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affiche Jimmy’s Hall

Jimmy’s Hall

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Un film de Ken Loach ,
Avec Barry Ward, Simone Kirby, Jim Norton,

Genre : Historique
Durée : 1h49
Royaume-Uni

En Bref

Nous sommes en 1932, une charrette ramène au pays, à la maison natale où l’attend sa mère James (Barry Ward), « Jimmy » pour les amis. Il refusait la partition de l’Irlande, et fut le seul exilé aux États-Unis à la fin de la guerre d’indépendance. Sur la route, il croise une bande de jeunes se cachant aux yeux de l’église pour danser et s’amuser. Les gamins lui demandent de rouvrir un dancing, devenu lieu de réunion politique et l’une des raisons de son exil. Il refuse d’abord, préférant un retour sage auprès de sa vieille mère, une petite dame ronde et maligne. « Je veux une vie tranquille ». Devant les grands propriétaires expropriant les plus démunis, l’église réactionnaire, il ne le restera pas longtemps immobile. Jimmy s’engage de nouveau, restaure le vieux dancing, centre culturel de l’époque où le peuple pouvait se divertir et réfléchir. On y apprend la peinture, la poésie, mais surtout, ce qui déplait à l’église et au Père Sheridan (Jim Norton), à penser. Le rêve ne résiste pas à la violence des hommes de main des grands propriétaires, face à une église qui n’entend plus la voix du peuple. L’incendie du Hall met un terme aux rêves d’un autre avenir. De nouveau arrêté, Jimmy retrouve la terre de l’exil aux États-Unis.


Ken Loach dans la lignée de Le vent se lève choisit une figure historique méconnue, militant républicain, combattant de la guerre d'indépendance contre les Britanniques, puis de la guerre civile qui opposa les factions irlandaises. Il quitte l'État libre d'Irlande, pour New York où il a milité dans les syndicats. Certains verront un film mineur du réalisateur, parfois même un rien manichéen, ne donnant pas souvent la parole au camp opposé. Il faut dire, sans trop raccourcir le propos, que celui-ci n’a rien d’autre à proposer que maintenir dans l’obscurantisme le peuple irlandais. Une fois de plus, c’est le refus de voir étouffée la volonté de liberté et de réfléchir par soi-même qui l’intéresse. Dans la veine de The Magdalene Sisters ou Philomena, il montre un autre visage plus réactionnaire, conservateur de l’église irlandaise. Nous l’imaginions plus libre, détentrice des dernières valeurs celtes. Dans le souci de ne pas faire tout noir ou tout blanc, un jeune prêtre partage une autre idée que celle du Père Sheridan.

De même, les grands propriétaires s’expriment, mais nous comprenons que le seul discours qu’ils proposent est celui d’un retour au servage et à la violence. Dans ce sens, leur donner la parole s’avérait répétitif et redondant. C’est l’utopie d’un lieu, le dancing culturel que défend Ken Loach, il peut s’étendre à la société où chacun trouve sa place dans la chose commune. Elle n’est pas à confondre disait un philosophe avec le communisme souvent issu de mouvements militaires. Le Père Sheridan refuse aussi cette musique du diable, le Jazz que ramène avec lui Jimmy. Dans un de ses prêches, il dira : « cette musique, venue de l'Afrique la plus noire, qui enflamme les passions »... C’est toutes les contradictions de l’état irlandais de cette époque qu’il soulève en arrière-fond. Jimmy’s Hall n’est donc pas un film mineur, mais s’inscrit dans la même démarche que ses films sociaux, celle de dénoncer les travers d’une société utopique qui se voudrait le meilleur des mondes possibles. Nous pouvons lui préférer ses dénonciations sociales, mais ses sujets politiques comme Le vent se lève ou Land and Freedom, participent au même combat.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


Réalisation : Ken Loach

    Scénario : Paul Laverty, d’après la pièce Jimmy Gralton's Dancehall de Donal O'Kelly

    Consultant historique : Donal Ó Drisceoil5

    Photographie : Robbie Ryan

    Décors : Fergus Clegg

    Casting : Kahleen Crawford

    Costumes : Eimer Ni Mhaoldomhnaigh

    Montage : Jonathan Morris

    Direction artistique : Stephen Dely

    Musique : George Fenton

    Son : Ray Beckett

    Production : Rebecca O'Brien

    Sociétés de production : Sixteen Films, Element Pictures, Why Not Productions, Wild Bunch

    Sociétés de distribution : Entertainment One (Irlande, salles), Entertainment One (Royaume-Uni, salles), Le Pacte (France, salles), Pandora Film Verleih (Allemagne, salles), Sony Pictures Classics (États-Unis, salles), Filmcoopi Zürich (Suisse, tous médias), Mozinet (Hongrie, tous médias), Rialto Distribution (Australie, tous médias), Rialto Distribution (Nouvelle-Zélande, tous médias)

    Pays d'origine : Royaume-Uni, Irlande, France6

    Budget : 6,45 millions €7

    Langue originale : anglais

    Doublage en français : Alter Ego8

    Format : couleurs - 35 mm

    Genre : drame

    Durée : 109 minutes

Distribution

    Barry Ward (V. F. : Jean-Christophe Dollé) : James Gralton

    Simone Kirby (V. F. : Julie Sicard) : Oonagh

    Andrew Scott (V. F. : Julien Sibre) : père Seamus, le jeune vicaire

    Jim Norton (V. F. : André Penvern) : père Sheridan, le curé de la paroisse

    Brían F. O'Byrne (V. F. : Emmanuel Lemire) : O'Keefe8

    Francis Magee : Mossy

    Karl Geary : Sean

    Denise Gough : Tess

    Aisling Franciosi : Marie