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affiche Expandables 3

Expandables 3

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Un film de Patrick Hughes ,
Avec Sylvester Stallone, Jason Statham, Arnold Schwarzenegger,

Genre : Film d'action
Durée : 2h07
États-Unis

En Bref

Depuis huit ans Barney attend ce jour, sortir des geôles d’un potentat dictateur, son vieux pote Doc, un des fondateurs des Expandables. L’opportunité se présente et notre équipe n’hésite pas à mettre le souk en Afrique pour extirper la cible. Pas de repos pour les guerriers téméraires. Dans l’ombre un mort refait surface, une vieille connaissance des premiers jours. Grosse surprise pour Barney en découvrant que le mouton noir de l’équipe des origines, Conrad Stonebanks, continue ses petits trafics et se porte comme un charme. Ils ont juste le temps de changer d’équipement, pour abattre la bête il faut du lourd… Conrad ne ressemble pas à un petit furoncle qu’on éclate, c’est une teigne qui s’accroche et vous suce jusqu’au sang. Solde des comptes, l’équipe morfle comme jamais et connaît un de ses premiers échecs avec un salopard qui court toujours. Cette fois le bon vieux Barney comprend que la menace est virale et que, pour l’éradiquer, la mort est peut être en bout de course. Il choisit donc une nouvelle option en mettant fin à la vieille garde pour recruter une nouvelle bande pleine de jeunesse et d’entrain.


C’est ainsi que les nouveaux baroudeurs le rejoignent, spécialistes de l’extrême et des nouvelles technologies. Pour la première fois, une fille au coup de tatane mortel rejoint les jeunes loups. Elle ne se laisse pas impressionner par tous ces mâles à la testostérone en rut ! Barney, en reléguant la vieille garde au rencart et en prenant appui sur une bande de jeunes fauves indisciplinés, a-t-il choisi la bonne carte. J’ai bien peur que le vieux loup de mer de Conrad ne fasse qu’une bouchée de tout ce micmac !

 Expandables 3 choisit de revenir à l’origine du genre avec un peu moins d’humour et plus de gnons pour les papys de la torgnole. Nous ne sommes pas sûrs que ce soit la bonne solution. Le cinéma bodybuildé des années 80 est bel et bien mort. La force d’Expandables réside dans son second degré,  son humour au couteau qui tranche dans le genre et n‘hésite pas à affûter l’arme de  l’autodérision. Dans ce nouvel opus, c’est justement ce qui manque pour un peu plus de retour au cinéma de papa. Même si les scènes d’action  jouent la surenchère dés l’ouverture, la sortie de prison de Doc Wesley Snipes donne le ton, ce sera toujours plus, comme le monsieur de la publicité. Il s’achève par une bataille dans une ville fantôme des pays de l’Est,  où tout explose pour un bon vieux final à l’ancienne, un face à face entre deux buffles en furie !

Cela suffira-t-il à contenter le public des deux premiers épisodes,  pas si sûr ! Nous l’avons bien vu, Dernier Rempart et autre film s’appuyant sur la castagne connurent un flop retentissant. À l’image de sa jeune génération, Stallone devrait le comprendre et rester sur ce qui a fait la résurrection des vieux grognards. Pourtant, le film soulève bien des questions actuelles,  que ce soit les seigneurs de guerres internationales poussant comme l’acné sur le visage d’un juvénile ! Il n’existe qu’un pas entre le cinéma d’action d’hier et celui d’aujourd’hui avec les deux équipes. Même si Sylvester s’en défend la critique exécute le lien et ce n’est pas sans raison. Les méthodes ne sont plus les mêmes, la technologie comme dans la guerre vient en premier. C’est une destruction virale bien plus que massive à coup de poing. Les petits nouveaux pénètrent les systèmes comme les vieux lançaient le couteau. Ils sont rebelles et en marge de la société, mais toujours portés par cet idéalisme du bien contre le mal. Les filles font la pige aux garçons et manient la beigne comme Les tontons flingueurs.

