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affiche Joe

Joe

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Un film de David Gordon Green,
Avec Nicolas Cage, Tye Sheridan, Adriene Mishler,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h57
États-Unis

En Bref

C’est l'Amérique des déshérités, des âmes perdues dans la tourmente d'un monde qui ne les reconnaît plus et peine à leur donner une place. L'alcool devient l'ultime havre où perdre ses dernières illusions ou  se noyer jusqu'au gouffre de l'Hadès, sa maigre espérance de survie ; c'est ici que trône Cerbère le gardien dévoreur d'âmes.

Ils ne construisent pas une vie partant en lambeaux. Ils l'achèvent sur la grève, dans le silence des morts. Quand la famille ne sait plus dire «  je t'aime ». L’horizon n’existe plus, ils sont touché de leurs colères sombres, les désespoirs… le fait du monde. Derrière l'horizon ne pointer que le néant pas assez fou pour englober la désolation de toute une vie. Autrefois dans les brumes du silence existait un paradis, aujourd’hui perdu. Ils sont incapables de hurler le pardon, l’Éden où expier nos fautes s’évanouit dans les nausées de l’alcool… où aller? Joe reconstruit sa vie, sorti des geôles pour une colère débordante comme un tsunami où se dérobe la raison, ne laissant que le chaos. Il défriche la forêt avec une bande d’Afro-américains laissés pour comptes dans ce Sud encore tenaillé par ses démons.

Il traîne sa vie entre son boulot, son chien, cerbère de cet enfer, et le bordel à putes où il trouve la caresse des fins de petit jour mourant dans le néant. Il ressemble à ces pionniers travailleurs, à la parole juste, repoussant la frontière en quête de l’Eldorado. Les sentiments qui l’habitent ressemblent à la nature environnante, brute, sauvage, insoumise. Sourd une énorme colère face aux fracas du monde, à l'injustice des hommes, qui chaque joue se tassent à la peine et s'écroulent. C’est dans ce monde de désolation que débarque le jeune Gary, un laissé-pour-compte, un gosse perdu, éperdu, fou de douleur. Il ressemble au Joe d’hier, avant que le monde ne le détruise, n’appose le sceau de l’infamie. Il traîne une jeune sœur muette et un père alcoolique, fantôme irresponsable désertant la promesse du paradis retrouvé, la famille.


C’est l'Amérique des déshérités, des âmes perdues dans la tourmente d'un monde qui ne les reconnaît plus et peine à leur donner une place. L'alcool devient l'ultime havre où perdre ses dernières illusions ou  se noyer jusqu'au gouffre de l'Hadès, sa maigre espérance de survie ; c'est ici que trône Cerbère le gardien dévoreur d'âmes.

Ils ne construisent pas une vie partant en lambeaux. Ils l'achèvent sur la grève, dans le silence des morts. Quand la famille ne sait plus dire «  je t'aime ». L’horizon n’existe plus, ils sont touché de leurs colères sombres, les désespoirs… le fait du monde. Derrière l'horizon ne pointer que le néant pas assez fou pour englober la désolation de toute une vie. Autrefois dans les brumes du silence existait un paradis, aujourd’hui perdu. Ils sont incapables de hurler le pardon, l’Éden où expier nos fautes s’évanouit dans les nausées de l’alcool… où aller? Joe reconstruit sa vie, sorti des geôles pour une colère débordante comme un tsunami où se dérobe la raison, ne laissant que le chaos. Il défriche la forêt avec une bande d’Afro-américains laissés pour comptes dans ce Sud encore tenaillé par ses démons. Il traîne sa vie entre son boulot, son chien, cerbère de cet enfer, et le bordel à putes où il trouve la caresse des fins de petit jour mourant dans le néant. Il ressemble à ces pionniers travailleurs, à la parole juste, repoussant la frontière en quête de l’Eldorado. Les sentiments qui l’habitent ressemblent à la nature environnante, brute, sauvage, insoumise. Sourd une énorme colère face aux fracas du monde, à l'injustice des hommes, qui chaque joue se tassent à la peine et s'écroulent. C’est dans ce monde de désolation que débarque le jeune Gary, un laissé-pour-compte, un gosse perdu, éperdu, fou de douleur. Il ressemble au Joe d’hier, avant que le monde ne le détruise, n’appose le sceau de l’infamie. Il traîne une jeune sœur muette et un père alcoolique, fantôme irresponsable désertant la promesse du paradis retrouvé, la famille.

Joe  prendra  Gary sous sa coupe, l’arrachera aux méandres de ce que l’on ne peut nommer. Ici, la violence ressemble à ces îles ou se mire, le désespoir où s'achèvent ouragan et tempête fracassant ce qui reste encore debout. La mort pour une bouteille, voilà la parabole, la morale de l’histoire. Quand l'homme tombe dans la fange, vole une vie, il ne croit plus en rien. Il n'est pas en enfer, il est l'enfer ! Quand viendra le vent de la pénitence, le chant de la colère, personne ne sera à l'abri.

