À la mort de ses parents, Lewis se retrouve chez son oncle, le mouton noir de la famille. Il découvre un univers fantastique, fait de magie et d’abracadabra. Le petit garçon s’initie à une forme bien plus sensationnelle que celle des tours de cartes. Il retrouve le goût de la vie avec cet oncle original et Madame Zimmermann, une magicienne cachant bien son jeu de baguette. Les jours passent et la tristesse s’évapore comme l’eau sous la caresse du soleil. Il reste encore, au fond de son cœur, un peu de vague à l’âme que l’apparition du fantôme de sa mère comble un peu. Un jour, pour faire le malin auprès du petit caïd de la classe, il dérobe un livre pour réveiller les morts. Afin d’épater la galerie, il met en pratique le sort et réveille un vieux complice de son oncle. Il vient d’ouvrir la porte à un homme que la guerre a transformé en démon et qui ne souhaite qu’une chose, arrêter l’horloge du temps. S’il arrive à ses fins, il effacera l’humanité de la carte à tout jamais. L’enjeu est de taille, il n’aura pas trop de l’aide de son oncle et de Miss Zimmermann pour en venir à bout.
Eli Roth possède une bonne réputation dans la torture porn et le cinéma d’horreur avec des réussites qui dépassent le cercle des fans de Cabin Fever. Il se fait connaître du grand public avec Hostel, poussant la perversion et le sadisme au-delà de ses limites. Dans la grande vague de la torture porn, il trouve sa place, la confirmant avec son remake de Cannibal Holocaust, The Green Inferno. Il tente de changer de genre avec Knock Knock et Death Wish, remake d’Un justicier dans la ville au propos limite. Cette fois, c’est dans le film pour enfants qu’il tente d’effectuer un nouveau virage à 180° degrés. Il adapte le roman de John Bellairs, La Prophétie de l’Horloge, premier roman d’une longue série des aventures du jeune Lewis Barnavelt, paru chez Castelmore et illustré par Nathan Collins.
C’est avec impatience que nous attendions ce nouvel opus qui traumatiserait un tas de gamins pour le restant de leur vie ! Il faut admettre que de ce côté, c’est plutôt la déception et un sous-Harry Potter, un cinéma plus merveilleux que fantastique qui ne fait même pas peur. Il s’adresse à un public de minots en manque du Binoclard et de sa chouette. Nous retrouverons les thématiques habituelles, un gamin marginalisé, souffre-douleur. Grâce à son don, il épate la galerie et se fait de nouveaux copains. Il devra transgresser les règles, mettre la pagaille au pays de Blanche-Neige, faire preuve de courage pour que tout rentre dans l’ordre. À la fin, il jette enfin un regard bienveillant sur la demoiselle de sa classe fan des insectes. Ils vivront sans aucun doute de magnifiques aventures au pays des papillons et des libellules.
Ce n’est donc pas dans la trame narrative et dramatique qu’il faut chercher la marque de fabrique du réalisateur. C’est dans les décors et la scène d’attaque de citrouilles d’Halloween et des automates que revient un peu de l’impertinence d’Eli Roth. La vieille maison prend des allures cauchemardesques avec ces automates sortis de l’univers de Rob Zombie. C’est bien peu pour ravir les adultes et assez pour impressionner les plus jeunes. Il serait temps de se ressaisir. Eli Roth, créateur de l’horreur suprême, pourrait devenir le grand-père lisant Les contes de ma Mère l’Oie au coin du feu. La prophétie de l’Horloge enchantera les plus jeunes. Ils trouveront chaussure à leur pied.
Patrick Van Langhenhoven
Bonus:
Ouverture et fin alternatives
Titre original : The House with a Clock in Its Walls
Titre français : La Prophétie de l'horloge
Titre québécois : L’Horloge d’Halloween
Réalisation : Eli Roth
Scénario : Eric Kripke, d'après le roman La Pendule d'Halloween de John Bellairs
Direction artistique : Andres Cubillan et Walter P. Martishius
Costumes : Marlene Stewart
Photographie : Rogier Stoffers
Montage :
Musique : Nathan Barr
Production : Brad Fischer, Laeta Kalogridis et James Vanderbilt
Sociétés de production : Amblin Entertainment et Mythology Entertainment
Société de distribution : Universal Pictures
Pays d'origine : États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur
Genre : fantastique horrifique
Dates de sortie : 26 septembre 2018
Distribution
Jack Black (VF : Philippe Bozo) : Jonathan Barnavelt
Cate Blanchett (VF : Isabelle Gardien) : Mme Zimmerman
Owen Vaccaro (VF : Timothé Vom Dorp) : Lewis Barnavelt
Kyle MacLachlan : Isaac Izard
Colleen Camp : Mme Hatchett
Sunny Suljic
Renée Elise Goldsberry