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affiche Kingsman : Services secrets

Kingsman : Services secrets

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Un film de Matthew Vaughn ,
Avec Colin Firth, Samuel L. Jackson, Taron Egerton,

Genre : Espionnage
Durée : 2h09
États-Unis

En Bref

Ils veillent dans l’ombre sur Sa Gracieuse majesté et le monde, réunis sous le principe de la Table Ronde, avec pour nom de code l’un des chevaliers d’Arthur. A la mort de Lancelot, une place se libère. Il est temps de rajouter du sang neuf à l’organisation. Les Kingsman, l’unité la plus secrète des agents très spéciaux, recrutent. Chacun propose un jeune candidat sélectionné sur des critères stricts. Galaad embarque le fils de son ami, l’ex-Lancelot pour prendre sa place. Après un passage d’épreuves, comme dans toute bonne société secrète qui se respecte, le gagnant où la gagnante est… ? 

 Hélas le petit prodige rate l’examen au test final, un Kingsman ne possède aucun sentiment. Dans l’ombre une menace plane, un ennemi qui pourrait bien lui donner une seconde chance. Richemonde Valentine, magnat de la haute technologie, propose un portable pour tous. Cette œuvre de charité cache une bien vilaine entreprise et cette fois, la confrontation entre les agents de Sa Gracieuse Majesté et le milliardaire sonne le glas. Dans cette ultime bataille, c’est le sort du monde et de l’humanité, ni plus ni moins, qui est en jeu !


Né sur le plateau de Kick Ass c’est son complice Marc Millar qui crée la minisérie de  comics The secret service (non traduit en Français) avec Dave Gibbons au dessin. Publiée entre avril 2012 et avril 2013 elle se constitue de six numéros présentant une agence des services secrets britanniques. Les deux auteurs conçoivent leur création en hommage aux films d’espionnage des années 70, le plus connu restant James Bond.

 Matthew Vaughn, spécialiste de l’adaptation des comics, Stardust de Neil Gaiman, X Men, Kick Ass et bientôt Les Fantastiques, renoue avec la parodie. Kingsman ne cache pas ses sources d’inspiration, la saga de l’autre agent de la Reine, 007. Nous retrouvons l’univers de celle-ci dans certains des décors et personnages, un rien  décalés. Le film mise avant tout sur l’action avec quelques réflexions sur le rôle de l’espion et  sa place au sein de notre société. Dans l’esprit Kick Ass complément déjanté et jouissif, le film devrait trouver sa place sans problème.

Le film joue sur le décalage entre la figure de l’espion britannique poussé à l’extrême limite (Colin Firth) et le mauvais garçon de la banlieue (Taron Egerton) qui rejoint les services. Le premier s’inspire de l’univers de Bond et de sa classe, tout en explosant dans un délire lors des scènes de combat. Il vous faut imaginer un type en costume cravate massacrer toute une église en rogne, esprit zombies, dans un ballet à la Kill Bill. Le film joue de la référence et de l’irrévérence en poussant les codes du genre vestimentaires, langage, et action dans ses retranchements les plus secrets. Samuel Jackson en Steve Jobs diabolique avec un léger zozotement s’inspire plus de la folie de Dr Folamour et de l’univers de la bande dessinée avec ses mégalos fous.

 Kingsman plonge ses mains dans un univers décalé et underground branché qui sur l’écran donne des séquences impayables. Le personnage de Merlin (Mark Strong) genre de monsieur Q est des plus intéressants. Là où son modèle se contente de rester cloitré dans son labo, il n’hésite pas en cas de situation extrême à mettre la main à la pâte. L’autre méchante de service se nomme Gazelle (Sofia Boutella), une femme sans jambes, aux prothèses des plus mortelles, comme l’homme à la mâchoire d’acier  de Bond, qui taille dans la masse avec grâce et mort assurée. Le petit discours sur notre société et la vision finale anarchique du méchant dans une rédemption passant par l’annihilation d’une partie de l’humanité rappelle Folamour. Certes nous sommes loin de Kubrick et plus proche d’Austin Powers en moins sexy ou de Hot Shots en moins trash.

