Henry Brogan est le meilleur dans sa partie. Chacune de ses balles fait mouche. Lors de la dernière mission, il efface la cible, mais suite à quelque petit problème d’un exercice balistique, il décide de raccrocher. Le Gouvernement cherchera un autre soldat de l’ombre pour éliminer les nuisibles. Son employeur ne voit pas ceci d’un bon œil. Henry devient à son tour la cible à abattre. Il y a juste une ombre au tableau : Qui pour effacer de l’équation le meilleur ? C’est ainsi que notre homme fuit en compagnie de la jeune femme chargée de le surveiller. Protégé par un réseau d’amis de confiance, il n’échappe pas au nouveau tueur sur sa piste. Henry a du souci à se faire et il a une surprise en découvrant le nouveau jeune maitre des armes anticipant chacun de ses mouvements.
Gemini Man est d’abord une prouesse technique tournée en 3D 4K 120 images par seconde. Pour faire simple, cela donne une image époustouflante, une meilleure fluidité des mouvements et plus de profondeur. Le film se résume à une course poursuite au milieu de paysages et d’ambiances exceptionnels. Cette révolution technique possède ses petits défauts mais aussi ses avantages. Une image encore un peu froide dans les couleurs, mais une profondeur de champ impressionnante et en 4K 120 images seconde, une belle fluidité. Nous assistons à un film d’action bien mené par un Ang Lee qui connaît son sujet et nous rappelle Tigre et dragon, quand le cinéma Kung-fu et le cinéma d’action hongkongais prenaient des ailes et de la profondeur.
Il faut aimer le genre des années 80 - 90. L’autre prouesse technique est l’adversaire de Will Smith, lui-même en version plus jeune : tout un travail de retouche d’images virtuelles pour donner un second souffle à l’acteur. Au départ du projet, d’autres acteurs étaient pressentis avec un acteur plus jeune pour interpréter son double. Comme nous le disait Ang Lee, le film offre une autre prouesse d’acteur, celle de jouer son propre rôle avec vingt ans de moins. Croyez-moi (ou pas) ce n’est pas évident. La figure féminine échappe aux clichés habituels pour rejoindre celle de son univers comme Michelle Yeoh dans Tigre et Dragon. Mais résumer Gemini Man à sa prouesse technique c’est mal connaître le réalisateur. C’est regarder le doigt qui montre la lune. Nous verrons que derrière les questions d’eugénisme que pose le sujet du double, renvoyant à l’inconscient et au moi je, se cache une autre réflexion entre les lignes, comme à chacun de ses films qu’il saupoudre d’un peu de philosophie, de bouddhisme.
C’est la notion de doute à laquelle il nous répond de la façon suivante. « Je crois que le doute, c’est ce qui nous maintient en vie, ce qui nous rend vivants et surtout permet à notre foi de rester vivante, quelle qu’elle soit. Sinon on est dans le recyclage, toujours les mêmes répétitions, les mêmes actes qui font partie finalement de notre vie. Je le disais, c’est vraiment un examen de soi. Le doute est essentiel. Si on le surmonte et quand on le surmonte, c’est cela qui donne un sens à la vie. Finalement le questionnement de Dieu, de la question sociale, etc., c’est ce qui nous rend, nous, à travers le doute, vibrants, vivants et essentiellement humains. » Nous le voyons, c’est avec efficacité et plaisir que Gemini Man réunit la réflexion et l’action.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original et français : Gemini Man
Réalisation : Ang Lee
Scénario : David Benioff, Jonathan Hensleigh, Darren Lemke, Andrew Niccol, Stephen J. Rivele et Christopher Wilkinson
Direction artistique : Guy Hendrix Dyas
Décors : John Collins, Robert Cowper, Bence Erdelyi, Karl Probert, Gergely Rieger, Lissette Schettini et Diana Trujillo
Costumes : Suttirat Anne Larlarb
Photographie : Dion Beebe
Montage : Tim Squyres
Musique : Lorne Balfe
Production : Jerry Bruckheimer, David Ellison, Dana Goldberg et Don Granger
Sociétés de production : Skydance Productions, Jerry Bruckheimer Films, Fosun Pictures et Alibaba Pictures
Société de distribution : Paramount Pictures
Pays d'origine : États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur
Genre : science-fiction
Date de sortie : 2 octobre 2019
Distribution
Will Smith : Henry Brogen
Clive Owen : Clay Varris
Mary Elizabeth Winstead : Danny
Benedict Wong : Baron
Linda Emond : Lassiter