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affiche La belle saison

La belle saison

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Un film de Catherine Corsini,
Avec Cécile de France, Izïa Higelin, Noémie Lvovsky,

Genre : Comédie romantique
Durée : 1h45
France

En Bref

C’est à la belle saison que l’on rentre les moissons. C’est à la belle saison que l’amour doux romance, file dans les rayons du soleil couchant. Delphine aime le regard des filles, leur peau de satin, les matins câlins collés corps contre corps. C’est son secret quand les garçons lui tournent autour. C’est sa douleur quand sa douce amie se marie pour emprunter le chemin des conventions sociales, c’est la blessure de trop. Delphine décide d’abandonner la terre pour monter à Paris et accomplir sa vie. Elle découvre un groupe de féministe avec qui elle sympathise et se lance dans les luttes pour libérer les femmes des nombreux carcans de l’époque. Elle croise Carole, prof d’espagnol en couple avec Manuel. Entre tracts, collage d’affiches et actions musclées pour revendiquer le droit des femmes d’être indépendante, leur regard s’accroche. Leur cœur s’affole, leur peau s’effleure, les gestes délicats et les embruns de l’âme jouent une partition où l’amour danse la chamade. Elles étaient faites pour se rencontrer, deux cœurs qui se cherchent et se trouvent pour épouser la vie ensemble. Carole quitte Manuel pour vivre avec Delphine. Cette dernière l’emmène au pays de son enfance dans la campagne ou les montagnes s’élancent vers le ciel. Cet amour si grand, si beau comme le chanterait le poète résistera-t-il à la fureur des conventions, à la peur de l’inconnu portée par les braves gens qui ne veulent pas que l’on suive une autre route qu’eux. Qui la première versera la première larme et n’osera plus prendre les chemins de traverse ? L’amour comme d’habitude déplacera des montagnes, se moquera de la société, pour vivre juste une éternité, un jour, une nuit, une heure, une seconde…


Catherine Corsini, à travers cette histoire d’amour rend aussi hommage aux mouvements féministes des années 70, ces femmes souvent traitées de mal baisées à qui l’on doit beaucoup des acquis d’aujourd’hui. La reconstitution reste très fidèle, on sent un gros travail de reconstitution à la fois dans les décors, mais aussi ses réunions endiablées où elles refaisaient le monde. Leur histoire d’amour ressemble à cette époque bouillonnante où tout semblait possible. Il illumine la nuit dans un brasier fougueux. Leur histoire intime devient un écho de la société extérieure, du monde qui bouge. Elle commence par l’émancipation de Delphine, échappant à une petite vie tranquille de femme au foyer comme sa mère. À l’image de sa première conquête, elle finirait par rentrer dans les rangs en épousant un gentil garçon du voisinage. Elle prend son destin en main et monte à Paris où tout semble possible. C’est une jeune femme qui a du mal à défendre sa vie intime, l’imposer, mais elle possède suffisamment de courage pour lancer du mou de veau contre un médecin anti avortement ou pour délivrer un homo de l’asile d’aliénés. Dans ce monde rural encore très patriarcal à l’époque, comme le dit un brave type, c’est bien beau qu’elle puisse encore piocher dans le salaire du mari. C’est le parcours initiatique d’une jeune fille qui tout en menant une grande lutte sociale se bat avec une autre plus intime. Elle trouve dans le combat des féministes un écho à sa propre lutte. Pour Carole, l’engagement devient une seconde nature, défendre la liberté autre thématique du récit. Pourtant, elle devient très vite dépendante de cet amour qui l’emprisonne. 

Le film est traversé par les contradictions de ses personnages finissant par trouver enfin leur vérité profonde et assumer ce monde qu’elles défendent, mais à quel prix ? Le duo Cécile de France, pour qui le rôle a été écrit et Izïa Higelin, apporte par leurs interprétations inspirées une profondeur supplémentaire au récit. C’est un film sur toutes les femmes, libres, mais aussi prisonnières des carcans d’un univers où l’homme reste encore le maitre. La mère de Delphine magnifiquement interprétée par Noémie Lvovsky devient cette prisonnière à délivrer. Elle donne un sens à la lutte, combien elle est nécessaire, voire vitale, et encore inachevée de nos jours. Elle montre dans une séquence avec Carole combien le chemin reste encore ardu et difficile quand les femmes combattent contre elles-mêmes. Le sacrifice apparaît alors comme une autre piste de lecture et s’accorde à tous les personnages. La belle saison déploie dans ses décors deux univers, la campagne et le monde rural avec les difficultés toujours présentes. La caméra prend le large, épouse les longs paysages du Limousin, joue des lumières naturelles et des soleils éclaboussant la toile. Il gagne la ville, le monde urbain où gronde la révolte des femmes, les rues de Paris s’illuminent du chant de la liberté. L’intime se niche dans les chambres de bonnes, petit appartement où les corps s’enlacent, sans artifice, naturel comme la campagne. La caméra caresse les corps abandonnés composent un ballet où l’amour est toujours présent dans les regards, les gestes, chant d’éternité touchant l’âme du spectateur.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support :
4
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 1.85, Format DVD-9
Langues Audio : Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : français pour malentendants
Edition : Pyramide

Bonus

Entretien avec la réalisatrice Catherine Corsini
Essais casting

Réalisation : Catherine Corsini

Scénario : Catherine Corsini, Laurette Polmanss

Compositeur : Grégoire Hetzel

Productrice : Elisabeth Perez

Equipe technique

Directeur de la photographie : Jeanne Lapoirie

Chef monteur : Frédéric Baillehaiche

Chef décoratrice : Anna Falguères

Directrice du casting : Brigitte Moidon, Aurélie Guichard

Directeur de production : Angeline Massoni

Chef costumier : Jürgen Doering

Ingénieur du son : Olivier Mauvezin, Benoît Hillebrant, Thomas Gauder

Chef maquilleur : Silvia Carissoli

Sociétés Production : Chaz Productions, France 3 Cinéma, Artémis Productions

Exportation/Distribution internationale et France Pyramide Distribution

Distribution :

    Cécile de France : Carole

    Izïa Higelin : Delphine

    Noémie Lvovsky : Monique

    Kévin Azaïs : Antoine

    Laetitia Dosch : Adeline

    Benjamin Bellecour : Manuel

    Sarah Suco : Fabienne

    Natalie Beder : Marie-Laure

    Calypso Valois : Charlotte

    Jean-Henri Compère : Maurice

    Bruno Podalydès : professeur Chambard