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affiche La Couleur de la victoire

La Couleur de la victoire

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Un film de Stephen Hopkins ,
Avec Stephan James, Jason Sudeikis,

Genre : Biographique
Durée : 2h14
États-Unis

En Bref

C’était le temps où l’ombre commençait à recouvrir la lumière, celui des chemises brunes envahissant les rues de Berlin et bientôt la vieille Europe. 1936 à Berlin, les Jeux olympiques sonneraient le coup d’envoi d’un homme et sa cohorte folle qui peu à peu se dévoile. Pour l’instant, l’heure est à obtenir la participation des Etats-Unis. On négocie dans le bureau de Goebbels, pas question qu’un athlète noir ou juif  participe, pas question que le Führer  donne une poignée de main aux vainqueurs. L’ombre menace les enfants de Moïse, leur imposant plus tard l’étoile jaune. Pour l’instant on frappe, on insulte ! On se découvre une âme noire, immonde. De l’autre côté de l’Atlantique, le comité olympique de l’Amérique s’interroge sur sa participation ou non aux jeux. Finalement, Avery Brundage revient avec la majorité des exigences acceptées.

L’Amérique ira bien aux jeux de Berlin. Il reste au champion toute catégorie à se sélectionner. Un jeune  Afro-Américain, Jesse Owens, ignore encore qu’il infligera un camouflet à la bête. Pour l’instant, le jeune garçon choisit l’athlétisme pour briller sur le stade et aussi dans ses études. Nous sommes dans un monde où la couleur de la peau n’aide pas forcément à grimper les échelons. Obligé de se cantonner au fond du bus réservé aux Afro-Américains. La rébellion et les droits civiques n’ont pas encore enflammé le pays. La chance de Jesse Owens est sa rencontre avec un homme obsédé par la réussite, ignorant la couleur de peau. Larry Snyder prend en main le destin du jeune garçon et le propulse sur les sommets des podiums. Il n’y a qu’un pas à la sélection réussie pour Berlin où l’Amérique espère beaucoup du jeune garçon. Il faudra qu’il impose son entraineur Larry Snyder. Les vainqueurs peuvent tout sauf, de retour au pays, circuler dans le bus ailleurs que dans le fond. C’est cette route de ténacité et de courage que nous raconte La couleur de la victoire.


Stephen Hopkins est un réalisateur de séries télé comme Us Marshal protection de témoins, Shameless, 24 heures chrono. Il reste assez classique, voir académique dans sa mise en scène, ne sortant pas des sentiers battus. Il compose toutefois une belle fresque sur une période de notre histoire. Il  ose le parallèle entre la discrimination faite aux Juifs en 1936 et celle qui touche les Afro-Américains. Il a le mérite de soulever la question sur le poids de celle-ci à cet instant précis. Il montre la difficulté du jeune Jesse Owens à réaliser son rêve de compétition. Nous sommes dans une Amérique où la couleur de peau vous place à l’écart. Les réactions malsaines des joueurs de football américain ne sont pas loin de celles des chemises brunes vis-à-vis des Juifs.

Tout cet aspect du film n’est pas écarté, au contraire, il est traité avec tact, délicatesse et intelligence. De la même manière, toutes les tractations, les concessions des institutions pour participer aux jeux montrent le visage de l’époque. Dans une séquence, les Allemands imposent à l’Amérique de ne pas faire courir au relais les athlètes juifs. Ils riposteront en les remplaçant par deux athlètes afro-américains. Cela permet à Jesse Owens de récolter quatre médailles d’or. Il existe encore une polémique sur le fait de savoir si Hitler serra la main ou non de Jesse. L’histoire retiendra qu’un jeune Afro-Américain inflige un camouflet au futur monstre de l’Europe. Il traite de la lutte du bien et du mal, grande thématique du cinéma américain. Il en oublie quelques lacunes de certains des protagonistes ou en transforme d’autres, comme la réalisatrice Leni Riefenstahl montrée comme une rebelle au régime nazi. Dans la réalité, elle détestait Joseph Goebbels, mais admirait Hitler. 

À l’inverse, loin d’être manichéen, il nuance d’autres personnages comme Avery Brundage. Certains plans sont même assez malins, jouant avec le décor reconstitué en virtuel et les personnages. C’est par exemple ce léger travelling partant de Jesse et finissant sur le stade. Le film nous plonge dans ce projet démesuré que furent les jeux de 1936 où Hitler voulait montrer au monde toute la grandeur de sa folie. Le dernier point fort est toute la relation nouée entre l’athlète et Larry Snyder. Il pousse le jeune homme à se dépasser, à donner le maximum. Nombre de records ne seront battus que bien des années plus tard. Larry perçoit en lui toutes les capacités qui ne demandent qu’à s’éveiller. Pour la qualification aux JO, en l'espace d'une heure, il bat ou égale six records du monde. C’était le 25 mai 1935 aux championnats de la Big Ten Conference à Ann Arbor dans le Michigan. La couleur de la Victoire reste intéressante par l’époque et le personnage qu’il nous fait découvrir, même si nous aurions aimé qu’il bouscule plus les idées.

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


    Titre original : Race

    Titre français : La Couleur de la victoire

    Titre québécois : 10 secondes de liberté

    Réalisation : Stephen Hopkins

    Scénario : Joe Shrapnel et Anna Waterhouse

    Direction artistique : David Brisbin

    Costumes : Mario Davignon

    Montage : John Smith

    Photographie : Peter Levy

    Production : Jean-Charles Levy, Luc Dayan, Nicolas Manuel, Karsten Brünig, Kate Garwood, Stephen Hopkins, Thierry Potok, Louis-Philippe Rochon et Dominique Séguin2

    Sociétés de production : Forecast Pictures, JoBro Productions & Film Finance, Solofilms et Trinity Race

    Sociétés de distribution : La Belle Company (France), SquareOne Entertainment (Allemagne)

    Pays d’origine : Drapeau de la France France, Drapeau de l'Allemagne Allemagne, Drapeau du Canada Canada

    Langues originales : anglais, allemand

    Genre : biographie, drame, sport

    Dates de sortie : 27 Juillet 2016

Distribution

    Stephan James (VQ : Gabriel Lessard) : Jesse Owens

    Jason Sudeikis (VF : Thierry Kazazian) (VQ : Tristan Harvey) : Larry Snyder

    Jeremy Irons3 (VF : Féodor Atkine) : Avery Brundage

    Barnaby Metschurat : Joseph Goebbels

    William Hurt (VF : Gabriel Le Doze) : Jeremiah Mahoney

    Carice van Houten : Leni Riefenstahl

    Amanda Crew : Peggy

    Giacomo Gianniotti : Sam Stoller

    Jonathan Aris : Arthur Lill

    David Kross : Luz Long