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affiche Dernier train pour Busan

Dernier train pour Busan

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Un film de Yeon Sang-ho,
Avec Seok-woo, Soo-ahn,

Genre : Horreur
Durée : 1h48
Corée du Sud

En Bref

Seok-woo s’occupe d’une équipe de traders toujours sur le champ à dealer des actions, sans scrupules, pour des boursicoteurs assoiffés d’argent. Il aime sa fille mais n’a pas le temps de s’occuper de celle-ci, ni de sa mère partie ailleurs. La petite Su-an à son tour souhaite la rejoindre à Busan petite ville perdue de la Corée du Sud. C’est loin du fracas de la ville et de sa nocivité, de son oubli des hommes perdus au sein d’un monde qui s’enflamme. Comme si le monde devenu fou se laissait emporter par l’argent pour ne plus rien contrôler comme un train sans conducteur. Malgré un planning surchargé, Seok-woo décide de faire l’aller-retour pour conduire sa fille le jour de son anniversaire.

Aurait-il changé ? Quand il monte à bord du TGV, ils ignorent que tout retour est désormais impossible. La ville est la proie d’un virus monstrueux qui transforme les gens en zombies. Le train entame sa route en toute insouciance vers la petite ville balnéaire mais très vite, surgi de l’intérieur, le mal grandit. Peu à peu la Corée s’embrase. Il devient impossible de sortir du train et de revenir en arrière. Le père et la fille bientôt rejoints par un petit couple et un joueur de base-ball et sa copine devront échapper au pire. Ils ne leur reste qu’un faible espoir dans ce train lancé à grande vitesse vers un avenir où l’épidémie n’a peut-être pas encore transformé la population. Ils devront courir vite car dans les wagons, le mal, comme un tsunami envahit et contamine tout.


Premier long métrage en images réelles pour Yeon Sang-ho, il nous avait plus habitués à une noirceur sociale contestataire issue du cinéma indépendant en films d’animation comme King of Pigs ou The Fake. Nous retrouvons sa marque dans certains personnages comme le patron de la compagnie de cars. Depuis Breathless en 2008, le cinéma indépendant semblait en perte de vitesse et certains de ses grands noms partis voir le mirage Hollywoodien. Yeon Sang-ho semble nous dire le contraire à travers le retour du film de genre où les zombies ont la part belle. Après Le Transperceneige où toute l’action se déroulait au sein de la machine, il choisit de s’en échapper pour montrer un monde qui, en dehors, perd le contrôle et devient fou.

La machine lancée à toute vitesse reste le dernier espoir des survivants pour rejoindre l’Eden. Hélas, la contamination est aussi à l’intérieur avec ces zombies figés dans la nuit, attirés par les humains et le bruit. La menace est aussi au sein du groupe avec ses figures incontournables de salopards sans scrupules. Contrairement à la morale judéo-chrétienne occidentale, il n’existe aucune rédemption pour ce genre de types. Tout comme il n’existe aucune limite à leur égoïsme. Le zombie n’est qu’un prétexte à décrire une société devenue folle où l’égoïsme et l’argent semblent n’avoir aucune frontière. Nous apprendrons que le mal vient de la soif de billets verts.

Cette symbolique devient intéressante dans un monde où l’humain est oublié à son profit. Elle trouve en contrepoint l’enfant innocent et la jeune femme enceinte. De la même façon, la foule est prête à suivre les salopards pour sauver sa peau. Cette métaphore est magnifiquement illustrée dans une scène finale où le groupe rejette les survivants par crainte de contamination. Cette série B gonflée cache une métaphore de notre société qui rejoint dans son fond la noirceur sociale des longs métrages d’animation de Yeon Sang-ho. La mise en scène joue sur le ralenti et l’accéléré quand les zombies ont faim, et beaucoup de trouvailles intelligentes.

Entre les espaces en flammes et le huis-clos du train il déroule sa trame narrative sans faille. Il se permet le luxe de deux ou trois séquences d’anthologie comme cette grappe de morts-vivants accrochés au train pour le ralentir, fuir en passant par les porte-bagages, l’utilisation du portable, etc. C’est l’innocence l’espoir de notre avenir, les enfants du changement qui, après l’horreur, porteront la chanson de l’espoir. Il parsème le film de toute une symbolique de mort, naissance et renaissance comme traverser le tunnel pour arriver en zone libre. La fin nous rappelle le cinéma de Romero, maitre du film de zombies qui ne renierait pas ce petit bijou. Il ne fait aucun doute qu’il s’inscrira comme un des classiques du genre, peut-être un des derniers car désormais, l’espoir est au bout de la ligne.

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support :
3
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 1.85, Format DVD-9,
Langues Audio : Coréen , Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
Edition : ARP

Bonus

Making of

  • Featurette
  • Bande-annonce et teaser

    Titre international : Train to Busan

    Titre français : Dernier Train pour Busan

    Réalisation : Yeon Sang-ho

    Scénario : Yeon Sang-ho

    Décors : Lee Mok-won

    Photographie : Lee Hyung-deok

    Son : Choi Tae-Yeong

    Montage : Yang Jin-mo

    Musique : Jang Yeong-gyoo

    Production : Kim Yeon-ho

    Société de production : RedPeter Film

    Société de distribution : Next Entertainment World ; ARP Sélection (France)

    Pays d'origine : Corée du Sud

    Langue originale : coréen

    Format : couleur

    Genre : thriller

    Durée : 118 minutes

    Dates de sortie :(Festival de Cannes) 17 août 2016 (nationale)

    Classification : Interdit aux moins de 12 ans

Distribution

    Gong Yoo : Seok-woo

    Kim Soo-an : Soo-ahn

    Jeong Yu-mi : Seong-kyeong, la femme enceinte

    Ma Dong-seok : Sang-hwa, le mari de Seong-kyeong

    Choi Woo-sik : Yeong-gook, le joueur de baseball

    Ahn So-hee : Jin-hee, l'amie de Yeong-gook

    Kim Ee-seong : Yong-seok, le chef de la compagnie de bus