David Gordon Green, dans la lignée des nouveaux romanciers, prend la nature et ses Américains du bout de l’espérance, Ron Rash, Tim Gautreaux, Bruce Machart. C’est le cas de Larry Brown auteur du roman Joe, édité chez Gallmeister, dont le film est adapté. Il appartient à ces jeunes réalisateurs du Sud, souvent rattaché, à l’école de Dallas, dans la mouvance de Terrence Malick leur mentor. Nous retrouvons dans Joe la même utilisation de la nature, souvent en friche, arbres à abattre, pont de rouille, forêt où viennent s’emprisonner les rayons d’un soleil. Lumière inaccessible, paradis perdu, elle représente la  grande quête du cinéma américain depuis Griffith. Elle représente la frontière entre ce monde urbain où la frontière n’existe plus. Derrière il n’existe rien d’autre, nous sommes au bout du monde. Il faut regarder en arrière, quand le père de Gary ne buvait pas, trimait à la tâche pour nourrir sa famille. Quand Joe ne laissait pas le mauvais alcool et la colère le dominer, peut-être, nous ne le saurons jamais, touchèrent-ils le paradis. Le bonheur a déserté le monde, ils se savent condamnés, sans espérances. Survivre et c’est déjà bien. La nature marque le moment des possibles, l’instant où le monde pourrait prendre une autre direction. Souvent le soleil perce, les arbres éclairent la face des hommes fatigués, mais nobles, repoussant la frontière en quête du Paradis perdu. Elle peut être aussi sauvage, souvent la nuit, comme dans la scène finale, sur le pont, lieu de passage entre l’enfer et on ne sait quoi.

Nous la retrouverons tout au long du film, ligne de frontière, lieu de passage entre les vivants et eux, les morts. Gary représente l’enfant de la rédemption, de la faute expiée, d’un péché originel peut-être. Pour Joe, le gosse est un laissé-pour-compte qui n'appartient plus à ce monde. Il faut l’arracher à cet enfer, lui offrir une nouvelle naissance. Qui voit-il dans Gary, un fils, un frère, lui-même autrefois ? Préserver l'innocence, ne pas la laisser contaminer par le mal…La fin, image noire et bruit de la nature de l’Éden retrouvé, représente peut-être cette idée qu’enfin la quête est accomplie, la promesse d’une aube nouvelle, d’une famille désarticulée, mais reconstruite, la première pierre du paradis à venir. Nous remarquerons les références à la Bible, l’Ancien Testament : le serpent que ramasse Joe annonce la venue du gamin, est celui qui provoque Ève et la pousse à la faute. Les femmes, souvent des putes, des mères brisées ayant abandonné tout espoir ne représentent rien. Seule la sœur de Gary et une fille perdue recueillie par Joe choisiront de partir, l’unique moyen d’échapper à ce maelstrom. Un peu plus loin, c’est la femme impure, la Jézabel, la séductrice où Joe noie son néant. Une autre scène évoque le meurtre de Caïn par Abel, un blanc tue un SDF afro-américain… la mort, le refus de la différence, de l’autre, mon frère, mon fils… Avec ce geste, le père efface la dernière étincelle de bonté dans son âme.

Les chiens sont importants, gardiens, cerbères de la demeure d’Hadès. L’auteur du livre, Larry Brown, leur voue une vraie passion. C'est l'animal qui est en nous, la bête qui gronde et hurle, ne demandant qu'à être lâchée. Nous rejoignons la symbolique antique, la parabole des débuts du monde, du premier arbre… La mise en scène utilise le ralenti avec justesse, comme pour figer l’instant, mais on ne peut l’arrêter juste le ralentir un peu avant la colère. Nicolas Cage nous offre un Joe tout en nuances, oscillant entre la colère grondant dans son corps, dans le regard comme le volcan en attente de l’ultime explosion. Le jeune Tye Sheridan, déjà dans le même genre de rôle dans MUD, de Jeff Nichols, autre réalisateur du Sud, nous prouve qu’il faudra compter avec lui. Enfin le père de Gary, personnage perdu, ignoble salopard, est admirablement joué par Gary Poulter. Il lui donne tout le relief du désespoir, d’un homme qui ne peut aimer, ne peut qu’aller vers le chaos, les ténèbres, oublié de la lumière perdue à jamais. Joe est un film coup-de-poing, il nous renvoie l’image d’un monde où trouver le paradis perdu ressemble à une utopie.

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support :
4
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 2.35, Format DVD-9
Langues Audio : Anglais Dolby Digital 5.1, Français Dolby Digital 2.0, Français DTS 5.1
Sous-titres : Français
Edition : Wild Side

Bonus  uniquement  DVD collector  et Blu -Ray:

Disque 2 :
"The Rough South of Larry Brown" : documentaire (90')
Making of (30')
Bandes-annonces

  • Titre original : Joe
  • Réalisation : David Gordon Green
  • Scénario : Gary Hawkins, d'après Joe de Larry Brown
  • Direction artistique : Chris L. Spellman
  • Décors : Chris L. Spellman
  • Costumes : Karen Malecki et Jill Newell
  • Montage : Colin Patton
  • Musique : Jeff McIlwain
  • Photographie : Tim Orr
  • Production : David Gordon Green, Lisa Muskat, Derrick Tseng et Christopher Woodrow
  • Sociétés de production : Dreambridge Films, Muskat Filmed Properties, Rough House et Worldview Entertainment
  • Sociétés de distribution : Worldview Entertainment, Wild Side Films / Le Pacte
  • Pays d’origine :  États-Unis
  • Budget : 4 000 000 USD1
  • Langue originale : anglais
  • Durée : 117 minutes
  • Format : Couleurs - 35 mm - 2.35:1 - Son Dolby numérique
  • Genre : drame, Thriller
  • Film interdit aux moins de 12 ans en France4.

Distribution

  • Nicolas Cage (V. F. : Dominique Collignon-Maurin) : Joe Ransom
  • Ronnie Gene Blevins : Willie
  • Tye Sheridan (V. F. : Hervé Grull) : Gary
  • Gary Poulter (V.F. : ? )  : Wade * Sue Rock : Merle
  • Heather Kafka : Lacy
  • Elbert Hill (V. F. : Jean-Baptiste Anoumon) : Shorty

Source et légende : Version française (V. F.) sur RS Doublage5