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affiche Kings

Kings

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Un film de Deniz Gamze Ergüven ,
Avec Halle Berry, Daniel Craig, Kaalan Walker,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h27
France

En Bref

C’est l’histoire d’un procès qui innocente les coupables et plonge la communauté du South Central à Los Angeles, et l’Amérique par ricochet, sur les chemins de la colère. C’est l’histoire d’un homme tabassé par les forces de l’ordre pour la couleur de sa peau. C’est l’histoire d’une jeune fille qui voulait juste acheter un jus d’orange et qui finit au pays des morts. C’est l’histoire d’une femme qui récupère les enfants perdus, comme Peter Pan, prise dans la tourmente qui éclate. La ville est au bord de l’explosion, dehors on hurle sa rage.

Les âmes sans foyer, oubliées dans la tempête, ne savent plus où poser leur désespoir. Le seul blanc du quartier est en ébullition comme les Afro-américains. Ils sont tous prêts à franchir la ligne du désespoir. Dans ce maelström de colère, Millie tente de préserver sa tribu. Ces gamins au cœur fragile, errant dans la rue, trouvent chez elle un foyer. En fond, sur l’asphalte du bonheur décomposé, une histoire d’amour tente de prendre son envol vers les cieux enfumés. Jesse aimait la petite Nicole qui lui préfère un voyou du quartier. Dans ce chant tragique, la colère et la haine rejoignent la vengeance des damnés trop longtemps jetés à terre.


Deux discours s’affrontent au cœur de cet ouragan qui monte, celui de la loi et celui de la vengeance. Dans ce jeu trouble, c’est la mort qui gagne toujours. Après les jeunes filles turques discriminées dans Mustang, la réalisatrice explore une autre injustice, sous le joug du racisme cette fois. La caméra est toujours aussi vive et percutante dans son analyse. Elle prend le récit à bras le corps, de l’intérieur, sans jamais le lâcher. Face à l’injustice, la colère gronde et déborde, elle explose et porte la voix de la révolution. Dans celle-ci se noie le cœur blessé d’un garçon qui croyait en la justice et l’amour d’une fille. Au cœur de la guerre urbaine, la tragédie creuse son nid. Il n’existe aucune parabole pour en rendre compte. La voiture traverse le chaos dans une brume, symbole du pays des morts, où les vivants ne possèdent plus leur place. C’est le premier scénario en chantier, à la sortie de la FEMIS, de la jeune réalisatrice.

Il nait en 2005 alors qu’elle est encore étudiante, face aux émeutes des banlieues françaises. Ce qui l’intéresse, c’est cette détresse émotionnelle arrivée à un niveau extrême. C’est bien le cœur de Kings, à travers deux affaires injustes, celle de Rodney King qui enflammera Los Angeles et l’Amérique tout entière. Suite à celle-ci, des comités de sous surveillance policière se créent les « copwatch » (littéralement « surveillance de flics »). Elle rajoute une autre histoire, celle d’une jeune Afro-Américaine morte pour une bouteille de jus de fruit. Les deux procès se soldent par un acquittement des coupables. Les flics de Rodney King seront de nouveau jugés et deux d’entre eux effectueront une peine de prison. Dans cette atmosphère tendue, elle prend pour fil rouge une famille d’Afro-Américains, composée de Millie, une bonne âme et ses enfants perdus. Elle offre un foyer aux mômes errants, au sens propre comme au figuré. Ils déposent chez elle leur souffrance pour se construire. La ville qui s’enflamme n’est que le fond du décor où se joue la tragédie.

Un Blanc porte secours à cette fratrie discriminée par sa communauté. Elle rajoute une histoire d’amour qui finit mal, comme un écho à ce qui se déroule à l’extérieur. Alors qu’elle nous prenait au corps dans Mustang, Deniz Gamze Ergüven propose un discours plus classique dans Kings. Elle s’égare parfois, comme dans cette séquence de menottes à un réverbère. Elle n’explore pas suffisamment, à notre avis, son histoire d’amour qui pouvait être le cœur de l’histoire. Il nous faudra attendre pour être de nouveau surpris et touchés au cœur. Nous aimons quand même Kings qui confirme la volonté de Deniz Gamze Ergüven de s’emparer de sujets difficiles sur la discrimination. Il reste un film moins percutant mais tout aussi intéressant dans sa forme et aussi pour certaines séquences-chocs et d’autres plus tendres.

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support :
3
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 2.35, Format DVD-9
Langues Audio : Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
Edition : Ad Vitam

Bonus:

Bande annonce

  Titre original et français : Kings

    Réalisation et scénario : Deniz Gamze Ergüven

    Script : Ludivine Doazan

    Direction artistique : Céline Diano

    Décors : Nancy Niksic

    Costumes : Mairi Chisholm

    Casting : Heidi Levitt

    Direction d’acteur : Suzanne Marrot

    Photographie : David Chizallet

    Son : Pierre Mertens

    Montage : Mathilde Van de Moortel

    Musique : Nick Cave et Warren Ellis

    Production : Charles Gillibert

        Co-production : Geneviève Lemal

        Production exécutive : Wei Han, Yee Yoo Chang, Celine Rattray, Trudie Styler, Charlotte Ubben, Olivier Gauriat

    Sociétés de production : CG Cinéma, Ad Vitam, France 2 Cinéma, Scope Pictures, Suffragettes

    Sociétés de distribution : Ad Vitam (France), Fabula Films (Turquie), Imagine Film Distribution (Belgique), The Orchard (États-Unis)

    Budget : 10 millions d'euros

    Pays d'origine : France,  Belgique

    Langue originale : anglais

    Format : Couleur

    Genre : drame, thriller

    Durée : 92 minutes

    Dates de sortie : 11 avril 2018

 Distribution

     Halle Berry : Millie

    Daniel Craig : Obie

    Lamar Johnson : Jesse

    Kaalan Rashad Walker : William MCgee

    Rachel Hilson : Nicole Patterson

    Issac Ryan Brown : Shawnte

    Callan Farris : Ruben

    Serenity Reign Brown : Peaches

    Reece Cody : Tiger

    Aiden Akpan : Jordan

    Gary Yavuz Perreau : Carter

    Ce’Onna Johnson : Sherridanne

    Lorenz Arnell : Damon

    Lorrie Odom : Angela

    Lewis T. Powell : Quinn

    Flor de Maria Chahua : Maria

    Quartay Denaya : Latasha Harlins

    Janet Song : Soon Ja Du

    Richie Stephens : officier Bilson

    Rick Ravanello : officier Camello