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affiche Douleur et Gloire

Douleur et Gloire

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Un film de Pedro Almodóvar,
Avec Antonio Banderas, Asier Etxeandia, Leonardo Sbaraglia,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h52
Espagne

En Bref

En vue de la projection spéciale à la Médiathèque de son film à succès qui date des années 80, Sabor, le réalisateur Salvador Mallo est amené à effectuer un retour sur sa vie. Voilà un bon moment qu’il vit prostré chez lui, assailli par de multiples douleurs dorsales, accompagnées de migraines. Mais surtout, il doute de sa capacité à créer encore. Il voit sa gloire décliner, son inspiration se tarir, et la solitude recouvrir tout son espace.

Il doit, à la demande des organisateurs, reprendre contact avec Alberto, l’acteur principal du film avec lequel il est brouillé depuis de nombreuses années.


Le facétieux Pedro Almodóvar l’annonce. Il s’agit d’une autofiction. Le fameux « mentir vrai » qui permet de livrer un maximum de choses tout en se préservant. Il retrouve Antonio Banderas dont il fait son double à n’en point douter. Et la mise en abyme de la brouille et des retrouvailles entre Salvador et Alberto, toute fictive qu’elle soit, ne trompe pas grand monde. Almodóvar met en images l’automne de sa vie, qui ne représente finalement que 70 printemps, ce qui lui laisse, souhaitons-le un avenir fécond.

L’usure du temps et du corps, le temps des excès qui rythmaient la Movida sont évoqués. Le réalisateur nous balade dans une réflexion géante en forme de puzzle qui nous entraine d’aujourd’hui au temps de la petite enfance. Les scènes s’imbriquent de façon virtuose, nous donnant un aperçu du tournis qui est le sien lorsqu’il absorbe des substances pour soulager son dos.

La tonalité douce-amère est très présente, signant Le film de la maturité. Douleur et Gloire est sans doute moins foutraque, moins flamboyant, mais il y gagne en richesse, en épaisseur. Que devient un auteur qui ne tourne plus ? Il ne vit plus. Il reste l’écriture et les souvenirs. Lorsqu’il sort de sa tour d’ivoire, Salvador reprend un peu de forces. Il est très étonné de savoir que le public acclame encore son œuvre. Petit à petit, il est amené à reprendre langue avec le passé, à purger des blessures anciennes. Les retrouvailles avec Alberto sont à la fois cocasses, mouvementées et touchantes. La rencontre avec son ancien amant, totalement bouleversantes.

Chez Almodóvar, il est toujours un passage par l’enfance idéalisée, empreinte de nostalgie. Une fois de plus, Penelope Cruz crève l’écran dans les paysages bucoliques des alentours de Valence. Elle endosse un rôle de mère battante, pétrie d’amour pour son fils. L’autre temps fort de cette période est nommé « el primer deseo », le premier désir, dans lequel le jeune Salvador est happé par la beauté d’un jeune homme en train de se laver. L’enfance est baignée dans une lumière solaire, dorée, magnifique. Nous noterons que la société de production du cinéaste se nomme El Deseo…

Nous ajouterons que dans le cadre de l’autofiction, l’appartement de l’auteur a été reconstitué en studio et que Banderas porte les vêtements de Pedro.

Qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui est faux ? Peu nous importe car nous assistons peut-être au plus beau et profond film de son auteur.

Françoise Poul

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


Titre original : Dolor y gloria

    Réalisation et scénario : Pedro Almodóvar

    Musique : Alberto Iglesias

    Photographie : José Luis Alcaine

    Montage : Teresa Font

    Direction artistique : María Clara Notari

    Décors : Antxón Gómez

    Costumes : Paola Torres

    Production : Agustín Almodóvar et Esther García

    Société de production : El Deseo

    Société de distribution : Pathé (France)

    Pays d'origine : Espagne

    Langue originale : espagnol

    Genre : drame

    Format : couleur - DTS / Dolby Digital / SDDS

    Durée : 113 minutes

    Dates de sortie : 17 mai 2019 (Festival de Cannes 2019 et sortie nationale)

Distribution

    Antonio Banderas (VF : Bernard Gabay) : Salvador Mallo

    Penélope Cruz (VF : Anneliese Fromont) : Jacinta jeune

    Asier Etxeandia (VF : Laurent Maurel) : Alberto Crespo

    Leonardo Sbaraglia : Federico

    Nora Navas : Mercedes, l'assistante de Salvador

    Cecilia Roth : Zulema

    Julieta Serrano (VF : Colette Venhard) : Jacinta âgée

    Raúl Arévalo : le père de Salvador

    Susi Sánchez (VF : Anne Plumet) : Beata

    Rosalía : Rosita

    Pedro Casablanc : le docteur Galindo

    Julián López : Présentateur

    Eva Martín : Radiologiste

    César Vicente : Albañil

    Asier Flores : Salvador enfant

    Sara Sierra : Conchita

    Xavi Sáez : Spectateur

    Agustín Almodóvar : Prêtre

    Esther García

    Alba García

    Paqui Horcajo

    Marisol Muriel

    Neus Alborch