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affiche L'incomprise

L'incomprise

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Un film de Asia Argento,
Avec Giulia Salerno, Charlotte Gainsbourg, Gabriel Garko,

Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h46
Italie

En Bref

« Il y a 1000 façons de pleurer. Je pleure avec dédain. » L’incomprise est cette fille portant sur elle le fardeau de l’enfance avec ses problèmes et ses craintes. L’apprentissage de la vie dans un contexte compliqué, se retrouvant confrontée au rejet parental et une solitude forcée. Cette incomprise peut ramener à la figure de la réalisatrice, Asia Argento dans ce film personnel où le placement d’éléments biographiques, au-delà des prénoms très proches, est clairement identifiable, elle, la fille de Dario Argento, réalisateur italien reconnu. Mais ce personnage d’incomprise est plus largement le symbole de l’enfant en général, se sentant forcément incompris du monde adulte, de ce monde qu’il voit comme injuste.

La réalisatrice italienne plonge dans l’enfance et la chaleur de l’Italie de façon dynamique et pourtant contemplative. Avec quelques fulgurances punks et sans véritablement insuffler de nouveautés,  un panel de souvenirs se dessine tantôt teinté d’une joyeuse mélancolie, tantôt d’une triste jouissance.


Aria est au cœur de sa jeunesse, perdue  entre enfance et adolescence, perdue entre un père absent semblant ignorer son existence et une mère privilégiant la recherche de nouveaux partenaires. Elle vagabonde dans un Rome à la splendeur évaporée. C’est une critique de ces artistes, de la vie excessive et inaboutie qu’ils mènent,  alternant la procrastination et la décadence, à l’image cette société. La protagoniste est alors avec son chat façon Inside Llewyn Davis, bercée par l’envie de découvrir une stabilité et se raccrocher au moindre amour qu’elle rencontre, souvent balayé. Illustration de son père l’emmenant à ce concert en guest star avant de la chasser de chez lui.

Le refuge est l’amour imaginaire, la création d’un double avec Dac, son chat, qu’elle se prend à faire parler. Et il y a aussi l’amitié, très présente entrecoupée de la naïveté de l’enfance et des sentiments qui se font et se défont. Inséparable de sa meilleure amie, elle est à tour de rôle moquée ou admirée par les gens de sa classe. Oui, nous étions comme cela, et il y a forcément une part d’Aria en nous. La cruauté et la violence qu’on n’imagine pas chez ces petits êtres, sont par exemple représentées par ces poupées avec lesquelles la jeune Aria simule un viol. C’est la complexité de l’esprit enfantin.

Il y a un côté Antoine Doinel chez cette fillette. Brillante par son intelligence, même à l’école contrairement au personnage joué par Léaud dans Les 400 coups, livrée à elle-même à côté elle va apprendre de la vie, touchant à tout, de la cigarette dans les toilettes avec son double amical  à ces bêtises qui font penser à cet enfant mémorable et l’apprentissage solitaire de la vie, portée par un côté rebelle.

Il y a un trop plein dans ce film. Les rôles antipathiques du père (Gabriel Garko) et de sa fille deviennent tout bonnement insupportables. Cet homme star de cinéma dans des navets, s’énervant constamment et superstitieux à souhait. Le personnage de Charlotte Gainsbourg respire aussi l’antipathie, métamorphosée en artiste sensuelle enchainant les conquêtes. Pour ce rôle, elle utilise la langue de Visconti et oublie son côté persécuté, avançant dans un intéressant registre où elle ne s’aventure que trop peu. Idée ingénieuse, étant elle-même fille de star. L’effet de ces rôles est d’accentuer le côté attachant d’Aria et de faire ressentir de la compassion pour elle, faible et désabusée. Le charisme et l’impressionnante maturité de Giulia Salerno, 13 ans, est le pilier permettant au film de rester à la surface quand l’impression de noyade et le côté brouillon semblent rôder.

Le film se décrit  aisément comme punk, mais au-delà du jeu d’acteurs, la sensation d’excès est ressentie et la question de la vraisemblance se pose. Comme lorsqu’elle fume de l’herbe avec les punks à chien et se sent enfin estimée à une valeur qui lui semble juste. Il y a une rapidité assimilable à l’enfance, et ce goût de liberté de ton.

Cette liberté participe à l’ambiance chaude de ce film. Une palette de couleurs chaleureuses, jouant sur la symbolique, comme lorsqu’elle lit son discours après avoir gagné la meilleure dissertation ou ce rouge rappelant le sang à la fin. La musique a un rôle similaire, comme la beauté de cette Italie.

La fin est touchante, sincère avec ce face-caméra après un rêve laissant présager le pire. Mais encore une fois, reste ce sentiment entremêlant une fragilité et un manque d’originalité dans la thèse de la réalisatrice à une dose de charme et de sincérité.

 Clément SIMON

Note du support :
4
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 2.35, Format DVD-9
Langues Audio : Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
Edition : Paradis film

Aucun

Fiche technique

Scénario

Scénariste       Asia Argento

Scénariste       Barbara Alberti

Soundtrack

Compositeur   Brian Molko

Compositeur   Asia Argento

Compositeur   James Marlon Magas

Compositeur   Gilles Weinzaepflen

Compositeur   Justin Pearson

Compositeur   Luke Henshaw

Compositeur   Gabriel Serbian

Production

Producteur      Lorenzo Mieli

Producteur      Mario Gianani

Producteur      Eric Heumann

Producteur      Maurice Kantor

Producteur exécutif    Guido De Laurentiis

Equipe technique

Directeur de la photographie             Nicola Pecorini

Monteur          Filippo Barbieri

Décoratrice     Eugenia F. di Napoli

1er assistant réalisateur          Simonetta Valentini

Costumière     Nicoletta Ercole

Ingénieur du son        Tullio Morganti

Coproduction             Wildside Media

Coproduction             Paradis Films

Coproduction             Orange Studio

Coproduction             Rai Cinema

Distributeur France (Sortie en salle) Paradis Films

Distribution

Charlotte Gainsbourg : la mère

    Gabriel Garko : le père

    Gianmarco Tognazzi : Dodo

    Giulia Salerno : Aria

    Anna Lou Castoldi : Donatina

    Max Gazzè : Manuel Ginori

    Alice Pea : Angelica

    Carolina Poccioni : Lucrezia

    The Penelopes : The Penelopes (groupe musical)