Après Twilight et Harry Potter, Hunger Games annonçait une nouvelle franchise pour jeunes adultes de Colin Wilson adaptée au cinéma. Souvenez-vous, en raccourci des jeunes de différents quartiers, guildes de Panem, jetés dans l’arène du pouvoir central, le Capitole. Il ne devait en rester qu’un dans ces jeux du cirque pour calmer et amuser la populace. Dans cette dictature capitaliste à la 1984, les nantis profitaient allègrement des pauvres bougres, en leur promettant un monde meilleur et stable. Katniss Everdeen du district 12 remplace sa sœur pour lui éviter une mort assurée. Elle ignore encore qu’elle devient ce petit grain de sable qui grippe la machine et soulève trop de questions sans réponse. Jusqu'à maintenant, c’est bien malgré elle que la jeune fille se transforme en emblème de la révolte, le geai moqueur. Dans l’épisode précédent, elle accepte enfin cette fonction, porte-parole de la révolte. Nous l’avions laissée face à un Peeta manipulé par Snow souhaitant l’assassiner.
L’heure de la dernière bataille approche. Katniss Everdeen semblait emportée par les événements, les subissant plus que maitresse du jeu. Pendant que l’on cherche un moyen de laver l’esprit de Peeta, elle accepte enfin son rôle de porte-parole de la révolution. L’heure de la confrontation se transforme en un face-à-face Katniss et Snow où tous les coups sont permis. Après une attaque sérieuse sur le district 13, la présidente Alma Coin lance les préparatifs de la dernière bataille. Gale et Finnick montent une expédition conduite par Boggs pour assassiner le tyran et lancer l’hallali. Katniss ne peut rester cachée au sein du quartier général et se retrouve en première ligne où les combattants saluent son courage. Cette fois, elle prend son destin en main et décide de ses propres choix. Le premier est d’assassiner Snow, ne pas fuir la dernière confrontation. Elle rejoint donc le commando désigné pour mettre fin à la tyrannie. La route jusqu’au palais est longue et semée d’embuches, de pièges et d’ennemis bien décidés à ne pas lui faciliter l’accès au palais. Le pire est peut-être ce qu’elle trouvera au bout dans la noirceur du monde qui n’est pas peut-être pas si manichéen qu’elle le pense. Le noir et blanc lui apparaitra beaucoup plus complexe et une fois la victoire acquise, elle devra de nouveau faire un choix plus grand que sa vie.
Francis Lawrence, réalisateur des trois derniers volets, nous offre de beaux moments de cinéma comme le milieu du film où le commando doit franchir différents pièges. Nous retrouvons l’esprit des jeux vidéo où le joueur doit franchir différents obstacles pour affronter le dernier boss. C’est aussi Indiana Jones déjouant les trappes pour arriver au trésor, ou le chevalier affrontant le roi ténébreux pour rétablir le bien. Chaque film nous interrogeait sur un aspect particulier d’une société totalitaire dans l’esprit de 1984 d’Orwell. Après les jeux comme dans la Rome antique, du pain et des jeux pour dominer le peuple, la révolte et l’engagement de Katniss, la propagande, c’est au tour de la guerre. Bien entendu, les thématiques déjà soulevées précédemment continuent leur chemin, tout comme les personnages évoluent dans leurs caractères et prises de position. Dans ce dernier volet, Gale et Finnick s’affirment.
Ce dernier épouse même sa bien-aimée arrachée aux griffes du tyran. Le plus intéressant est Peeta au cerveau torturé, manipulé par le Président Snow pour assassiner celle qu’il aime et déteste aujourd’hui. Il devra vaincre ce démon intérieur. L’amour triomphera-t-il de la haine ? Nous retrouvons ce thème dans de nombreux romans de SF où le héros doit vaincre sa nature profonde pour conquérir son âme. Cela offre au personnage de Peeta de beaux moments, entre romantisme et sacrifice pour la communauté. L’autre intérêt du film est la confrontation entre Katniss et Snow qui débouche sur une autre interrogation. Une fois de plus, la manipulation et les apparences cachent souvent d’autres buts. Nous ne vous en dirons pas plus pour ne pas dévoiler des rouages complexes. Jusqu'à maintenant, Katniss subissait en général les événements, depuis sa décision de sauver sa sœur elle semblait emportée par les actes qu’elle avait déclenchés.
