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affiche HHhH

HHhH

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Un film de Cédric Jimenez ,
Avec Jason Clarke, Rosamund Pike, Jack O'Connell,

Genre : Historique
Durée : 2h
France

En Bref

C’était le temps de l’ombre gagnant sur la lumière, des idées d’un monde devenu fou, portées par des hommes devenus monstrueux. Dans la douceur de l’aube, un homme soulève une petite fille blonde. Quelque temps plus tard, il mettra en place le pire des cauchemars. Il s’appelait Heydrich et rêvait déjà de rayer de la carte du monde tout un peuple. Comment notre âme peut-elle se remplir de haine et de mort ? Il devait être un homme important dans la marine de l’Allemagne renaissante. Destitué pour des penchants pervers, il rejoint les rangs d’un petit caporal en pleine ascension. C’est sa femme Lina qui le pousse dans les bras du nouveau parti nazi où il prend les commandes du service de renseignements. Apprécié de ses chefs, il se retrouve maitre du protectorat de Bohême-Moravie en Tchécoslovaquie. Il a pour mission de définir un plan d’extermination définitif : la solution finale. C’est la bête sombre qui sommeillait dans son âme qui prend le pouvoir. De l’autre côté de l’Atlantique et en Angleterre, un des derniers bastions de la résistance au diable en marche, deux jeunes garçons des pays de l’Est décident d’agir et de détruire la bête immonde. Parachutés par la Royal Air Force aidée par la Résistance, ils préparent l’attentat du démon. Entre le bien et le mal, qui triomphera, quelle aube nouvelle se lèvera sur notre humanité, couleur de sang ou du blond des blés de l’été ?


Le mystérieux titre est le sigle allemand de « Himmler Hirn heißt Heydrich », littéralement « le cerveau d’Himmler s’appelle Heydrich », surnom de ce dernier donné par les SS. Dans sa forme HHhH ressemble plus à un thriller qu’à un film historique. Après La French, Cédric Jimenez se lance sur l’adaptation du roman de Laurent Binet, prix Goncourt du premier roman, approuvé par Claude Lanzman. C’est un récit en deux parties, d’abord centré sur Heydrich et son ascension au sein des SS puis sur l’opération Anthropoïde, son assassinat. C’est le sacrifice du bien contre le mal, des jeunes garçons prêts à perdre leur vie pour que le bonheur triomphe. Nous retrouvons les thématiques du réalisateur. Comme il le dit « comme celle de l’insoumission face à l’injustice, la barbarie ».

Il soulève aussi la question de la nature humaine. Qu’est-ce qui transforme un humain en monstre ? Les raccourcis sont peut-être un peu naïfs, Heydrich semble gagné par la perversité dès le début. Aux commandes des SS et du service des renseignements, la bête intérieure s’éveille et prend de plus en plus de place. Comment ce jeune homme issu d’une famille bourgeoise anticommuniste, père musicien, devient-il l’organisateur de la solution finale ? Le réalisateur emprunte la forme du thriller pour raconter son histoire, tirant donc plus vers la fiction que la réalité historique. Il ressemble dans sa forme plus à un film de mafia avec les salopards nazis et les Résistants dans le rôle des flics. La séquence leitmotiv de l’attentat, comme celle de torture ou d’autres séquences confirment notre idée. Certaines scènes appartiennent plus dans la forme à l’imaginaire noir du polar que du film historique. Le début est marqué par l’ambivalence du bien et du mal à travers une série d’images stéréotypées comme une petite fille aux boucles blondes dans l’ambre du soleil, la musique, etc. Elle nous rappelle que tout monstre est avant tout un humain, qu’il peut aimer la musique, avoir des enfants, etc.

C’est assez manichéen dans le discours, à noter que la perversité du diable apparaît d’abord dans sa sexualité. C’est encore un principe du polar, comme la loi la Résistance contre le chaos et les nazis. Cette fiction n’est pas désagréable, ne serait-ce que par les messages qu’elle porte. Il ne faut donc la voir comme une fiction avec ses erreurs historiques. Le plus terrifiant est qu’Heydrich, deuxième personnage dans la pyramide nazie, devait être nommé à Paris. Ce sacrifice sera un des coups les plus terribles portés à Hitler et marque peut-être le début de la fin.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


    •       Titre original : HHhH

    •       Titre international : The Man With the Iron Heart

    •       Réalisation : Cédric Jimenez

    •       Scénario : David Farr (en), Audrey Diwan et Cédric Jimenez, d'après l'œuvre de Laurent Binet

    •       Direction artistique : Zsuzsanna Borevndég

    •       Décors : Jean-Philippe Moreaux

    •       Costumes : Olivier Bériot

    •       Photographie : Laurent Tangy

    •       Montage : Chris Dickens

    •       Musique : Guillaume Roussel

    •       Budget : 27 800 000 euros1

    •       Production : Ilan Goldman et Daniel Crown

    •       Sociétés de production : Légende Films ; Nexus Factory (à l’étranger) ; Carmel Productions, Cutting Edge Group et France 2 Cinéma

    •       Société de distribution : Mars Films (France)

    •       Pays d'origine :  France

    •       Langue originale : anglais

    •       Format : couleur - 35 mm

    •       Genre : historique

    •       Durée : 120 minutes

    •       Dates de sortie (France) : 7 juin 2017

Distribution

    •       Jason Clarke : Reinhard Heydrich

    •       Rosamund Pike (VF : Ludmila Ruoso) : Lina Heydrich

    •       Jack O'Connell (VF : Eilias Changuel) : Jan Kubiš

    •       Jack Reynor : Jozef Gabčík

    •       Mia Wasikowska : Anna Novak

    •       Thomas M. Wright : Josef Valčík (en)

    •       Enzo Cilenti (en) : Adolf Opálka (en)

    •       Geoff Bell : Muller

    •       Volker Bruch : Walter Schellenberg

    •       Stephen Graham : Heinrich Himmler

    •       Gilles Lellouche : Václav Morávek (en)

    •       Céline Sallette : Marie Moravek

    •       Vernon Dobtcheff