Un petit gars cool, mais un peu coincé, est recalé par son jury pour son entrée en deuxième année de droit. Conclusion, il devient redoublant et rempile pour un tour de piste. Dans son malheur, Ruben croise Nora, une nénette qui en a ! De fil en aiguille, pour pécho la gonzesse, il se retrouve à Amsterdam pour quelques petits trafics entre amis. Comme le poète, il peut chanter « À Am-ster-dam, Il y a Dieu, il y a les dam's. J’ai vu les da-mes de mes yeux...
J’ai pas vu Dieu, À Am-ster-dam ». En lieu et place d’une jolie romance avec la spécialité du coin, pas le fromage, l’herbe à rigolos. Piégés, ils doivent pénétrer dans un clandé où tout le gratin mafieux de la planète se donne rencard. La petite amourette risque de se transformer en nuit de la Saint-Valentin, comme au bon vieux temps du Chicago d’Al Capone. Quand on est un pied nickelé, on ne s’improvise pas gangster, même pour les beaux yeux d’une fille. L’amour déplace les montagnes et peut l’impossible, aux innocents les mains pleines, il faudra plus d’un proverbe pour se sortir de la mouise.
Après une comédie sympathique version Tandem de Leconte, mais à plusieurs Radiostars, Romain Levy choisit le style à l’américaine. Dans la lignée d’Apatow, on centralise la tension sur l’art de péter en silence et c’est censé nous faire marrer. On balance du dialogue trash et parfois limite, à prendre au second degré. Comme les caïds, il s’exprime en anglais des collèges pour faire plus vrai. À ce niveau, ça devient Mon curé à Amsterdam à la place des nudistes. Quand ça atteint le fond, la comédie se transforme en nanar pour les soirs de déprime.
À ce niveau, c’est comme la blague du type qui tombe de l’immeuble, l’important c’est la chute. Ça va être une méga bombe ! Il faut revoir la géo, car j’ai envie de faire l’amour à Berlin en mettant le cap sur l’Autriche. Elle n’est pas près de s’envoyer en l’air la michetonne ! Le ralenti, c’est beau à petite dose et au bon moment. Ce n’est pas la peine de s’étendre et de profiter de la débâcle pour enfoncer le clou. Nous sommes contre l’acharnement vulgaire de certains journaux classant le film pour une partie de ses dialogues en raciste et douteux. Non, madame, c’est un film de djeunes aux dialogues à prendre au second degré. Pour le reste, Gangsterdam, je vous l’accorde, reste désolant, surtout venant d’un réalisateur prometteur.
C’est le problème de la nouvelle comédie française singeant l’américaine avec un scénario qui semble moins abouti. On attendait juste un peu plus du réalisateur de Radiostars, qu’il continue sur le même terrain décalé et plus fin dans son humour. Ce n’est pas encore aujourd’hui qu’on s’éclatera les zygomatiques. Je vais me remettre un bon Gérard Oury ou un Francis Weber sur le même ton. Pour le reste, je ne savate pas un adversaire à terre, le public donne son verdict et pour une fois il dit stop !
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Gangsterdam
Réalisation : Romain Levy
Scénario : Remy Four, Romain Lévy, Mathieu Oullion et Julien War
Assistant-réalisateur : Frédéric Gérard
Producteur : Alain Attal
Société de production : Les Productions du Trésor, avec la participation de France 2 Cinéma, M6 Films, Canal+ et Ciné+1
Société de distribution : Studiocanal (Drapeau de la France France)
Pays d'origine : France
Langue : français
Format : Couleur - 2.39:1 - Digital Cinema Package - CinemaScope
Genre : comédie
Durée : 100 minutes
Date de sortie : 29 mars 2017
Distribution
Kev Adams : Ruben
Manon Azem : Nora
Côme Levin : Durex
Hubert Koundé : Ulysse
Mona Walravens : June
Stanley Rappaport : Samuel
Sam Rubinfeld : Joshua
Alex Hendrickx (nl) : Caspar Von Tannen
Ido Mosseri (en) : Amos
Patrick Timsit : le père de Ruben
Manu Payet : Mishka
Rutger Hauer : Dolph Von Tannen