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affiche Jason Bourne

Jason Bourne

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Un film de Paul Greengrass ,
Avec Matt Damon, Tommy Lee Jones, Alicia Vikander,

Genre : Espionnage
Durée : 2h04
États-Unis

En Bref

Jason Bourne erre dans les limbes après être retourné dans l’ombre, la vengeance accomplie. Le goût de la vie semble s’être égaré. Il se noie dans des combats sans intérêt pour cette machine à tuer. Il semble juste survivre. Pour qui, pour quoi ? Peut-être une rédemption qui tarde à venir. C’est Nicky Parsons qui réveille l’animal en sommeil. Une nouvelle fois le programme oublié qui l’enfanta revient en première ligne. La jeune femme travaille pour un lanceur d’alerte, un hacker nommé Christian Dassault. Lors d’une opération de piratage des fichiers noirs de la CIA, elle fait remonter à la surface le projet Treadstone et l'implication du père de Bourne. Elle persuade ce dernier de l’aider à dévoiler l’âme sombre de l’Amérique, sa partie la moins noble. Notre agent demande juste la paix, même s’il ne la trouve pas.

C’est trop tard, le nom de son père relance le pourquoi et le comment, la course vient juste de commencer. Ailleurs, les agents de l’agence ne restent pas les bras croisés à attendre que l’orage emporte tout. Ils lancent leur machine infernale sur la piste de la jeune femme et de Jason en même temps. Cette renaissance n’est pas pour plaire à tout le monde. Le directeur des renseignements, Robert Dewey, vieux briscard à l’origine d’un nouveau projet de surveillance à travers les réseaux sociaux se sent menacé. La course poursuite commence en plein dans les émeutes de Grèce en flammes, à Paris, Berlin et le monde, l’homme n’a pas intérêt à ce que Jason revienne. Il lance à ses trousses un tueur implacable, Asset, qui pourrait bien mettre un terme à tout cela. Il existe juste un petit grain de sable, Jason Bourne.


Film roublard par excellence ou comment vous faire croire à du neuf avec du vieux. Le spectateur embarqué dans la course folle pour échapper à la menace qui plane sur son héros ne se pose pas la question. Il a bien raison. Il faut des vieux salopards pour débusquer l’embrouille et lui gâcher son plaisir. Dans le premier opus de Doug Liman, La mémoire dans la peau 2002 nous propose l’histoire d’un type en quête de son identité découvrant de sombres projets de la CIA. Fini le temps où l’agence avait le vent en poupe, depuis l’on découvre qu’elle n’hésite pas, dans sa croisade, à employer des moyens dignes du diable. Robert Ludlum a ce coup de génie avec son personnage amnésique de Jason Bourne créé en 1980 dans une trilogie devenue un classique du roman d’espionnage. Eric Van Lustbader en 2001, à la mort de Ludlum, reprend celle-ci. Nous lui devons une série sympathique, Le Ninja avant qu’il devienne en 2001, à la mort de Ludlum, un gentil repreneur.

La première trilogie se suffisait à elle-même et donnera naissance à une variation BD avec Treize de Jean Van Hamme. La saga cinéma connaît un immense succès, suivi d’un deuxième opus mis en scène par Paul Greengrass avec Matt Damon dans le rôle-titre, La mort dans la peau 2004. L’équipe reprend du service avec La vengeance dans la peau 2007 comptant bien s’arrêter à cette trilogie comme l’original. Forts du succès, les studios, devant la défection de Matt Damon créent une série parallèle sur le même principe, Jason Bourne l’Héritage en 2012. Aaron suit la même route et comme son compère Jason, se révolte contre le système qui souhaite l’éradiquer. Pour l’instant, cette dernière est au point mort, sans être mauvaise elle n’apportait rien de bien innovant. Pour reprendre l’idée du film roublard, Jason Bourne reprend la trame du premier avec une légère variante, notre héros se souvient de tout.

Si l’amnésie n’est plus le point central, la quête de son identité reste au cœur de la machine. Avec l’apparition du père dans le jeu de cartes, forcément il s’interroge sur le rôle que ce dernier joue dans le complot. Le jeu consiste à lancer la machine comme un TGV qui ne s’arrête plus. Au passage, on soulève quelques questions sur l’idée de manipulation perverse s’appuyant sur nos nouvelles technologies. Reprenant celle de Sur Écoute, nous sommes tous espionnés par nos gouvernements. Avouez que la mainmise sur un réseau comme Facebook a de quoi nous inquiéter, mensonge ou vérité ?  C’est justement grâce à celle-ci que le film tient la route. Le duo Paul Greengrass et Matt Damon, bien rodé, connaît la chanson avec plusieurs films à son actif. Il tient aussi à son méchant, Tommy Lee Jones qui excelle dans le personnage retors du directeur de l’agence et Vincent Cassel en tueur sans foi ni loi le seconde bien.

Jason Bourne joue sur sa capacité à relancer l’intrigue par des révélations que je ne vous dévoilerai pas. Elle permet de rendre plus complexe le simple jeu du bien et du mal. Il rejoint les nombreux récits de fiction populaire, films ou romans qui nous interrogent aujourd’hui sur le bien et le mal. Après le chevalier blanc, l’anti héros, la frontière entre la lumière et les ténèbres semble se réduire. Roublard, mais pas mauvais c’est toujours avec un grand plaisir que l’on retrouve un personnage qui sait nous entrainer dans sa course folle.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
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Sous-titres :
Edition :


Titre original : Jason Bourne

    •       Réalisation : Paul Greengrass

    •       Scénario : Paul Greengrass et Christopher Rouse, d'après les personnages créés par Robert Ludlum

    •       Direction artistique : Mark Scruton

    •       Décors : Paul Kirby

    •       Costumes : Mark Bridges

    •       Photographie : Barry Ackroyd

    •       Montage : Christopher Rouse

    •       Musique : David Buckley et John Powell

    •       Production : Matt Damon, Gregory Goodman, Frank Marshall, Ben Smith, Paul Greengrass et Jeffery M. Weiner

Producteurs délégués : Doug Liman, Amy Lord, Henry Morrison, Colin J. O'Hara, Christopher Rouse et Jennifer Todd

    •       Sociétés de production : Universal Pictures, The Kennedy/Marshall Company, Captivate Entertainment, Pearl Street Films, Double Negative et Sur-Film

    •       Société de distribution : Universal Pictures (États-Unis)

    •       Pays d'origine : États-Unis

    •       Langue originale : anglais

    •       Budget : 120 millions $1

    •       Genre : action, espionnage, thriller

    •       Durée : 123 minutes

    •       Dates de sortie : 10 août 2016

    •       Distribution

    •       Matt Damon (VF : Damien Boisseau ; VQ : Gilbert Lachance) : Jason Bourne

    •       Alicia Vikander (VQ : Sarah-Jeanne Labrosse) : Heather Lee

    •       Tommy Lee Jones (VF : Féodor Atkine ; VQ : Éric Gaudry) : Robert Dewey

    •       Vincent Cassel (VF : lui-même ; VQ : lui-même) : l'Atout

    •       Julia Stiles (VQ : Camille Cyr-Desmarais) : Nicky Parsons

    •       Riz Ahmed : Aaron Kalloor

    •       Ato Essandoh : Craig Jeffers

    •       Bill Camp : Malcolm Smith

    •       Gregg Henry : Richard Webb

    •       Albert Finney (VF : Richard Leblond) : Dr Albert Hirsch (flashbacks issus de La Vengeance dans la peau)

    •       Stephen Kunken (VF : Laurent Maurel) : Baumen