Le jeune Po commence à maitriser les techniques du kung-fu et pour son maitre, il est temps de passer à une nouvelle étape, l’enseignement. Il se charge de l’éducation des cinq cyclones, ses compagnons, en transmettant son savoir-faire. La tâche s’avère difficile, comme combattant rien à redire, mais comme enseignant, il ne brille pas au firmament. L’affaire se complique avec l’arrivée d’un autre de ses semblables, Li. Le jeune Po ne serait donc pas le seul panda au monde. Ailleurs, dans un endroit secret, d’autres de ses congénères vivraient loin du monde. Il l’apprend de la bouche de son père, Li, parcourant le monde à la recherche de son fils.
Enfin réunis, ils se découvrent de nombreux points communs, ce qui l’éloigne un peu de son père adoptif, Ping. C’est dans ce contexte de joyeuses retrouvailles qu’une menace bien plus grande plane sur l’univers de Po. Kaï, l’infâme maitre de la face noire du kung-fu, exilé dans les limbes par le fondateur de leur école, Oogway. Kaï revient pour s’emparer du chi, l’énergie des grands maitres des arts martiaux. Un seul peut l’arrêter, Po, mais pour cela il doit maitriser une nouvelle technique que détiennent les pandas. Le voilà donc parti au sommet de la montagne où les siens vivent dissimulés du monde. C’est une bande de joyeux fêtards insouciants qu’il découvre et comble du malheur, ils ont oublié la technique ancestrale pour vaincre le mal absolu bientôt à leur porte. Il ne reste plus à Po qu’à devenir un bon professeur s’il souhaite sauver sa famille et le monde. Vous l’avez compris, la bataille finale n’est pas gagnée d’avance.
Ce troisième volet nous ramène aux fondamentaux des arts martiaux, ceux de la transmission et de l’éveil final. Qu’est-ce qui définit le grand maitre ? Quelles sont ses qualités ? Po maitrise la technique mais il doit passer à la transmission. C’est l’occasion pour le placer dans des situations délicates où le combattant se trouve bien démuni. Dans la première partie, Po se confronte à devenir un passeur de savoir, mais en est-il capable ? Le film explore la difficulté de passer celui-ci aux autres et cela n’est pas facile.
Comme pour devenir un bon pratiquant, il devra chercher au fond de lui-même de nouvelles qualités. Forcément, dans le combat final, dans l’éveil qui l’amène à peut-être rejoindre le légendaire fondateur Oogway, ce dernier enseignement lui sera profitable. La saga Kung-Fu Panda s’inscrit à la fois dans la tradition bouddhiste de la transmission de mon âme à ton âme, du maitre au disciple et celle des arts martiaux. Le kung-fu est imprégné du Tao et du Tchan, Zen en japonais. Il se base sur la tradition de l’éveil subi, nous sommes tous des Bouddha. Po se découvre aussi une autre transmission, celle de la famille due au fait d’appartenir à un clan, les pandas. Elle répond en écho à sa mission et il ne deviendra un membre du groupe qu’une fois son savoir transmis.
Il découvre une autre filiation que celle de maitre à disciple, celle de père à fils, est-elle si différente ? Le film s’inspire donc de cette partie des films de kung-fu comme elle le faisait pour les deux premiers volets. Celui-ci pose la question de la famille, d’appartenir à un groupe jusqu’où doit-on aller pour lui ? Pour sauver celle-ci il devra puiser au fond de lui-même et enfin atteindre l’éveil. C’est cet oubli, ce Tchi, ce rien, ce vide d’où tout peut surgir et venir. C’est aussi ce qui fait sa force, compter sur d’autres, les cinq cyclones pour les arts martiaux, et les pandas pour le reste. Il nous interroge aussi sur la figure du père adoptif avec Ping et biologique avec Li.
Très vite, Po comprend qu’ils ne sont pas différents, c’est l’amour qui crée le lien. Kung-Fu Panda derrière une première lecture où le rire ne nous quitte pas, cache une réflexion plus grande sur la vie et les arts martiaux en général. Il peut se lire à plusieurs niveaux pour le plaisir, comme un clin d’œil aux films de kung-fu de notre enfance ou bien plus profondément un regard philosophique sur la voie. Il ne vous reste plus qu’à choisir votre lecture.
Patrick Van Langhenhoven
Bonus:
Réalisation : Jennifer Yuh Nelson et Alessandro Carloni
Scenario : Jonathan Aibel et Glenn Berger
Musique : Hans Zimmer
Direction artistique : Max Boas
Productrice : Melissa Cobb
Coproducteur : Jeff Hermann
Producteurs délégués : Guillermo del Toro et Mike Mitchell
Sociétés de production : DreamWorks Animation et Oriental DreamWorks (en)
Société de distribution : 20th Century Fox
Pays d'origine : Drapeau des États-Unis États-Unis et Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Durée : 95 minutes
Genre : action, arts martiaux, animation, comédie
Langue originale : anglais
Dates de sortie : 30 mars 2016
Distribution
Jack Black : Po
Angelina Jolie : Tigresse
Dustin Hoffman : Maître Shifu
Lucy Liu : Vipère
Jackie Chan : Singe
David Cross : Grue
Seth Rogen : Mante
James Hong : M. Ping
Bryan Cranston : Li, le père de Po
J.K. Simmons : empereur kai
Kate Hudson : Mei Mei
Voix françaises
Manu Payet : Po
Pierre Arditi : Shifu
Michel Tureau : M. Ping
Emmanuel Jacomy : Li, le père de Po
Jérémie Covillault : Kaï
Pierre Bonzans : Oogway
Alison Wheeler : Mei Mei
Voix québécoises
Hugolin Chevrette-Landesque : Po
Martin Desgagné : Pam
Sébastien Dhavernas : Li
Guy Nadon : Shifu
Hélène Mondoux : Tigresse
Hubert Gagnon : M. Ping
Vincent Davy : Oogway
Patrick Chouinard : Kai