 Dans la forme, le combat emprunte ceux de Kick Ass, nous retrouvons le shunt coordinator,  et le réalisateur de deuxième équipe, déjà présent. Il mélange l’humour et le style classe de James Bond avec l’action des comics dans l’esprit du cinéma Kung-Fu de la grande époque. Comme chez Tarantino, la musique joue une part importante avec, dans la première séquence, un morceau de Dire Straits que l’on retrouvera comme  la Marche des Walkyries sur les hélicoptères d’Apocalypse Now. Avec Kingsman comme Lautner avec la série des Monocle, Matthew Vaughn trouve son style et invente un genre que nous espérons revoir entre deux films plus sombres.

 Patrick Van Langhenhoven.

Note du support :
3
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 2.40, Format DVD-9,
Langues Audio : Anglais , Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
Edition : Fox vidéo

Bonus:

"La formation d'un super espion" : de la BD à l'écran
Galeries photos :
- les coulisses
- les décors
- les maquettes
Bande-annonce

Ciné Région : Parlez nous du caractère cocktail cinématographique et de la dimension sociale et politique de votre film.

Matthew Vaughn : Je voulais recréer ce que j’avais ressenti quand j’étais gosse, je regardais bien sur les James Bond et Indiana Jones et je voulais recréer ce sentiment d’excitation que j’avais eu à l’époque. Après, je crois qu’il y a toujours une dimension ludique dans ce que l’on fait mais quelque soit sa dimension ludique, je pense qu’il y a aussi quelque chose qui est basé sur la réalité et la réalité sociale. Je crois qu’en ce moment le monde entier a besoin d’aide parce que si on enseignait davantage les bonnes manières, le respect, la dignité de l’autre, le monde serait un endroit meilleur. Je crois aussi que ne donne pas assez à la jeunesse la possibilité de briller, d’exceller et c’est très important de donner à la jeunesse ce sentiment que l’on peut y arriver.

Ciné Région : Parlant de jeunesse, Taron Egerton, qu’est-ce que ça fait de se retrouver pour son premier grand rôle dans une superproduction avec une exposition mondiale ?

Taron Egerton : Pour moi c’est évidemment une expérience extrêmement excitante et puis je crois, assez unique car je n’ai pas en tête d’autres jeunes acteurs qui aient eu ce changement aussi extraordinaire si vite. Donc je ne vais pas faire semblant de vous dire que je ne suis pas excité. Alors évidemment, je me méfie un peu de ce que représente le succès ou la renommée et j’espère que je vais arriver à gérer ce succès.

M.V : Ce n’est pas encore un petit con.

T.E : Laisse-moi le temps, Matthew. Pour le moment, ma famille est très heureuse pour moi ce n’est pas encore le réel, on ne le sent pas, c’est comme une illusion parce que la réalité pour moi c’est lorsque je joue avec ma petite soeur chez moi ou bien aller boire une pinte de bière avec un pote.

C.R : Colin Firth, il s’agit de votre premier rôle physique, est-ce que c’est cette dimension qui vous a intéressé dans le personnage et êtes-vous prêt à prendre la relève de James Bond ?

Colin Firth : Apparemment vous n’avez pas vu Le Journal De Bridget Jones dans lequel je me bats… Pour être plus sérieux, j’ai maintenant 54 ans donc s’il y a effectivement un jour un James Bond qui aurait 80 ans par exemple et que je suis là, je suis prêt. Pour revenir à votre question, au départ, faire un film d’action ne paraissait pas quelque chose de naturel en soi mais je m’y suis mis de façon surprenante et je m’y suis tout à fait adapté avec une motivation certaine pour battre enfin mon ennemi de toujours Hugh Grant.

C.R : Vous avez eu un entrainement spécial ?

C.F : Matthew m’avait prévenu lorsqu’il m’a demandé de faire ce rôle, il m’avait dit : « tu vas me détester avant même le début du tournage parce qu’il y a 6 mois d’entrainement et un entrainement intense ». C’était important que je m’engage en amont pour que Matthew se rende compte que j’étais vraiment prêt et que j’avais tout à fait l’intention d’être à la hauteur de ses attentes. Je crois que s’il m’a justement choisi pour ce rôle, c’est qu’il voulait précisément surprendre le public sinon il aurait pu prendre un acteur typique de film d’action. Je crois qu’il y avait là une volonté de convaincre les sceptiques de me faire travailler comme ça et je crois personnellement que c’est très important de voir des combats où il y a une énergie humaine réelle qui se dégage plutôt que tout se fasse au montage. Ici, c’est vraiment moi qui fais la plupart des scènes d’action.

