A fond

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Un film de Nicolas Benamou ,
Avec José Garcia, André Dussollier, Caroline Vigneaux,

Genre : Comédie
Durée : 1h31
France

En Bref

C’est l’été et j’entends au loin le chant des bergers… Heu non, ça c’est Summertime, mais c’est quand même l’été et c’est sans doute l’appel de la plage pour Tom et sa famille. Le voilà donc embarqué dans son monospace flambant neuf avec sa femme enceinte prête à accoucher d’un nouveau membre. L’accompagnent sa fille et son fils, remplis d’espoir de sable fin et de parties de rire sous le soleil exactement. Le grand-père charmeur semble prêt à de nouvelles conquêtes que son âge avancé, mais pas canonique, lui ouvre sur la route des vacances. Le monde est beau ! Le monde est fun !

Les vacances commencent comme une promesse de bonheur, d’autant que la route n’est pas encore sous le choc des embouteillages. Une fois sur l’autoroute, Tom enclenche le régulateur de vitesse et tout roule. Il ne lui reste plus qu’à se laisser porter jusqu’au bout de la route où le soleil les attend. Julia, excédée par un beau-père qui, une fois de plus, pousse le bouchon un peu loin, lui demande de faire demi-tour. Impossible ! La voiture file sans pouvoir changer quoi que ce soit. Le régulateur coincé, elle emporte direct sur un bouchon en formation notre bolide incontrôlable. Si on ne fait rien, le choc risque d’être fatal pour une famille qui pourrait passer du petit bonheur à pas de chance. Les motards, les hélicos, tout le tintouin est mis sur orbite pour changer le destin et sortir indemne en bout de route sous le soleil exactement !

Après Babysitting 1 et 2 et quelques autres participations à la nouvelle comédie française, Nicolas Benamou en roue libre, seul, mais contrôlé nous propose À Fond. C’est l’occasion pour lui d’affirmer un style débridé, parfois trash, mélange de la comédie de papa et du style américain. Dans la veine d’Apatow et des frères Farrelly, il se rapproche plus de Todd Phillips dans l’esprit Very Bad Trip. Toutes ces influences se retrouvent dans A fond prisonnier d’une voiture folle cette version Speed familiale oscille entre le huis-clos et des relances extérieures. Il évite de s’enfermer et nous avec dans cette promiscuité qui très vite tournerait en rond. Comme la voiture, le film prend de la vitesse pour ne plus décoller, pied au plancher.

La route des vacances s’avère semée de mille tourments entre un automobiliste fou, une auto- stoppeuse marginale, des gendarmes atypiques, etc. Le spectateur ne s’ennuie pas grâce à tout le suspense, c’est la course folle des gags délirants qui conduit la danse. C’est un exercice difficile, parfois casse-gueule, mais Nicolas Benamou ne manque d’idées pour relancer l’intrigue. Babysitting marquait un passage dans sa carrière, un aboutissement où toutes les expériences précédentes nourrissent un renouveau de la comédie française. Elle se définit en deux nouvelles vagues, en demi-ton et déjantée, version française pour celle-ci. Le centre reste toujours la famille décomposée ou en difficulté qui, à travers les épreuves et le rire, retrouve tout son sens. José Garcia s’amuse dans le rôle de ce père dépassé par la vitesse.

André Dussollier cabotine un brin dans un rôle de charmeur où il faudrait qu’il ne finisse pas par s’enfermer. Tout est en place pour une comédie de Noël ou de l’été, quand la période est au rire et à l’oubli d’un monde qui ne tourne pas toujours rond. Vous passerez un bon moment avec du rire, des cascades improbables que nous devons à l’équipe Julienne et un film avec l’esprit d’équipe qui roule à tombeau ouvert vers le succès.

À l’occasion de leur passage au Gaumont Millésime Thillois, nous avons, à toute vitesse, exploré un peu plus leur univers. (dernière partie de l'interview en actualité)

Patrick Van Langhenhoven