Le saviez-vous, au tout début quand l’univers n’était qu’un amas de boules compactes, qu’est-ce qui a bien pu ordonner tout ce micmac ? C’est un certain Scrat, toujours à la poursuite de son gland. L’écureuil le plus tenace de l’ère glaciaire, par un malencontreux hasard, découvre une soucoupe gelée. Lancé au cœur de l’univers, il heurte un simple caillou. Les planètes, par un jeu d’autos tamponneuses trouvent pile leur place autour du soleil. Pendant ce temps sur terre, Sid, Manny, Diego et leurs amis se la coulent douce dans un petit coin de paradis. Manny doit désormais composer avec Julian, un jeune mammouth qui doit épouser son petit rayon de soleil. Pêche ne lui a pas encore révélé que les deux tourtereaux ont l’intention de partir à la conquête du monde.
Le pauvre tente tout pour faire capoter la romance. Sid cherche toujours l’élue de son cœur et ce n’est pas près d’arriver. Il peut postuler comme roi du râteau amoureux. La vie suit son cours ordinaire sans grand bouleversement. Il faut dire qu’ils ont été servis jusqu'à maintenant. Sauf que, là-bas au fin fond des étoiles, un écureuil joue au jeu de quilles, propulsant un gros caillou vers la terre. Cette fois, notre bande n’échappe pas à l’écrabouillage en bonne et due forme, comme les dinosaures. Une fois de plus, ils devront partir vers l’au-delà et l’infini pour trouver le moyen de détourner la boule magnétique approchant à grands pas. Ils croiseront dans leur migration Géotopya, un monde où la jeunesse est éternelle, colonie hippie de l’ère glaciaire. C’est ici que le bonheur semble parfait et qu’ils trouveront, grâce à Buck, la belette déjantée de retour, un moyen d’éviter peut-être la catastrophe. Une surprise attend notre Sid gaffeur, mais je ne vous en dis pas plus, chut !
Une fois de plus, une des bourdes du rongeur sert à réinterpréter notre histoire. Après un Nouvel âge de glace en 2002 et 2006 l’équipe se réunissait autour de Sid, Manny, Diego. Dans L’âge de glace le temps des dinosaures en 2009, ils découvraient sous la glace les derniers dinosaures. Dans L’âge de glace la dérive des continents c’est le réchauffement de la planète qui est abordé. À chaque fois la trame principale reste la même, sauf pour les deux premiers. Ils pensent se la couler douce dans un petit coin de paradis et Scrat bouleverse l’ordre cosmique pour les lancer de nouveau sur la route. Peu à peu, le road movie initiatique prend des allures de répétition. Dans l’idée d’anthropomorphisme animal chère à la saga, Manny se confronte à son rôle de père comme dans le précédent. Il doit cette fois-ci accepter que la petite fille devienne une adulte et quitte le cocon familial.
Diégo et Kira rêvent d’un enfant, et Sid de l’élue de son cœur. Avec l’arrivée d’une météorite lancée à pleine vitesse comme dans Armageddon, il n’est pas question d’embarquer sur une navette et de déposer des explosifs. Grâce aux lois de la physique, ils trouveront la solution à leur problème. Jusqu'à présent, la saga nous réservait son lot de petites trouvailles, mais cette fois elle semble se répéter. Géotopya, la maison bleue de l’ère glaciaire, est le pendant de Zootopia où le bœuf musqué est remplacé par Shangri Llama, un bouc qui se prend pour un Lama. Il est fan de Yoga. Il me semble que ces derniers ne possèdent pas de corne ? Nous découvrirons une charmante jeune fille, Brooke, peut-être en hommage à Brooke Shields ? A cela s’ajoute toute une galerie de joyeux fêtards dans l’esprit de la maison bleue, en quête de bien-être, des années soixante-dix et d’aujourd’hui. Une famille de dinosaures volants complète la galerie de personnages, nouveaux ou de retour.
Le film suit le schéma des trois précédents, la fuite en avant et le paradis retrouvé. Il ne faudrait pas que cette formule perdure, si elle est encore agréable, elle pourrait vite engendrer la lassitude. Alors que de nombreux studios d’animation reviennent sur les suites, Blue Sky semble s’y enfermer. Pourtant Snoopy et les Peanuts, le film était une réussite et faisait preuve d’innovation. Pour l’instant, nous avons toujours le même plaisir à retrouver la troupe et les turpitudes de ce pauvre Scrat, mais jusqu'à quand ?
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Ice Age: Collision Course
Titre français : L'Âge de glace : Les Lois de l'Univers
Titre québécois : L'Ère de glace : Les Lois de l'Univers1
Réalisation : Mike Thurmeier et Galen T. Chu
Scénario : Michael J. Wilson
Montage : James Palumbo
Musique : John Debney
Production : Lori Forte et Carlos Saldanha
Production déléguée : Carlos Saldanha et Chris Wedge
Sociétés de production : 20th Century Fox Animation, Blue Sky Studios
Société de distribution : 20th Century Fox
Pays d'origine : Drapeau des États-Unis États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur - 35 mm - 2,35:1 - son Dolby Digital / DTS / SDDS / Dolby Atmos
Genre : animation
Durée : 94 minutes
Dates de sortie : 13 juillet 2016
Distribution
Ray Romano (VF : Gérard Lanvin) : Manny
Queen Latifah (VF : Armelle Gallaud) : Ellie
John Leguizamo (VF : Élie Semoun) : Sid
Denis Leary (VF : Vincent Cassel) : Diego
Simon Pegg (VF : Emmanuel Curtil) : Buck
Chris Wedge (VF : lui-même) : Scrat
Seann William Scott : (VF : Christophe Dechavanne) : Crash
Josh Peck : (VF : Alexis Tomassian) : Eddie
Keke Palmer (VF : Lisa Caruso) : Pêche
Jennifer Lopez (VF : Laura Blanc) : Kira
Wanda Sykes (VF : Évelyne Grandjean) : Mémé
Jesse Tyler Ferguson : Shangri Lama
Adam DeVine (VF : Guillaume Pley) : Julian
Michael Strahan : Teddy
Jessie J (VF : Carine Ribert) : Brooke
Melissa Rauch : Francine
Neil deGrasse Tyson : Neil deBuck Weasel
Nick Offerman : Gavin
Max Greenfield : Roger
Stephanie Beatriz : Gertie
Carlos Ponce : TBA