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affiche Détective Dee 2 : La légende du dragon des mers 3D

Détective Dee 2 : La légende du dragon des mers 3D

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Un film de Tsui Hark ,
Avec Mark Chao, William Feng, Carina Lau,

Genre : Film d'aventure
Durée : 2H14
Hong Kong

En Bref

L’océan gronde, la mer tourbillonne et du fond des océans, venu des âges anciens, surgit un dragon ! En un souffle jeté à la face du temps, la flotte de l’Impératrice Wu s’envole vers la mort et le néant. Elle ne tiendra jamais sa promesse de soutenir son allié Baekje en guerre contre Buyeo . L’impératrice ordonne à son enquêteur principal Yuchi Zhenjin de trouver les coupables. Il lui reste peu de temps pour accomplir sa mission ou avoir la tête tranchée comme dans les contes de fée. Elle soupçonne que le mauvais coup vient des Buyeo ou de leurs alliés. En attendant pour apaiser la foule et les notables, la jeune courtisane Yin, « la plus belle fleur de Luoyang », est enfermée dans le Temple du Dragon des Mers. Elle échappe au sacrifice mais pas à la réclusion à vie. Pendant que rôde dans l’ombre du sanctuaire une étrange créature, que des ombres glissent sur les toits et dans les cours de la Cité, un jeune homme arrive de sa province, Dee Renjie. Il ignore encore qu’il jouera un rôle important dans ce complot visant beaucoup plus qu’une bande de seigneurs cupides et comploteurs. Il les sauve ainsi que l’Empereur Gaozong d’une mort certaine et des saveurs malheureuses d’un thé aux couleurs du ciel. Sa Majesté le remarque et le charge d’enquêter au côté de Yuchi Zhenjin. Une saine rivalité engage les deux hommes dans une course où le sort du royaume marque l’enjeu de ramifications bien plus profondes dans le cœur de l’Empire. Ils devront affronter une secte de fanatiques et leur maitre, un dragon des temps perdus, une créature amoureuse et marquée du sceau de la bête, et pour faciliter le tout, des notables corrompus. Le sort de l’empire est entre leurs mains mais surtout celui de leur tête à garder sur leurs épaules.


Prequel au premier Détective Dee, Tsui Hark affirme sa volonté de prolonger la vie de ce Sherlock Holmes chinois. Nous passerons sur ses origines déjà citées dans la critique du premier. Nous rappellerons juste que les aventures du Juge Ti sont très différentes dans leur version littéraire chez 10/18 pour la série originale et au Seuil pour la reprise par l’écrivain français Frédéric Lenormand. Le réalisateur compose un autre personnage entre l’ironie et une certaine anarchie qui forcément fait tache dans cet empire des Tang. Nous retrouvons derrière l’aspect divertissant du film comme pour Il était une fois en Chine, un pamphlet virulent contre la Chine actuelle. Dee perturbe cette société bureaucratique, bien ordonnée sclérosée par la corruption, ralentie par le poids de son système. Il n’a de cesse de la bousculer, de la provoquer pour qu’elle se remette en cause. En pensant libre il possède toujours un coup d’avance sur Yuchi Zhenjin, son supérieur.

Les compagnons de Dee lui ressemblent, un couple amoureux maudit, un médecin complètement fou en apparence… De même, nous retrouvons les ingrédients du cinéma hongkongais, l’aspect fantastique avec le dragon des mers et d’autres créatures à découvrir avec plaisir. Parfois la beauté de l’image cède à la véracité du récit, qu’importe ! Le spectateur embarqué dès la première séquence de la flotte détruite accepte tout. Après l’échec américain, comme John Woo, Tsui Hark revient à ses premières amours chargé d’une expérience qui porte ce cinéma sur la scène internationale où il peut rivaliser sans honte. Certaines productions oublient parfois l’intrigue au détriment de l’action. Le réalisateur mélange une romance à la Roméo et Juliette, La Belle et la Bête, l’histoire, l’intrigue politique universelle, et le pur divertissement. Nourri au cinéma fantastique, il se permet même des clins d'œil comme un copier-coller de plan de la main palmée de la créature du lac noir.

Le film prend une lecture riche au premier comme au second degré, le spectateur averti cherchera  les références cinématographiques, l’historien, les rapports avec la Chine d’aujourd’hui et le fan d’art martial aura son compte de combats exceptionnels. Nous remarquerons le jeu des voiles et des tissus, marque de fabrique de l’auteur comme les colombes, celle de Woo. Cela donne des séquences magnifiques d’une jeune fille perdue dans les voiles aériens en quête de l’amour. La narration, qui parfois s’égarait chez lui, suit une ligne avec de multiples ramifications qui amplifient le récit. Il offre du relief à ses méchants en explorant leurs motivations et leur donnant un sens. La mise en scène fourmille de nombreuses inventions qui nous permettent de pénétrer dans l’esprit de Dee.

Il utilise la 3D pour jouer sur la profondeur de champ, les éléments, l’eau, la brume, les braises incandescentes, les voiles et les mouvements. Nous soulignerons la chorégraphie des combats de Yuen Bun. La dernière séquence montre tout le talent, l’audace de Tsui Hark qui se lâche dans une scène gigantesque, point final d’un film divertissant et riche dans son contenu. C’est un mélange d’aventures romanesques, d’humour burlesque, de fantastique débridé, d’horreur et de romance tragique. Il nous ramène à la grande époque de la Film Workshop s’inscrivant comme leur continuité ? A quand le prochain volet ?

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


           

    Titre original : 狄仁杰之神都龙王, Di renjie: Shen du long wang

    Titre français : Young Detective Dee : Rise of Sea Dragon

    Réalisation : Tsui Hark

    Scénario : Chang Chia-lu et Chen Kuo-fu

    Chorégraphie : Yuen Bun

    Pays d'origine : Chine

    Format : Couleurs - 35 mm - 2,35:1 - Dolby Digital

    Genre : action, aventure, drame

    Durée : 134 minutes

Distribution

    Mark Chao : Dee Renjie

    Angelababy : Yin Ruiji

    Kun Chen

    Shaofeng Feng : Yuchi Zhenjin

    Dong Hu

    Bum Kim : Yuan Zhen

    Carina Lau : Wu Zetian

    Gengxin Lin : Shatuo Zhong