C.R : Matthew, la violence est très présente dans le film mais elle est dépeinte façon B.D et dédramatise l’action. Est-ce qu’il s’agit selon vous de la meilleure manière de rendre cette violence qu’il y a dans les comics et par quel processus ?

M.V : C’est très simple, je puise toute mon inspiration de Tom & Jerry. C’est à la fois très violent mais très drôle. C’est une violence d’ailleurs qu’il est difficile de copier parce que, évidemment les têtes qui explosent ou bien Colin qui descend plus de 100 personnes dans une église, c’est de la B.D, c’est de la violence de B.D. D’ailleurs il y a très peu de sang dans le film, il faut que la violence soit ludique, il faut qu’elle fasse rire, elle n’est jamais là gratuitement et surtout surtout il ne faut pas qu’elle soit dégoutante à l’image.

C.R : Colin, pensez-vous sincèrement que les gentlemen peuvent sauver le monde ? Et quel est l’importance de My Fair Lady dans se cinéphilie ?

C.F : Je pense que si on était tous réellement des gentlemen et des gentlewomen, le monde serait en tout cas sur la bonne voie. Mais évidemment, chacun a sa définition de “gentle“. En ce qui concerne My Fair Lady, je crois que c’est une des meilleures comédies musicales jamais écrites et même si je ne suis pas personnellement un grand fan du genre, je trouve que My Fair Lady est admirablement bien structuré et il me touche particulièrement.

C.R : Matthew, est-ce que le film aujourd’hui correspond au film que vous aviez envisagé et imaginé ?

M.V : Absolument, la bonne ou la mauvaise nouvelle, selon le point de vue duquel on se place, c’est que le film est exactement image par image celui que j’avais en tête.

C.R : Quelles ont été vos influences pour ce film, on peut voir un peu de Mars Attacks !, un peu de Octopussy dans l’affiche du film et un peu de Docteur Folamour de Kubrick. Qu’en dites-vous ?

M.V : J’ai regardé ces films quand j’étais petit, vous avez mentionné Docteur Folamour, ce film est dans mon top 3. Quand on est gosse, on regarde, on imite et on interprète et puis évidemment on met la barre plus haut on donne ce côté moderne. Plus précisément je me suis inspiré des films d’espionnage des années 60 et 70 avec leur panache, leur humour fin, leur esprit et surtout leur sens de l’amusement.

Entretient réalisé par Patrick Van Langhenhoven et retranscrit par Eve Brousse

Titre français : Kingsman : Services secrets

    Titre original : Kingsman: The Secret Service

    Réalisation : Matthew Vaughn

    Scénario : Jane Goldman et Matthew Vaughn, d'après le comic book The Secret Service de Dave Gibbons et Mark Millar édité par Icon Comics

    Direction artistique : Paul Kirby

    Décors : Andrew Ackland-Snow

    Costumes : Arianne Phillips

    Montage : Conrad Buff et Eddie Hamilton

    Musique : Henry Jackman, Matthew Margeson

    Photographie : George Richmond

    Son : Matthew Collinge

    Production : Adam Bohling et David Reid

    Sociétés de production : Marv Films, Shangri-La Entertainment et 20th Century Fox

    Sociétés de distribution : États-Unis 20th Century Fox

    Pays d’origine : Royaume-Uni / États-Unis

    Budget :

    Langue originale : anglais

    Durée : 129 minutes

    Format :

    Genre : espionnage

Distribution

     Colin Firth : Harry Hart

    Taron Egerton : Gary « Eggsy » Price

    Samuel L. Jackson : Richmond Valentine

    Michael Caine : Arthur

    Sophie Cookson : Roxy

    Sofia Boutella2 : Gazelle

    Jack Davenport : Lancelot

    Mark Strong : Merlin

    Mark Hamill3 : Pr James Arnold

    Elton John

    Adele

    Lady Gaga : elle-même

    David Beckham : lui-même