Danny n’est pas le roi de la classe avec ses drôles de jeux non-violents. Il devient vite le souffre-douleur de ces braves garçons boostés aux valeurs de l’Amérique de Donald Trump. Son père l’emmène sur les terres de ses ancêtres pour changer la donne, lui transmettre quelques notions de défense. Dans les forêts profondes, le fusil en bandoulière prêt à descendre la biche et Bambi, il lui inculquera quelques valeurs humaines.
« Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
- Si tu peux être brave et jamais imprudent,
- Si tu sais être bon, si tu sais être sage
- Sans être moral ni pédant ;
- Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
- Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
- Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
- Tu seras un homme, mon fils.
Rudyard Kipling »
Je me trompe, ce serait plutôt « les armes ne sont pas faites pour rester au râtelier ». Cette balade salutaire se transforme vite en une course poursuite pour sauver le gamin kidnappé par un méchant braqueur de banques. Le môme fait connaissance avec son geôlier, un brave type sans jugeote embarqué dans une sale affaire. Pendant ce temps, le père est aidé dans sa course par le shérif du coin. Cette histoire s’achève non pas dans ma cabane au fond des bois, mais dans un règlement de compte explosif qui réservera des surprises au néophyte et un « ouf c’est enfin fini ! » pour le vieux briscard du genre.
Nous pardonnons à Bruce Willis de cachetonner dans des séries B que l’on oublie bien vite. Dommage pour lui, cette fois, c’est le coup de trop. Le héros de Die Hard n’est plus que l’ombre de lui-même. Un scénario construit par un logiciel peu inspiré ou un scénariste payé à la ligne. Entre le discours sur l’Amérique porté par le lobby des armes et Donald Trump menant à ce que l’on sait. Un pauvre gamin harcelé par ses copains de classe apprendra dans le sang et la violence à se défendre. On ne peut pas dire que First Kill porte haut les valeurs de Martin Luther King et Gandhi. Très vite, la thématique s’égare sur un terrain vaseux qu’elle aurait mieux fait d’éviter.
Pourtant, l’histoire de ce père emmenant son fils au cœur de la forêt pour toucher au sens de la vie semblait intéressante. On se disait bien qu’il y avait anguille sous roche. Ce récit banal, déjà vu maintes fois, cachait bien son jeu. On attendait un enfant éveillé, en connexion avec le monde et c’est un futur flingueur qui émerge. Steven C. Miller semblait plutôt réputé pour fabriquer de bonnes séries B comme Évasion 2 avec Sylvester Stallone dont nous reparlerons. Une sortie VOD aurait largement suffi, mais il touchera sans aucun doute sa cible, aux États-Unis comme ici.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : First Kill
Réalisateur : Steven C. Miller
Scénario : Nick Gordon
Montage : Thomas Calderon
Décors : Niko Vilaivongs
Costume : Bonnie Stauch
Musique : Ryan Franks et Scott Nickoley
Photographie : Brandon Cox
Producteurs : Randall Emmett, George Furla et Mark Stewart
Sociétés de production : Aboretum Productions, Brookstreet Pictures, Emmett/Furla/Oasis Films, Ingenious Media et River Bay Films, avec la participation de The Fyzz Facility
Distribution : Lionsgate Premiere (États-Unis)
Langue originale : anglais
Format : couleur - 2.35:1
Genre : policier
Durée : 97 minutes
Dates de sortie : 20 novembre 2017 (1re diffusion télévision), 4 septembre 2018 (en vidéo)
Distribution
Bruce Willis (VF : Patrick Poivey ; VQ : Jean-Luc Montminy) : le commissaire Marvin Howell
Hayden Christensen (VF : Emmanuel Garijo ; VQ : Martin Watier) : William "Will" Beamon
William DeMeo (VF : Michelangelo Marchese) : Richie
Magi Avila (VF : Sophie Pyronnet) : Adele
Tyler Jon Olson (VF : David Manet) : Tom
Jesse Pruet : l'officier Lewis
Gethin Anthony (VF : Bruno Mullanaerte) : Levi
Chelsea Mee : Tammy
Shea Buckner (VF : Nicolas Matthys) : Charlie
Megan Leonard (VF : Séverine Cayron) : Laura Beamon