Les apparences sont trompeuses :  à première vue le film prend une teinte manichéenne, le bien contre le mal. Sly et sa bande de redresseurs de torts se retrouvent face à un salopard sans scrupule prêt à mettre le monde à feu et à sang. Dans les reliefs du paysage, c’est plus nuancé et plus gris que noir et blanc. L’autre intérêt du film,  c’est le personnage de Conrad, un nouveau type de méchant dans l’air du temps. Nous le savons le bon vieux rêve d’un monde meilleur fout le camp comme l’eau du torrent pour se noyer dans l’océan. Aujourd’hui le nouveau dieu n’est plus un type sur une croix prônant la souffrance pour atteindre l’éveil, mais le billet vert. Mel Gibson est donc un salaud prêt à tout vendre …jusqu'à un certain point. Par exemple quand un de ses clients lui demande vous faites le nucléaire ? La réponse est oui, mais à condition de ne pas l’utiliser sur mes clients. On ne tue pas la poule aux œufs d’or. L’une des questions que nous avons posées à Stallone « peut-on aujourd’hui défendre une mauvaise cause ? »…

Derrière les apparences le film propose un discours plus moderne. Il relance cette idée que les vieux ne sont pas morts et que l’expérience et la fougue de la jeunesse mènent à la victoire. Il faut le parcours du vieux maître et la virginité du novice pour atteindre l’éveil. Nous finirons avec un petit mot sur le personnage de Banderas. Il est le seul à jouer la carte de la dérision et de l’humour, espèce d’Hidalgo un peu fou à l’image des bretteurs du 16e siècle. Expandables 3 est donc un bon film d’action qui s’inscrit dans la saga comme un point de passage où l’ancien et le nouveau s’épousent pour le meilleur et pour le pire.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


    Titre original : The Expendables 3

    Titre français : Expendables 3

    Titre québécois : Les Sacrifiés 3

    Réalisation : Patrick Hughes

    Scénario : Sylvester Stallone, Creighton Rothenberger et Katrin Benedikt, d'après les personnages créés par Dave Callaham et une histoire de Sylvester Stallone

    Montage : Sean Albertson, Paul Harb

    Photographie : Peter Menzies Jr.

    Direction artistique : Daniel T. Dorrance

    Costumes : Lizz Wolf

    Musique : Brian Tyler

    Production : Avi Lerner, Danny Lerner, Kevin King Templeton, John Thompson, Les Weldon

    Sociétés de production : Millennium Films, Nu Image, Nu Image, Davis-Films et Ex3 Productions

    Sociétés de distribution : États-Unis Lions Gate Film, France Metropolitan Filmexport

    Pays d'origine : États-Unis

    Genre : action

    Durée : 126 minutes

    Format : couleur - 2.35:1

    Budget : environ 90 millions de dollars3

Distribution

    Sylvester Stallone (V. F. : Alain Dorval) : Barney Ross

    Jason Statham (V. F. : Boris Rehlinger) : Lee Christmas

    Antonio Banderas (V. F : Bernard Gabay) : Galgo

    Jet Li (V. F : Pierre-François Pistorio) : Yin Yang

    Wesley Snipes (V. F : Thierry Desroses) : Doc

    Dolph Lundgren (V. F : Luc Bernard) : Gunnar Jensen

    Kelsey Grammer (V. F : Patrick Béthune) : Bonaparte

    Randy Couture (V. F : Serge Biavan) : Toll Road

    Terry Crews (V. F : Frantz Confiac) : Hale Caesar

    Mel Gibson (V. F. : Jacques Frantz) : Conrad Stonebanks

    Harrison Ford (V. F : Richard Darbois) : Max Drummer

    Arnold Schwarzenegger (V. F : Daniel Beretta) : Trench Mauser

    Kellan Lutz (V. F : Stéphane Pouplard) : John Smilee

    Ronda Rousey : Luna

    Glen Powell : Thorn

    Victor Ortiz : Mars

    Robert Davi : Goran Vata