La Légende de Manolo
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En Bref
Une bande de jeunes de notre époque se retrouve avec pour punition une visite au musée. Heureusement pour eux, une belle jeune femme les entraine dans un endroit secret pour ouvrir le livre de la vie et feuilleter l’une d’entre elles. Il était une fois l’histoire d’un trio, Manolo le fils du toréro qui rêvait de devenir Mariachi. Joaquim désirait suivre la voie de son père, héros révolutionnaire chassant le terrible bandit, Chacal. Maria, la fille du maire de la ville hésitait entre les deux jeunes garçons avec une préférence pour Manolo.
Les années passent. La pauvre Maria se retrouve au couvent en Espagne, Manolo dans l’arène où il refuse d’achever le taureau et Joaquim devient la fierté du maire qui rêve de lui céder la main de sa fille. C’est donc le jour où les morts viennent pour écouter les vivants, ce souvenir des beaux jours où ils parcouraient encore les chemins de la vie. Ceux qui n’avaient plus de famille pour se remémorer leur présence se retrouvaient chez le terrible Xibalba au pays sans couleur des oubliés. Il lance un pari à la belle Muertas aux couleurs de l’arc-en-ciel.
Ils choisissent chacun un champion la belle, Manolo et le sombre maitre des oubliés, Joaquim le premier qui remporte le cœur de Maria cède son royaume à l’autre. C’est ainsi que le pauvre Manolo se retrouve au pays des morts suite à quelques ruses de Xibalba. Il doit triompher de nombreuses épreuves pour traverser la grotte des esprits et prévenir la Muertas des tricheries de son adversaire. C’est le seul moyen de regagner le chemin de la vie pour reconquérir le cœur de Maria. La route est longue et semée d’embûches pour retrouver sa dulcinée et la terre des vivants !
Les films d’animation envahissent de plus en plus nos écrans pour le bonheur des petits, des ados et de leurs parents. La Légende de Manolo s’adresse aux ados entre 9 et 14 ans, mais dans la salle, les plus jeunes de six ans ne semblaient pas traumatisés par les personnages et ces décors où les têtes de morts dansaient le swing de l’existence. C’est d’abord un univers graphique en hommage au Mexique où la mort n’est pas une fatalité ni cette sombre faucheuse grabataire de la vieille Europe. La Muertas ressemble à une jolie brune aux couleurs éclatantes et joyeuses comme un matin d’été quand le soleil éclabousse notre monde. De la même façon, son univers s’inspire plus des peintures surréalistes, naïves des fresques et de la culture populaire mexicaines.
Cela donne des couleurs vives où les crânes expriment le bonheur et la joie de vivre au pays des morts, éternellement. Le réalisateur, assez gonflé, représente ses personnages par des pantins de bois comme Pinocchio. Il renforce l’idée d’un destin tirant les ficelles du jeu. Nous retrouvons la notion du souvenir, tant qu’une personne se rappelle de vous, vous garde dans son cœur et plus particulièrement au jour des Morts où les vivants fleurissent les tombes et ravivent la flamme du passé, devenu éternité. Hélas ceux qui n’ont plus personne se retrouvent dans le monde sans couleur de Xibalba. Fantômes évanescents, ils sont condamnés à disparaître à jamais, le pire des châtiments. La mort n’est pas une fin, ni à craindre tant que les vivants entretiennent la flamme des défunts.
Notre héros passe par le pays des oubliés pour remettre sur son trône la Muertas. Comme Xibalba nous pouvons tricher, mais jamais vaincre la mort. C’est une façon pour les enfants de se confronter à celle-ci. Le film aborde le principe du destin, notre vie sauf pour les grands hommes, est écrite dans le livre sur le sable dirait un bédouin à Lawrence d’Arabie. De la même manière, celui de Manolo est de suivre les traces de ses ancêtres toréadors de génération en génération. Il brise le cercle en refusant de tuer le taureau, préférant la chanson des Mariachi à la mort. Maria refuse aussi la voie que son père lui impose. Joaquim est bien le seul à emprunter celle de son père. Ils finiront tous par écrire leurs propres destinées. Elles dépassent celle du commun des mortels. « Il est temps de projeter son ombre et d’écrire sa vie » dira l’un des héros.
La légende de Manolo est d’abord une ode à la vie, elle règne en maitresse sur le film dans les décors, les personnages, les couleurs vives. Le triomphe vient des chansons et non de la violence et de la mort. La vie c’est l’amour, elle gagne sur la haine. Dommage que la version française ne garde pas les tubes connus, variations mexicaines changées pour de pauvres ritournelles.
Nous n’échappons pas au clin d’œil comme La belle au bois dormant, Cyrano ou Roméo et Juliette avec une belle séquence détournant le mythe du balcon. Jorge R. Gutierrez mélange la culture mexicaine à un brin d’occident, le serpent de la genèse, Zorro, l’arbre de la vie… Le récit assez simple emprunte plusieurs routes pour arriver à son but final, nous sommes maitres de notre destinée. La légende de Manolo nous offre le plaisir de découvrir un Tim Burton version Mexique, elle enchantera le cœur des petits et des grands.
Patrick Van Langhenhoven
Bonus:BR
Les aventures de Chuy
Le making of
la musique - les effets digitaux - clip vidéo - commentaire audio de Jorge Gutierrez- Galerie Photo - Le juge Box
Titre original : The Book of Life
Réalisation : Jorge R. Gutierrez
Scénario : Jorge R. Gutierrez et Doug Langdale
Direction artistique : Paul Sullivan
Montage : Steven Liu, John Carnochan et Ahren Shaw
Musique : Gustavo Santaolalla et Paul Williams
Animation : Eric Burnett, Jess Morris, Travis Tohill et Vitor Vilela
Producteur : Guillermo del Toro, Aaron Berger, Brad Booker et Carina Schulze
Coproducteur : Matthew Teevan et Geoffrey Scot
Producteur délégué : Aron Warner, Cary Granat et Chuck Peil
Producteur associé : Greg Lyons, Chris DiGiovanni et Heather M. Dummons
Production : Reel FX Creative Studios et 20th Century Fox Animation
Distribution : 20th Century Fox
Pays d’origine : États-Unis
Langue originale : Anglais
Format : couleur - 2,35:1 - son Dolby numérique
Genre : Film d'animation
Durée : 95 minutes
Distribution
Voix originales
Diego Luna : Manolo
Zoe Saldana : Maria
Channing Tatum : Joaquin
Christina Applegate : Mary Beth
Héctor Elizondo : Carlos Sanchez
Danny Trejo : Skeleton Luis
Plácido Domingo : Skeleton Jorge
Ana de la Reguera : Skeleton Carmen
Ron Perlman : Xibalba
Ice Cube : le fabriquant de bougie
Cheech Marin : Pancho Rodriguez
Gabriel Iglesias : Pepe Rodriguez
Kate del Castillo : La Muerte
Eugenio Derbez : Chato
Anjelah Johnson-Reyes : Adelita
Jorge R. Gutierrez : Skeleton Carmelo
Miguel Sandoval : Capitaine du pays du souvenir
Voix françaises
Benjamin Pascal : Manolo
Mélody Dubos : Mary Beth
Emmanuelle Rivière : La Muerte
Jean-Marc Charrier : Skeleton Carmelo
Ingrid Donnadieu : Maria