Dans ce dernier volet, elle prend son destin en main et influe sur celui-ci par son libre arbitre. C’est peut-être une métaphore du passage à l’âge adulte, désormais les décisions nous appartiennent et leurs conséquences doivent être assumées par nous-mêmes. Une fois de plus la guerre apparaît dans toute sa noirceur. La soif du pouvoir et les actes qu’elle nous oblige à faire deviennent deux faces de la réalité d’un monde qui nous trompe. La victoire aura un goût amer. La fin nous ramène à la figure du dictateur de salut public de la Rome antique. Une fois le pays sauvé, Katniss retourne au bonheur d’une vie tranquille. La fin rejoint l’inspiration biblique chère au cinéma américain, coucher de soleil, champs de blé et la famille dans une peinture d’un bonheur idéal.
Patrick Van Langhenhoven
Titre français : Hunger Games : La Révolte, partie 2
Titre québécois : Hunger Games: La Révolte - Dernière partie
Titre original : The Hunger Games: Mockingjay - Part 2
Réalisation : Francis Lawrence
Scénario : Danny Strong, d'après Hunger Games : La Révolte de Suzanne Collins
Direction artistique : Philip Messina
Décors : Philip Messina
Costumes : Kurt and Bart
Photographie : Jo Willems
Montage : Alan Edward Bell et Mark Yoshikawa
Musique : James Newton Howard
Production : Nina Jacobson et Jon Kilik
Sociétés de production : Color Force et Lions Gate Film
Société de distribution : Lions Gate Film (USA), Metropolitan Filmexport (France), Les Films Séville (Une filiale de Entertainment One) (Québec), Entertainment One (Canada)
Pays d’origine : États-Unis
Langue originale : anglais
Format : Couleurs - 70 mm - 1.44:1 - Son Dolby numérique
Genre : action, drame, science-fiction dystopique
Durée : 137 minutes
Dates de sortie : 18 novembre 2015
Distribution
Jennifer Lawrence (VF : Kelly Marot ; VQ : Catherine Brunet) : Katniss Everdeen
Josh Hutcherson (VF : Julien Bouanich ; VQ : Xavier Dolan-Tadros) : Peeta Mellark
Liam Hemsworth (VF : Emmanuel Garijo ; VQ : Gabriel Lessard) : Gale Hawthorne
Elizabeth Banks (VF : Marie-Eugénie Maréchal ; VQ : Viviane Pacal) : Effie Trinket
Woody Harrelson (VF : Jérôme Pauwels ; VQ : Louis-Philippe Dandenault) : Haymitch Abernathy
Stanley Tucci (VF : Bernard Alane ; VQ : Jacques Lavallée) : Ceasar Flickerman
Philip Seymour Hoffman (VF : Thierry Hancisse ; VQ : Tristan Harvey) : Plutarch Heavensbee
Julianne Moore (VF : Déborah Perret ; VQ : Marie-Andrée Corneille) : Présidente Alma Coin
Donald Sutherland (VF : Bernard Tiphaine ; VQ : Vincent Davy) : Président Coriolanus Snow
Willow Shields (VF : Joséphine Ropion ; VQ : Ludivine Reding) : Primrose Everdeen
Paula Malcomson : Mme Everdeen
Sam Claflin (VF : Axel Kiener ; VQ : Jean-Philippe Baril-Guérard) : Finnick Odair
Stef Dawson (VF : Melissa Leprince) : Annie Cresta
Jeffrey Wright (VF : Jean-Louis Faure ; VQ : Manuel Tadros) : Beetee Latier
Jena Malone (VF : Émilie Rault) : Johanna Mason
Meta Golding (VF : Ingrid Donnadieu) : Enobaria
Natalie Dormer (VF : Sandra Valentin ; VQ : Pascale Montreuil) : Cressida
Evan Ross : Messalla
Patina Miller (VF : Sara Martins) : Commandante Paylor
Mahershala Ali (VF : Daniel Lobé) : Boggs
Wes Chatham : Castor
Elden Henson : Pollux
Robert Knepper (VF : Emmanuel Lemire) : Antonius