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affiche Jackie

Jackie

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Un film de Pablo Larraín ,
Avec Natalie Portman, Peter Sarsgaard, Greta Gerwig,

Genre : Historique
Durée : 1h40
États-Unis

En Bref

Le premier lieu est une demeure perdue au cœur du monde, quand la tourmente s’est apaisée et que les ombres jouent de nouveau avec la lumière. Une route au cœur de Dallas, le vingt-deux novembre 1963 le monde s’arrête de respirer. Une Maison Blanche au cœur de l’Amérique, c’est peut-être le symbole d’un Camelot des temps nouveaux. Un cimetière où un homme de dieu écoute la parole d’une femme éplorée. Elle reste droite dans la tempête comme ces femmes de marins sur les falaises quand le vent devient mauvais. Elle cherche des réponses à ses nombreux pourquoi, ce paradis perdu sous les balles. C’est la même âme dans des lieux et des temps différents, nourrie des espoirs et des doutes de la vie. La première accepte après l’assassinat de son mari de répondre aux questions d’un journaliste.

Elle remonte le fil du temps de cet instant de bonheur où la Première dame fait visiter la Maison Blanche à son peuple. L’histoire s’étire dans ces pièces où les présidents et leurs femmes ont marqué l’histoire de l’Amérique. Voyage autour du pouvoir et de sa symbolique de Lincoln à John Kennedy. Elle raconte la force de tenir encore debout quand l’amour s’en est allé, fauché sous les tirs d’un vent mauvais. Il existe un devoir plus grand que la peine et les larmes, bâtir la légende d’un roi mort au champ des espoirs et des douleurs. Dernier lieu, ce bout de cimetière entre les tombes, un prêtre écoute et console Jackie, deux figures des légendes, le vieux Merlin et la reine qui voient la terre mourir.


Tout au long du récit revient une chanson d’une comédie musicale sur le Roi Arthur, Camelot. « Le climat doit être parfait toute l’année à Camelot ». Le mythe de la Table Ronde représente une quête plus grande que l’homme. Elle revient sans cesse à travers les paroles de la comédie musicale qu’aimait John Kennedy. Il s’en est peut-être allé en l’île d’Avalon d’où il reviendra comme le roi Arthur ? La référence au Graal et aux mythes celtes se retrouve en filigrane dans tout le récit. Tout comme ce qui était ne formait qu’un et se sépare de nouveau. Un roi, une reine, elle est la terre où pousse le blé, il est le mouvement du monde qui anime le pays. L’un et l’autre ne peuvent se concevoir de façon séparée. C’est une promesse qui s’efface sur l’encre des parchemins de l’histoire. Un grand président et demain un pays orphelin qui n’aura plus qu’un nom, Arthur, Kennedy pour pleurer la splendeur d’un bonheur perdu.

Jackie construit la légende, oubliant la peine pour jeter un pont entre son mari et hier. Elle s’appuie sur Lincoln, autre grande figure de l’Amérique, lui aussi assassiné, le pays des origines avec en fond les Pères fondateurs. Avec la mort de John s’achève le temps de l’espérance d’un paradis retrouvé. Le pays ne peut que s’enfoncer dans la nuit profonde pour arriver jusqu’à aujourd’hui. C’est sur la mort qu’il jette l’espoir d’un monde nouveau, quand Johnson prête serment non loin du cercueil. La narration s’appuie sur la visite d’une Maison Blanche qui est à la fois un rappel de l’histoire et des grandes figures d’une nation. C’est l’instant de la promesse d’une aube ensoleillée sur la colline de Camelot.  Réalité et symboles se mêlent, le journaliste et la Reine perdue retirée du monde, une terre qui se meurt au-dehors. C’est un moment de confidence où la parole se libère, avec juste ce qu’il faut de grandeur. Les confidences face au prêtre nous ramènent à notre mythe du Graal.

Il devient Merlin. Jackie parle d’un monde qui se meurt en ce jour de novembre 1963, l’Amérique s’est coupée de son rêve. Elle oubliera peu à peu les figures de légende pour des fous du roi devenus présidents. Camelot ne sera plus qu’un rêve et la pluie reviendra sur le pays qui se meurt. Nathalie Portman est magnifique dans un rôle tout en profondeur où les mots parcimonieux en disent plus qu’un long discours. Elle tisse la tapisserie de la légende, comme Mathilde de Flandre. Elle passe avec talent de la femme d’intérieur faisant visiter la Maison Blanche avec sa voix douce, à celle brisée, blessée et en quête de réponses. Plus que l’Amérique d’hier, c’est celle d’aujourd’hui que nous regardons à travers le miroir d’autrefois. Une Amérique orpheline, comme une grande partie du monde, de ce Camelot idéalisé du Roi Arthur par un président et de ses chevaliers protégeant la veuve et l’orphelin. Elle disparaît dans les brumes d’Avalon pour celle du profit et de l’argent. C’est peut-être ce serment prêté par Johnson sur le cercueil de Jack qui cristallise tout le film et scelle le destin de Jackie.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


•  Titre original et français : Jackie

    •       Réalisation : Pablo Larraín

    •       Scénario : Noah Oppenheim (en)

    •       Photographie : Stéphane Fontaine

    •       Costumes : Madeline Fontaine

    •       Montage : Sebastián Sepúlveda (en)

    •       Musique : Mica Levi

    •       Production : Darren Aronofsky, Pascal Caucheteux, Scott Franklin, Ari Handel, Juan de Dios Larraín, Mickey Liddell

Producteurs délégués : Martine Cassinelli, Wei Han, Jayne Hong, Jennifer Monroe, Lin Qi, Pete Shilaimon et Josh Stern

    •       Sociétés de production : Jackie Productions, Wild Bunch, Fabula, LD Entertainment, Protozoa Pictures et Why Not Productions

    •       Distribution : BAC Films (France), Fox Searchlight Pictures (États-Unis)

    •       Pays d'origine :  Chili,  États-Unis,  France

    •       Format : Couleurs et noir et blanc - 16 mm1 - 1,66:1 (1,33:1 pour certaines scènes)

    •       Genre : biographie, drame, historique

    •       Durée : 95 minutes

    •       Dates de sortie : 1er février 2017

Distribution

Natalie Portman (VF : Mélodie Orru) : Jacqueline « Jackie » Kennedy

Peter Sarsgaard : Robert Kennedy

Greta Gerwig : Nancy Tuckerman, amie d'enfance et secrétaire de Jackie à la Maison-Blanche

Billy Crudup : Theodore H. White

John Hurt : le père Richard McSorley

Richard E. Grant : William Walton

Caspar Phillipson : John Fitzgerald Kennedy

Beth Grant : Lady Bird Johnson

John Carroll Lynch : Lyndon B. Johnson

Max Casella : Jack Valenti

Sunnie Pelant : Caroline Kennedy

Corey Johnson (VF : Jean-Luc Atlan) : O'Brien

Marla Aaron Wapner : admirateur de Kennedy à Dallas

David Caves : Clint Hill

Georgie Glen (en) : Rose Kennedy

Julie Judd : Ethel Kennedy

Denese Basile : Eunice Kennedy Shriver

Gaspard Koenig : Ted Kennedy (figurant)2