En route !

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Un film de Tim Johnson,
Avec Jim Parsons, Rihanna, Steve Martin,

Genre : Film d'animation
Durée : 1h34
États-Unis

En Bref

Les BOOVS, aliens à l’ego surdimensionné, choisissent, pour échapper à leurs ennemis jurés les GORGS, de faire de la Terre leur nouvelle planète d’adoption. Mais OH, l’un d’entre eux, va révéler accidentellement la cachette de son peuple... Contraint de fuir, il fait la connaissance de TIF, une jeune fille à la recherche de sa mère. Ensemble, ils vont devenir d’improbables fugitifs embarqués dans l’aventure de leur vie et vont réaliser que les enjeux auxquels ils font face sont beaucoup plus complexes que de simples mésententes intergalactiques…

Trépidant et pour le moins coloré, En Route ! (Home en VO) est le petit dernier des studios DreamWorks. Ces derniers temps, les têtes pensantes des récents Turbo, Les Cinq Légendes, Mr Peabody et Sherman ou encore Les Pingouins de Madagascar, semblent être sur des montagnes russes en terme d’inspiration, parcourues de bien et de moins bien. Avec En Route !, qui a engrangé quelques 54 millions de dollars pour son premier week-end d’exploitation aux Etats-Unis, signant le troisième plus gros démarrage des studios d’animation, ils espèrent surement relancer la machine. Inspiré du livre pour enfants « The True Meaning of Smekday » (Adam Rex, 2007), leur nouveau film d’animation s’adresse donc à un très jeune public, dès 3 ans, et ne brille donc pas par ses ressorts narratifs mais par contre, cette tendre histoire d’amitié entre les peuples nous en fait prendre plein les mirettes et les oreilles. Pari réussi ?

L’air de ne pas y toucher, ces gentils petits monstres multicolores vont donc envahir notre planète Terre, la transformer en piscine à balles géante, et nous jarter à coup de trompes aspirantes et de trous dans nos buildings, direction l’Australie, pour nous parquer dans des quartiers ronds. Un postulat de départ complètement déjanté dans lequel les créatifs vont pousser le délire à fond avec bestioles bariolées, scènes d’action pétaradantes et la musique électronique à la mode. La valeur ajoutée de En Route ! s’articule surtout autour de ses personnages, dont la construction et l’évolution font preuve d’une belle inventivité. D’un côté, l’adolescente marginale rencontre l’outsider gaffeur, l’une est téméraire et revancharde tandis que l’autre est trouillard. C’est de leur rencontre et de leur association contradictoire durant un road-trip à travers le globe que va naitre tout le comique du film. Constamment en désaccord, apprenant petit à petit à s’apprivoiser l’un l’autre et malgré l’incompréhension qui règne, notamment due aux erreurs de langage du petit extraterrestre, les deux compères vont faire un bout de chemin ensemble.

Bien sûr, quand on gratte un peu la croute multicolore, les engrenages ne sont pas vraiment reluisants. Même s’il n’est pas d’un moralisateur assumé, En Route ! place avec méticulosité les valeurs inhérentes au genre : l’amitié, la tolérance, la rédemption, le pardon, le courage, autant de concepts que nos petites têtes blondes doivent assimiler. En outre, le déroulement n’est jamais surprenant et le récit, plutôt simpliste, ne nous réserve que peu de rebondissements, laissant le tout s’écouler de lui-même. Mais qu’importe, l’aventure file à toute allure dans une mécanique bien huilée et la bonne humeur trace sa route derrière la voiture volante qui carbure au granité des deux voyageurs. A mille à l’heure, on suit nos héros bubble-gum loufoques dans leur quête jusqu’à Paris (on n’omet la bonne dose de clichés) puis jusqu’en Australie. Avec En Route !, ça pop, ça bulle, ça boum, c’est efficace et ça roule comme sur des roulettes. Les adultes en sortiront éreintés mais les petits devraient en prendre plein les yeux.

Eve Brousse