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affiche L'Origine de la violence

L'Origine de la violence

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Un film de Élie Chouraqui ,
Avec Richard Berry, Stanley Weber, César Chouraqui,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h50
France

En Bref

Que savons-nous de nos parents, du temps où comme nous, ils avaient vingt ans et riaient à gorge déployée aux rayons de la vie ? Nathan croyait tout savoir de sa famille, qu’aucun tiroir ne cachait dans son double fond un secret. Alors qu’il visite en Allemagne le camp de Buchenwald, une photo attire son attention. Ce n’est pas l’Allemand arrogant face aux barbelés, satisfait de son œuvre malfaisante, mais le jeune déporté, en fond, à peine visible. La ressemblance avec son père est frappante et n’appartient pas au hasard. Devant le refus d’une réponse, il plonge dans la quête de cet homme sur la photo.

Plus il remonte le cours de l’histoire, plus des zones d’ombre envahissent celle de sa famille. Adrien Fabre, juste un jeune garçon à l’aube d’une vie pleine de promesses, juste avant que les ténèbres et le bruit des bottes ne recouvrent la vieille Europe. Il dévoile une de ces histoires d’amour impossible, mais que les amants fracassent par la force de leurs sentiments. Un petit tailleur et une jeune femme de la bonne société, presque un conte de fées. Et tout bascule. Les nazis occupent Paris, le petit tailleur juif paye le prix de son humanité au nom d’un projet monstrueux.

Il découvre les camps, l’horreur absolue, la déchéance et dans ce tombeau de misère, des hommes qui se tiennent encore debout. Nathan ignore encore que le fil d’Ariane qu’il suit le conduira au cœur du labyrinthe pour affronter le Minotaure. Comme Thésée, il n’en sortira pas indemne et le poids de la famille penchera dangereusement sur la balance de la justice. Il apprendra qu’il existe ce que l’on croit et ce qui est. Parfois les deux ont une drôle de gueule à l’aulne des secrets.


Le dernier film d’Eli Chouraqui est un cri du cœur. Il ressemble à un cœur qui bat comme il le dit si bien. Il vient de toute une filmographie qui trouve dans L'origine de la violence son apogée. Comme si le temps, chaque cadre, chaque histoire conduisait son auteur à cette rencontre. C’est la magie d’un roman et d’un réalisateur qui se croisent et s’aiment. C’est un thriller sombre où chaque évènement, chaque piste dans cette quête identitaire, ouvre d’autres portes jusqu’au mot fin. Histoire d’amour dans un monde de mort, il parle d’abord d’un secret de famille et de la transmission. C’est ce que nous laissent nos ainés et ce sur quoi nous construisons notre maison pour la vie. Comment vivre quand la vérité dévoile tant de mensonges, que l’on doute de tout ?

C’est ce que dévoile le personnage central, Nathan, dans son enquête. Plus il avance, plus il remet en question sa famille et sa propre existence. Chaque membre de la famille dévoile son âme profonde au cœur du labyrinthe. Face à la mort, nul ne peut mentir. Vient le temps de choisir entre la haine et le pardon, de comprendre la déraison. Les masques tombent et une autre vérité apparaît, l’amour et la jalousie, les promesses trahies. Ce sentiment qui déplace des montagnes et qui fait mourir le cœur brisé. L’origine de la violence creuse ce sillon, touche à l’essentiel, devient toutes les histoires d’amour éternelles et souvent cruelles. Il parle de la mort dans la balance de la vie, l’autre poids, celle que l’on donne, celle que l’on reçoit, cadeau de haine, de vengeance et d’oubli. L’amour et la violence s’interpellent sans cesse.

La mort par des hommes monstrueux au cœur des camps noirs où l’espoir murmurait tout doucement pour attiser la petite braise de la vie. Buchenwald, Auschwitz, ceux d’hier et d’aujourd’hui quand, au nom de la folie, on se croit supérieur. Alors le film plonge dans la fange de notre humanité, la mise en scène quitte son aube rougeoyante où l’amour souriait pour les ombres et le brouillard. Elle devient noir et blanc manichéen dans son image, marquant au fer rouge cette période que nous voudrions oublier. Elle est crue, vide de toute naïveté, nous rappelant de ne pas oublier. Le film raconte comment dans la tempête, au cœur de l’enfer, l’humanité peut encore exister.

C’est ce qui permet encore à ceux qui ne basculent pas dans leurs instincts les plus bas, de se tenir et mourir debout. C’est tellement peu me direz-vous et c’est déjà beaucoup. Dans une troisième partie, ce cœur qui bat raconte le poids de la culpabilité, du secret, de la honte peut-être. Comment à son tour se tenir droit quand revient le temps de sourire et de regarder le soleil se lever ? C’est celui de l’expiation, de la rédemption et plus fort que celui de la haine, le temps du pardon et de la vie qui continue. Alors en paix avec soi-même avec les secrets de sa famille, on peut enfin de nouveau recommencer à vivre. Le dernier film d’Eli Chouraqui vient du cœur, réalisé avec toute son âme. Il crie sa sincérité, sa vérité, sa douleur portées toutes ces années et sa joie de vivre.

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
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Titre : L'Origine de la violence

    •       Réalisation : Élie Chouraqui

    •       Scénario : Élie Chouraqui, d'après l'œuvre de Fabrice Humbert

    •       Musique : Cyril Étienne des Rosaies et Romain Poncet

    •       Montage : Lorenzo Fanfani

    •       Photographie : Dominique Gentil

    •       Décors : Albrecht Konrad

    •       Costumes : Sandrine Mogue

    •       Producteur : Élie Chouraqui et Alfred Hürmer

    ◦       Producteur associé : Charlie Farnel, Christian Reitz et Alexandre Chouraqui

    •       Production : L'Origine Productions et Integral Films

    •       Distribution : Paradis Films

    •       Pays d'origine :  France et  Allemagne

    •       Durée : 110 minutes

    •       Genre : Drame

    •       Dates de sortie : 25 mai 2016

Distribution

    •       Richard Berry : Adrien Fabre

    •       Stanley Weber : Nathan Wagner

    •       César Chouraqui : Nathan Wagner en 1937 et Adrien Fabre en 1962

    •       Michel Bouquet : Marcel Fabre

    •       Miriam Stein : Gabi

    •       Catherine Samie : Clémentine Fabre

    •       Romaine Cochet : Virginie en 1937

    •       Christine Citti : Marguerite Fabre en 1937

    •       Didier Bezace : Père Fabre en 1937

    •       Gabriel Washer : Marcel Fabre en 1937

    •       Jeanne Cremer : Clémentine Fabre en 1937

    •       Jean Sorel : Charles Wagner

    •       Joseph Joffo : Kolb

    •       Lars Eidinger : Dr Erich Wagner

    •       Nikola Kastner : Ilse Koch

    •       Matthias Gall : Karl Koch

    •       Christopher Reinhard : Martin Sommer