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affiche La bonne épouse

La bonne épouse

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Un film de Martin Provost ,
Avec Juliette Binoche, Yolande Moreau, Noémie Lvovsky,

Genre : Comédie
Durée : 1h49
France

En Bref

À la veille de mai 68, la rentrée dans l’école de Monsieur et Madame Van Der Beck sera studieuse. L’objectif de cet institut est de former toutes ces braves demoiselles à devenir de bonnes épouses respectables. La qualité de l’enseignement prodigué par les époux Van Den Beck et la sœur de monsieur, excellente cuisinière, en fait le fleuron de la région. Sœur Marie- Thérèse, ancienne résistante, complète l’équipe des professeurs. L’école est désignée pour participer au salon des arts ménagers de 68. C’est donc entre d’excellentes mains que nos damoiselles effectuent leur rentrée cette année-là ! C’est une année charnière sur laquelle souffle un vent de révolte et d’émancipation. Nos jeunes filles sentent que la tempête approche et quelques rebelles se croient tout permis. On peut compter sur nos professeurs pour mater celle-ci dans l’œuf, comme le dit le proverbe. Il n’est point question d’escapades en douce la nuit venue, de réclamations originales, ni de prôner l’égalité avec la gent masculine. Que nenni ! Cette bonne institution ne laissera pas l’orage extérieur avoir le dernier mot. Et pourtant, c’est bien ce qui risque de se passer avec la mort de ce brave Van Den Beck, les dettes faramineuses de l’école et la découverte de petit travers des gentlemen. Madame Van den Beck et son équipe devront faire face à bien plus qu’un remous dans l’océan !


« Pilier n° 1 : La bonne épouse est avant tout la compagne de son mari, ce qui suppose oubli de soi, compréhension et bonne humeur.

Pilier N° 2 : Une véritable maîtresse de maison se doit d’accomplir ses tâches quotidiennes, cuisine, repassage, raccommodage, ménage, dans une abnégation totale et sans jamais se plaindre.

Pilier N° 3 : Être femme au foyer, c’est savoir tenir ses comptes dans un souci d’économie constant, savoir évaluer sans caprice les besoins de chacun, sans jamais mettre en avant les siens. Vous êtes une trésorière, pas une dépensière.

Pilier N° 4 : Être femme au foyer, c’est être la gardienne de l’hygiène corporelle et ménagère de toute la maisonnée.

Pilier N° 5 : Première levée, dernière couchée, la bonne ménagère ne se laisse jamais aller, sa coquetterie, son amabilité, sa bonne tenue étant les garants de ce qu’on appelle l’Esprit de famille.

Pilier N° 6 : La bonne ménagère s’interdit toute consommation d’alcool, se devant de toujours montrer l’exemple, surtout à ses enfants. En revanche, elle saura fermer les yeux et se montrer conciliante si son époux se laissait aller à ce mauvais penchant, ce qui arrive si souvent.

Pilier N° 7 : Un dernier devoir est à la bonne épouse ce que le travail est à l’homme, parfois une joie, souvent une contrainte, je veux parler du devoir conjugal. Avec le temps et en y mettant un peu de soi-même, on franchira cette épreuve aussi pénible et ingrate soit-elle. L’expérience vous apprendra qu’il en va de la bonne santé physique et morale de toute la famille.”  Paulette Van Der Beck »

 Martin Provost est sans aucun doute un réalisateur féministe. Nous lui devons plusieurs portraits de femmes en révolution, Séraphine, Où va la nuit, Violette, Sage Femme. Pour la première fois, il quitte le drame pour la comédie avec cette fiction très proche de la réalité. On retrouve sa muse, Yolande Moreau, truculente en midinette amoureuse d’Adamo. Cette dernière, dans la réalité, entretient une correspondance suivie avec le chanteur qu’elle adore. Juliette Binoche rejoint la famille du réalisateur dans une composition décalée de maitresse de maison qui finira par s’émanciper. Noémie Lvovsky campe une sœur Marie-Thérèse qui nous fait penser à celle de la bande dessinée. Elle est bien plus loin de la sainte de Lisieux ou de sœur Thérèse.com ! Les hommes s’avèrent bien plus lâches, retors, amoureux transis, cachant des petites faiblesses inavouables. Dans les rôles principaux, Édouard Baer, et François Berléand nous amusent beaucoup.

Dans cette comédie à la gloire de la femme, ils ne possèdent pas le beau rôle et ce n’est que justice. La cohorte d’élèves dévoile une nouvelle génération de jeunes actrices prometteuses. Derrière la farce et l’humour se cache la dure réalité d’une époque que nos grand-mères supportaient avec grâce et parfois douleur. Ces écoles prodiguaient le même enseignement que dans le film, loin d’être une partie de rigolade. Nos mères apprenaient l’art du repassage, de la maison bien tenue, de la cuisine, et bien d’autres tâches pour exceller comme bonnes de nos pères. Elles n’avaient pas le droit, avant 1965, de détenir un carnet de chèques et encore moins d’en signer.

Le droit de vote leur fut accordé en 1944 pour être effectif en 1945. Mai 68 finit de faire éclater une révolte qui couvait depuis longtemps, ouvrant la porte à l’émancipation. C’est cette période charnière que traite le film avec un final en forme de comédie musicale. D’ailleurs lors d’une interview, le réalisateur et Juliette Binoche nous confiaient leur envie d’en faire une. La bonne épouse nous montre, à l’aube de la journée des droits de la femme, qu’il reste encore bien du chemin à faire. Même avec le talent de la comédie, c’est toujours la même thématique que défend Martin Provost. C’est celle de l’émancipation et de l’égalité des sexes.                 

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
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    Titre français : La Bonne Épouse

    Réalisation : Martin Provost

    Scénario : Martin Provost et Séverine Werba

    Musique : Grégoire Hetzel

    Pays d'origine : France

    Genre : comédie

    Dates de sortie : 11 mars 2020

Distribution

     Juliette Binoche : Paulette Van der Beck

    Yolande Moreau : Gilberte Van der Beck

    Noémie Lvovsky : Marie-Thérèse

    Édouard Baer : André Grunvald

    François Berléand : Robert Van der Beck

    Marie Zabukovec : Annie Fuchs

    Anamaria Vartolomei : Albane Des-deux-Ponts

    Lily Taieb : Yvette Ziegler

    Pauline Briand : Corinne Schwartz

    Armelle : Christiane Rougemont

    Élise Girard : Elève du pensionnat

    Julien Sibre : L'assistant 'bonjour madame'

    Stéphane Bissot : Raymonde