Fonzy
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En Bref
Fonzy, le pseudonyme sous lequel Diego Costa a fourni il y a 20 ans du
sperme à maintes reprises dans le cadre d'un protocole de recherche.
Aujourd'hui, à 42 ans, il est livreur dans la poissonnerie familiale et mène
une vie d'adolescent irresponsable et gaffeur. Alors que sa compagne Elsa lui
apprend qu'elle est enceinte, son passé ressurgit.
Diego découvre qu'il est le géniteur de 533 enfants dont 142 souhaitent savoir
qui est Fonzy…
Ce remake du film québécois Starbuck de Ken Scott ne dénote pas de son modèle au point d'y sacrifier son originalité. Malgré tout, le film se suit sans déplaisir, à condition de faire abstraction de l'original (ou de ne pas l'avoir vu).
Isabelle Doval tourne ici son troisième film, toujours avec son mari José Garcia, pour ce qui est un remake d'une comédie québécoise à succès de 2011, Starbuck. Ken Scott, le réalisateur de Starbuck, a d'ailleurs tourné un remake de son film aux Etats-Unis sous l'égide de Steven Spielberg, qui sort outre atlantique ce 22 novembre.
La pertinence de cette démarche ne va pas de soi, d'autant plus que Fonzy se trouve être un remake très (trop ?) fidèle à l’original. Les adaptations de Doval se trouvent être minimes et se concentrent sur la forme plutôt que sur le fond du film : une forte culture hispanique imprègne Fonzy (de par les origines de José Garcia), les enfants de Starbuck prennent plus d'importance dans l'intrigue, etc.
La question de l'adaptation au système de droit français se pose également, le don de sperme étant règlementé différemment en France et dans le système anglo-saxon. La vente du sperme n'est pas possible, les conditions nécessaires au don ne s'appliquent pas au personnage de Fonzy. D'où un sentiment de confusion dans l'intrigue, Doval ayant essayé maladroitement de faire correspondre son histoire au droit français par des contournements compliqués et pas toujours très clairs dans le film.
Malgré ces limites, et en faisant abstraction de Starbuck (par exemple, pour les spectateurs n'ayant pas vu cet exemplaire québécois), Fonzy se trouve être un film plutôt agréable à regarder, avec des moments de comédie réussis (le personnage de Lucien Jean-Baptiste y est pour beaucoup, dans le rôle du sidekick comique) et d'autres séquences plus graves, où José Garcia exploite toute sa palette de jeu.
Isabelle Doval et José Garcia sont dans un timing bien particulier, à l'occasion du 40e anniversaire de l'ouverture des banques de sperme et d'ovules, qui promet la réouverture des débats sur ces questions hautement éthiques... Et que le film devrait alimenter.
Reda B
