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affiche Joy

Joy

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Un film de David O. Russell ,
Avec Jennifer Lawrence, Robert De Niro, Bradley Cooper,

Genre : Comédie
Durée : 2h04
États-Unis

En Bref

Joy, c’est le rêve de  la réussite à l’américaine porté par les valeurs des pionniers, courage, ténacité, honneur et famille. Déjà toute petite, Joy construit ses mirages en papiers découpés pour se fabriquer des histoires, loin de sa famille chaotique. Adulte, elle se contente de peu, une petite vie tranquille, tenant à bout de bras une partie de la tribu. Deux enfants, un mari chanteur de charme raté croyant encore aux sunlights, elle laisse de côté ses envies pour survivre. Elle s’occupe de sa mère dépressive, clouée dans son lit, vivant à travers les soap operas de la télévision. La grand-mère, narratrice de l’histoire, est bien la seule à s’inquiéter du sort de Joy.

L’utopie américaine en prend un coup dans l’aile et se fracasse sur le mur de la réalité. On tombe amoureux d'une voix, d'un regard et nous voilà mariés, des mômes sur les bras, sans un sou et plus de temps pour rêver. La famille vole en éclat. Son père revient à la maison, lâché par sa dernière femme. Il possède une entreprise de réparation qu’il gère avec son autre fille, la demi-sœur jalouse. C’est l’envers du rêve, le courage, l’honneur s’effilochent comme un pull mal tricoté et la ténacité tient encore un peu. Le début de cette histoire ressemble plus à la Bérézina, à un mauvais conte de Cendrillon, qu’à l’Eldorado promis. Pourtant un jour, le vilain petit canard s’éveille, il secoue ses plumes de neige et se transforme en cygne. Une idée vient de germer, prendre son essor, dans la tête de la jeune femme.

Quelques crayons de couleur empruntés à sa fille, un ovale et la magie devient carrosse. Elle vient de mettre au point la serpillière magique, des plans à la fabrication, il reste un long chemin pour danser dans les palais des rois. Elle commence par mettre de l’ordre dans le chaos qui l’entoure. Elle trouve dans la nouvelle conquête de son père un partenaire financier. Il ne reste plus qu’à concrétiser le rêve et voler vers la réalisation de son projet, mais tout n’est pas joué. Il faudra se battre contre les profiteurs, les voleurs de bétail, les Indiens pour qu’enfin la vallée soit verte.


Nous passerons sur les postulats comme quoi David O. Russell sort ses films en fin d’année pour se rapprocher des Oscars. De la même façon, il n’est pas un sous-produit du cinéma de Scorsese, même s’il s’inscrit dans ses pas. Il construit sa propre thématique qui revient dans chacun de ses films, d’ Happiness Therapy qui le révèle au public avec déjà le trio De Niro, Jennifer Lawrence et Bradley Cooper à Joy. Il s’interroge sur le rêve américain, la liberté, avec toujours en fond, la famille au bord de la faillite. Joy est le rêve d’une petite fille qui finit par devenir réalité en dépassant les obstacles. Nous pourrions voir le long voyage des pionniers soumis aux attaques des Indiens, les profiteurs de tout genre, et enfin l’Eldorado où construire sa petite maison dans la prairie.

Nous pourrions voir le conte de Cendrillon, une pauvre souillon se transformant en une belle princesse, aidée par un prince charmant. Ici c’est Bradley Cooper en dirigeant d’une chaine de téléachat qui en fait office. Une fois l’idée trouvée, il faut la valider, la concrétiser. C’est une affaire de finances et de brevet où les vautours flairent la bonne affaire et se goinfrent sur la carcasse. Joy commence par s’émanciper de cette famille qui l’étouffe, lui brise les ailes. Comme la cigale qui s’enterre pendant 17 ans, elle s’éveille. Dans le même mouvement, c’est toute la smala qui se secoue et retrouve de nouvelles marques.

La mère quitte sa vie par procuration, le père se retrouve une nouvelle conquête et le mari reprend sa place à l’extérieur. Comme s’il suffisait que les choses redeviennent ordinaires. Comme le dit un personnage, en Amérique l'extraordinaire rencontre l'ordinaire. Il reste encore un long voyage dans les méandres juridiques et autres où la pauvre Joy se retrouve une nouvelle fois au sol. L’honnête n’est pas dans le cœur de tout le monde et une fois de plus, c’est un combat de David contre Goliath. À la fin, elle se transforme en ce justicier des westerns qui descend dans la rue pour affronter le salopard voulant sa peau.

C’est bien sous l’angle des pionniers et du conte qu’il faut voir le voyage de Joy. D’ailleurs, l’entreprise de déménagement qui l’installe à la fin dans le château des contes, se nomme Mayflower. Dans le même esprit, elle n’oublie pas ses origines et aide les nouveaux inventeurs à se retrouver dans les méandres de la création. L’autre facette du film, c’est la capacité à la création, à transformer le monde pour le rendre meilleur, plus facile à vivre. Défricher la prairie, la forêt hostile pour bâtir le rêve de l’Amérique, une famille heureuse et fortunée.

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support :
3
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 1.85, Format DVD-9
Langues Audio : Anglais,Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Anglais, Français
Edition : Fox Vidéo

Bonus:

L'incroyable histoire de Joy (20')

    •       Titre de travail : Untitled Joy Mangano Project

    •       Réalisation : David O. Russell

    •       Scénario : David O. Russell, d'après une Annie Mumolo et David O. Russell2

    •       Directeur de la photographie : Linus Sandgren

    •       Distribution des rôles : Lindsay Graham et Mary Vernieu

    •       Direction artistique : Peter Rogness

    •       Décors : Judy Becker

    •       Décors de plateau : Heather Loeffler

    •       Costumes : Michael Wilkinson

    •       Montage : Jay Cassidy

    •       Production : John Davis, Megan Ellison, John Fox, Jonathan Gordon et Ken Mok

    ◦       Producteurs délégués : Matthew Budman, Mary McLaglen, George Parra et Ethan Smith

    •       Sociétés de production : Annapurna Pictures et Davis Entertainment

    •       Société de distribution : Fox 2000 Pictures

    •       Pays d'origine : États-Unis

    •       Budget : 60 millions de $3

    •       Genre : comédie dramatique, biographie

    •       Durée : 124 minutes

    •       Date de sortie : 30 décembre 2015

Distribution

    •       Jennifer Lawrence (VF : Kelly Marot ; VQ : Catherine Brunet) : Joy Mangano

    •       Bradley Cooper (VF : Alexis Victor) : Neil, un cadre de QVC

    •       Robert De Niro (VF : Jacques Frantz) : Rudy Mangano, le père de Joy

    •       Elisabeth Röhm : Peggy, la sœur de Joy

    •       Édgar Ramírez : Tony Miranne, l'ex-mari de Joy

    •       Dascha Polanco (VF : Julia Boutteville) : Jackie, la meilleure amie de Joy

    •       Isabella Rossellini (VF : Céline Duhamel) : Trudy, la petite-amie de Rudy et financier de Joy

    •       Diane Ladd : Mimi, la grand-mère de Joy

    •       Virginia Madsen (VF : Martine Irzenski) : Terry Mangano, la mère de Joy

    •       Donna Mills : Priscilla

    •       Melissa Rivers : Joan Rivers

    •       Jimmy Jean-Louis : Touissant