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affiche Everest

Everest

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Un film de Baltasar Kormákur,
Avec Jason Clarke, Jake Gyllenhaal, Josh Brolin,

Genre : Film d'aventure
Durée : 2h02
Royaume-Uni

En Bref

Inspiré d'une désastreuse tentative d'ascension de la plus haute montagne du monde, Everest suit deux expéditions distinctes confrontées aux plus violentes tempêtes de neige que l'homme ait connues. Luttant contre l'extrême sévérité des éléments, le courage des grimpeurs est mis à l'épreuve par des obstacles toujours plus difficiles à surmonter alors que leur rêve de toute une vie se transforme en un combat acharné pour leur salut.

En 1996, les agences d’exploration du mont Everest commençaient à fleurir en nombre pour emmener leurs clients sur le toit du monde. Tous en même temps, – il n’existe qu’une courte période pour grimper dans des conditions favorables – les alpinistes devaient se croiser sur les voies bricolées d’échelles fixées entre-elles au dessus des crevasses et sur des marches préformées au bord du ravin. Dans Everest, on suit donc l’une de ces expéditions qui va être surprise par un blizzard soudain et particulièrement meurtrier. Adapté de cette tragédie relatée dans l’ouvrage autobiographique du journaliste alpiniste Jon Krakauer qui a rédigé ce témoignage édifiant en tant que rescapé, le récit de montagne de Baltasar Kormakur va purement et simplement osciller entre drame éprouvant et film catastrophe époustouflant. Ni plus, ni moins.


Pour adapter Tragédie à l’Everest, le réalisateur de 2 Guns va écarter d’office plusieurs pistes : pas de jugement, pas de point de vue morbide, exit les pistes critiques et politiques sur l’exploitation commerciale du toit du monde et les conséquences – au sens large – que celle-ci a sur les écosystèmes. Le scénario d’Everest se refuse également toute ingérence sensationnelle gratuite ou quelconque conscience. Il n’y a pas de héro, pas de méchant, ni jugement ou remise en cause sur les agissements de certains personnages qui ont péri dans l’ascension. La plupart de ces arguments sont suggérés, survolés pour rediriger inéluctablement le spectateur vers l’émotion directe et le spectacle vif.

Bref, le scénario va donc s’échiner à suivre dans une première partie tous ses personnages en d’en brosser un portrait plus ou moins détaillé dans une volonté évidente de mettre tout le monde sur le même plan et de n’oublier personne. Fastidieuse et pas toujours très bien orchestrée, l’introduction des personnages est pourtant capitale pour la seconde partie du film (même si on se perd encore dans les doudounes une fois les cordées lancées). On comprend dés lors le rôle de chacun et devine la finalité : la mort préfigurée à la présentation d’un personnage et de sa femme enceinte ou le pardon d’une femme poussée à bout dans un couple en conflit permanent… Kormakur fait vibrer des cordes mélodramatiques faciles et l’assume, une façon de nous emmener simplement vers un déchainement de sensations fortes inversement proportionnel à la profondeur de ses personnages.

Car il faut l’admettre, le propre d’Everest se situe dans son épate et dans sa façon de décrire la façon dont les choses ont dérapé. Tourné entre le Népal et les Alpes italiennes (pour ce qui est des décors naturels), le film se targue d’offrir « l’expérience Everest » et de nous faire grimper directement avec la cordée, notamment grâce à un soucis du détail travaillé. Entre des plans vertigineux et spectaculaires filmés dans un relief discutable mais impressionnant, Kormakur s’évertue à nous mettre dans l’ambiance : manque d’oxygène, engelures, ciel grondant, vent qui fouette, neige entrave, esprits qui divaguent. La mise en scène sans trouvailles mais physique et variée, qui allie plans larges spectaculaires et plans serrés étouffants, nous plonge immédiatement aux côtés de ces grimpeurs acharnés et assure le vertige à l’écran sans trop user de plans d’épate ou de pirouettes numériques. Face à ce géant de roche, l’interprétation des acteurs-alpinistes est solide. Soumis à rude épreuve pour les besoins du film, Jason Clarke (très bon), Josh Brolin (égal à lui-même dans le rôle du texan bourru), Sam Worthington et Jake Gyllenhaal (sous-exploités), pour les plus bankables, sont autrement plus  enthousiasmant que leurs homologues féminins. Si Emily Watson s’en sort plutôt bien dans le tire-larme vraisemblable, Keira Knightley et Robin Wright n’apportent rien d’autre que du pathos dans leur rôle d’épouses courage.

Métaphore de l’ambition, Everest reste un récit d’exploits humains qui privilégie les sensations ; un survival anxiogène, viscéral et concret. Bien que le réalisateur ne creuse jamais vraiment les pistes de réflexion inhérentes au sujet comme ce besoin de dépassement de soi, l’expérience offre un délicieux goût d’aventure et l’impression d’être pris au piège est totale. On a juste envie de prendre un bon bol d’air en sortant de la salle.

Eve Brousse

Note du support :
3
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 2.40, Format DVD-9
Langues Audio : Français Dolby Digital 5.1,
Sous-titres : Français
Edition : Universal vidéo

Bonus:

"Course vers le somment" : le making of d'Everest

  • "Aspirer à l'authenticité" : la véritable histoire

Fiche technique

·       Titre original : Everest

·       Réalisation : Baltasar Kormákur

·       Scénario : Justin Isbell et William Nicholson, d'après Tragédie à l'Everest de Jon Krakauer

·       Direction artistique : Alessandro Santucci

·       Décors : Gary Freeman

·       Costumes : Guy Speranza

·       Montage : Mick Audsley

·       Photographie : Salvatore Totino

·       Production : Tim Bevan, Liza Chasin, Eric Fellner, Evan Hayes, Brian Oliver et Tyler Thompson

·       Sociétés de production : Cross Creek Pictures, Universal Pictures, Walden Media, Free State Pictures, RVK Studios et Working Title Films

·       Sociétés de distribution : Universal Pictures (États-Unis, Royaume-Uni), Universal Pictures International France (France)

·       Budget : 65 millions de dollars

·       Pays d’origine : États-Unis, Royaume-Uni, Islande

·       Langue originale : anglais

·       Format : couleur - 35 mm - 2,35:1 - son Dolby numérique

·       Genre : Film d'aventure

Distribution

·       Jason Clarke : Rob Hall

·       Josh Brolin : Beck Weathers

·       John Hawkes : Doug Hansen

·       Robin Wright : Peach Weathers

·       Emily Watson : Helen Wilton

·       Michael Kelly : Jon Krakauer

·       Keira Knightley : Jan Arnold

·       Sam Worthington : Guy Cotter

·       Jake Gyllenhaal : Scott Fischer

·       Clive Standen : Ed Viesturs

·       Elizabeth Debicki : Dr Caroline Mackenzie

·       Vanessa Kirby : Sandy Hill Pittman

·       Martin Henderson : Andy Harris

·       Tom Goodman-Hill : Neal Beidleman

·       Ingvar E. Sigurðsson : Anatoli Boukreev

·       Mark Derwin : Lou Kasischke

·       Simon Harrison : Tim Madsen