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affiche La Mule

La Mule

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Un film de Clint Eastwood ,
Avec Clint Eastwood , Bradley Cooper, Laurence Fishburne,

Genre : Biographique
Durée : 1h56
États-Unis

En Bref

Earl Stone est un vieil homme aux abois, en bout de course, vétéran devenu horticulteur, sa petite entreprise connaît la crise. L’internet et la société en pleine mutation ne l’épargnent pas. Fini le temps où il courait la route, de salon en salon pour remporter des prix d’excellence qui ne l’empêchent pas de couler à présent. Il aura sacrifié sa famille pour rien. Aujourd’hui, il se recycle comme transporteur de paquets anonymes dans un travail très lucratif, sans poser de questions. Il sillonne les routes des États-Unis de façon bucolique, sans se presser, finissant par découvrir la vraie nature de sa cargaison. Il n’est rien d’autre qu’une Mule ultra compétente, surnommé Tata, qui se voit chargé de plus en plus par le Cartel. Le dicton nous dit qu’il ne faut pas trop charger le baudet au risque qu’il ne s’effondre. Avec le changement à la tête du cartel, la DEA à ses trousses, Earl aura peut-être bien de la peine à maintenir le rythme sur la route. Il a un souci plus important, sa famille qui lui tourne de plus en plus le dos. Il est peut-être temps de voir le vrai sens de la vie et non ses chimères.


L’histoire s’inspire de la vie de Leo Sharp, ancien vétéran de guerre ayant travaillé pour le Cartel de Sinaloa. La dernière apparition devant la caméra de Clint Eastwood remonte à Une nouvelle chance (2012) et Gran Torino comme réalisateur et acteur. Il dirige à nouveau Bradley Cooper, après American Sniper (2014). Laurence Fishburne était présent dans Mystic River (2003). Alison Eastwood, fille du réalisateur, apparait dans beaucoup de ses films : Bronco Billy (1980), Les Pleins Pouvoirs (1997) et Minuit dans le jardin du bien et du mal (1997). C’est le retour au top du réalisateur qui en profite pour aborder à travers son personnage la grande thématique du cinéma américain, la famille. Au passage, il jette en quelques phrases et quelques séquences un regard assez juste sur l’Amérique de Donald Tramp.

C’est un grand cru qui nous en dit long sur une société en pleine mutation et l’évolution des pays adjacents. Le personnage de Earl est un homme de l’ancien temps aux valeurs républicaines, voire réactionnaires. Dans un monde libéral, avec la faillite, toute l’utopie du rêve américain s’écroule. Il n’hésite pas à pactiser avec le diable pour un travail plus lucratif. Le vieux roublard se doute bien qu’il ne transporte pas des friandises pour Halloween. Quand il découvre la vérité, il ne semble pas surpris et continue son petit business. Nous retrouvons la frontière entre le bien et le mal que la nécessité force à franchir. Est-ce que la trahison du rêve peut tout permettre ? Tant que le succès est au rendez-vous, personne ne se pose de question sur les lendemains qui ne chanteront plus. Earl sacrifie sa famille sur l’autel de la réussite. Est-ce qu’il nous parle de sa propre expérience ? Clint Eastwood n’a pas besoin de longs discours pour nous faire comprendre que la famille a éclaté.

Il ne lui reste plus qu’une alliée, sa petite-fille. Sa fille déteste ce père qui aura loupé tous les moments importants de sa vie, remise de diplôme, confirmation, communion, mariage. Le voyage ne possède qu’un objectif, lui faire comprendre, aux portes de la mort, qu’elle est le bien le plus précieux. Nous retrouvons une mise en scène à l’économie qui en dit plus qu’un long travelling. Le film s’ouvre sur un champ d’iris majestueux, partant du plan d’ensemble au gros plan. Je le vois comme l’été de la vie, la plénitude du bonheur. La Mule s’achève du gros plan de l’iris à un carré de fleurs, en prison, qu’un vieil homme arrose. C’est le prix à payer pour le sens de la vie, la famille, s’enfermer et cultiver son jardin. Tout est dit avec ces deux scènes d’ouverture et de fermeture que de nombreux autres renforceront. C’est avec un grand plaisir que nous retrouvons, à plus de 80 ans, un homme qui sait encore nous étonner.

Patrick Van Langhenhoven   

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


Titre original : The Mule

    Titre français : La Mule

    Réalisateur : Clint Eastwood

    Scénario : Nick Schenk, basé sur un article de Sam Dolnick dans The New York Times Magazine intitulé The Sinaloa Cartel's 90-Year-Old Drug Mule

    Direction artistique : Julien Pougnier

    Décors : Ronald R. Reiss

    Costumes : Matthew Jerome

    Photographie : Yves Bélanger

    Montage : Joel Cox

    Musique : Arturo Sandoval

    Production : Clint Eastwood, Dan Friedkin, Bradley Thomas, Tim Moore, Kristina Rivera et Jessica Meier

    Sociétés de production : Malpaso Productions, Warner Bros. Pictures et Imperative Entertainment (coproduction)

    Sociétés de distribution : Warner Bros. Pictures (États-Unis, France)

    Pays d’origine : États-Unis

    Langue originale : anglais

    Budget : 50 millions de dollars

    Format : couleur

    Genre : drame biographique

    Durée : 116 minutes

    Dates de sortie : 23 janvier 2019

Distribution

     Clint Eastwood (VF : Hervé Jolly) : Earl Stone

    Bradley Cooper (VF : Alexis Victor) : Colin Bates, agent de la DEA

    Laurence Fishburne (VF : Paul Borne) : agent spécial de la DEA

    Michael Peña : agent Trevino

    Dianne Wiest (VF : Françoise Pavy) : Mary, ex-femme d'Earl Stone

    Andy García : Laton

    Clifton Collins Jr. : Jim

    Alison Eastwood : Iris, fille d'Earl Stone

    Jill Flint : Pam

    Ignacio Serricchio : Julio, membre du cartel qui supervise Earl Stone

    Taissa Farmiga : Ginny, petite-fille d'Earl Stone

    Noel Gugliemi : Bald Rob

    Manny Montana : Axl

    Robert LaSardo (VF : Olivier Peissel) : Emilio

    Katie Gill : Sarah

    Loren Dean (VF : Stéphane Pouplard) : agent Brown

    Victor Rasuk : Rico

    Eugene Cordero (VF : Jonathan Amram) : Luis Rocha

    Joe Knezevich (VF : Grégory Quidel) : Dave