du pays des morts. Crever contre un arbre ou dans le gris des HLM, c’est toujours crever. Nous pouvons voir le film comme une métaphore, un ruban de Moebius, une balade rapide sans fin du premier au dernier trou. La figure de la jeune touriste embarquée par hasard ne change pas leur destin. Elle devient juste le témoin d’un chaos annoncé. Frédérique Schoendoerffer maitrise son sujet, le rythme sans repos, les couleurs du coucher de soleil de l’espérance au bleu des morgues, des stations-service sans âme au chant du renouveau en passant par les habitacles des voitures oppressants. Nous prenons notre plaisir à suivre ces petits malfrats qui rêvaient grand et qui finissent petit. La balade s’arrête là. C’est du cinéma de genre, nous ne lui en demanderons pas plus. L’important, c’est la chute !

Patrick Van Langhenhoven

Note du support :
3
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 2.39
Langues Audio : Français Dolby Digital 2.0, 5.1
Sous-titres : sans
Edition : Orange Twin

Bonus:

Making of (25')

émission "Ciné, Séries amp; Co" avec Frédéric Schoendoerffer (9')

  Titre : Le Convoi

    Réalisation : Frédéric Schoendoerffer

    Scénario : Frédéric Schoendoerffer et Yann Brion

    Musique : Thibault Quillet

    Montage : Sophie Fourdrinoy

    Photographie : Vincent Gallot

    Costumes : Claire Lacaze

    Régisseur général : Frédéric Sobczak

    Régisseurs adjoints : Gregory Dauman et Nicolas Beaussieu

    Décors : Malaga (Espagne) / A43 dont point urgence (Grenoble / Saint-Martin-d'Heres / Montmélian)

       Producteur : Éric Névé

    Production : Orange studio et Cinéfrance 1888

    Distribution : Paramount Pictures, Indie Sales et Orange studio

    Pays d'origine : France

    Durée : 102 minutes

    Genre : Thriller

    Dates de sortie :  20 janvier 2016 -12 ans

Distribution

     Benoît Magimel : Alex

    Reem Kherici : Nadia

    Tewfik Jallab : Imad

    Madi Belem : Elyes

    Amir El Kacem : Yacine

    Léon Garel : Rémi

    Sofian Khammes : Réda

    Foëd Amara : Majid

    Alain Figlarz : Omar

    Rashid Debbouze