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affiche Je suis mort mais j'ai des amis

Je suis mort mais j'ai des amis

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Un film de Guillaume et Stephane Malandrin ,
Avec Bouli Lanners, Wim Willaert, Lyes Salem,

Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h36
Belgique

En Bref

Un soir de balade, JP tombe dans un trou dont il ne remontera pas. C’est une catastrophe pour le groupe de rock. Un coup fatal, la tournée sur les routes de l’Amérique, Los Angeles, Las Vegas, s’achève dans une fosse. La douleur la plus grande pour tous les membres, c’est la perte d’un ami de toujours. Ils imaginent mal des lendemains qui chantent. Rajoutons de la misère à leur détresse, le frère de JP, surnommé Florent Pagny pour ses chansons  à succès pour midinettes, les floue d’un au revoir ! Quand la tribu se pointe au crématorium, la cérémonie est close.

L’autre mariole se fout bien de leurs tronches en s’enfuyant dans sa bagnole, un doigt levé vers le ciel ! Yvan prend un coup de sang. Aidé de Wim, le troisième larron bien décidé à éclater la salle tête du chanteur à minettes, ils finissent par embarquer les cendres de leur pote de force. « Le deuil c'est un truc de capitaliste pour faire de l'oseille ». Ils décident d’embarquer direction l’aéroport et l’Amérique où c’est que l’on voulait aller quand on était mômes. Ils marquent une halte à l’appartement de JP pour un dernier canon et une surprise de taille.

Ils rencontrent  Dany, un pilote de chasse, l’amoureux, le concubin de JP. Yvan prend mal la chose et refuse qu’il les accompagne. Il vient de perdre son meilleur pote et en plus celui-ci lui cachait sa vie sentimentale, loin des filles. L’idée donner l’ultime concert avec les cendres sur un tabouret et un micro à Las Vegas ? Le pilote passe outre et s’accroche comme un coquillage à son rocher aux pas du groupe. Ils ne démordent pas de l’idée d’un dernier concert sous les sunlights avec les cendres de JP sous la lumière divine du Rock n’ Roll ! C’est au Canada qu’ils finissent leur course en plein pays esquimau, hasard ou pied nez du destin ?


« J’emmerde le deuil, je suis contre! » Wim dans le film.

 L’esprit belge est-il marqué par un certain surréalisme, un onirisme particulier ? Je suis mort, mais j'ai des amis est marqué par une poésie décalée et un sens du récit teinté d’improbables rencontres et le cheminement d’un tas de cendres, sur fond de déni du deuil.  Dans cet enchainement sens dessus dessous, sans aucun sens parfois, mais tellement savoureux, les moments de l’ivresse côtoient ceux un peu moins réussis. C’est tout l’esprit  « fuck you » du rock un peu perdu par certains qui conduit nos héros au bout du monde presque à toucher les pôles. Chacun affronte son désespoir et ses peurs à sa façon.

La mort de JP, c’est un coup d’arrêt qui les place devant un choix crucial, devenir enfin adultes et responsables. Dans cette galerie de Pieds nickelés, les femmes bienveillantes sont sans doute les plus sensées devant cette bande un peu misogyne. Elles comprennent bien plus vite que nos rebelles que le voyage leur sera bien plus profitable que le but. La mort est toujours une échéance où en général, les vivants s’interrogent sur le reste du chemin à parcourir et celui déjà pas mal entamé. A leur façon, d’abord en le niant, puis en saisissant que demain ne possède plus la même saveur, ils tournent enfin une page, ferment un livre pour en ouvrir un autre.

Yvan s’aperçoit avec ce refus d’accepter Dany, et l’homosexualité de JP, son égoïsme et son manque d’écoute. Il se retrouve face à son côté obtus,  parfois hermétique aux autres. Wim est sans doute le plus perdu, mais celui qui assume le plus rapidement. Pierre est le plus jeune de la bande. Il abandonnera la route acceptant le deuil et la fin du voyage comme le chanterait Johnny. « Alors, c'est la fin du voyage.

On coupe le son et l'image, comprenez ». Pour une partie de l’inspiration, nous pensons à l’esprit des frères Cohen et leur The Big Lebowski. Certains dialogues demeurent excellents, tout comme pas mal de séquences, celle du train avec un délire autour de Montréal pour ceux qui verront le film. Elle m’a beaucoup fait rire. La BO et la figure de Pete Best, le 5e Beatles, surnommé « l’homme le plus malchanceux du monde » raconte une partie de l’histoire du rock. Toute la dernière partie chez les Inuits marque une phase finale de renouveau, le deuil est enfin accepté, l’amitié ressoudée, Dany devient un nouveau partenaire, et l’horizon se teinte d’aurores boréales magiques. J’y vois un fond de chamanisme avec la mort de l’âme pour une renaissance.

C’est le symbole de l’ours, des rails filant dans le lointain, comme dernière image avec les cendres se dispersant comme le petit Poucet sur le chemin qu’emprunte la bande. Je suis mort, mais j'ai des amis une fois de plus avant le retour de Jaco Van Dormael avec Le tout Nouveau Testament, nous prouve que le cinéma belge c’est aussi bon que les frites.

PatrickVan Langhenhoven

Note du support : n/a
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Edition :


Réalisation : Guillaume Malandrin et Stéphane Malandrin

            •            Scénario : Guillaume Malandrin et Stéphane Malandrin

            •            Directeur de la photographie : Hugues Poulain

            •            1er assistant réalisateur : Christele Agnello

            •            2e assistant réalisateur : Pascale Brischoux

            •            Ingénieur du son : Marc Engels

            •            Directrice de production : Sophie Casse

            •            Régisseur : Stefane Tatibouet

            •            Production : Jacques-Henri Bronckart et Olivier Bronckart ; Versus Production

            •            Coproduction : TS Production

            •            Distribution : O'Brother Belgique / Happiness Distribution France

            •            Chef décorateur : Eve Martin

            •            Genre : Comédie

            •            Dates de sortie :  France : 22 juillet 2015

Distribution

            •            Bouli Lanners : Yvan

            •            Wim Willaert : Wim

            •            Serge Riaboukine : Pierre

            •            Eddy Leduc : Nico

            •            Lyes Salem : Dany

            •            Jacky Lambert : Jipé