Acclamé à Sundance, Dear White People, le premier long métrage de Justin Simien suit le quotidien de quatre jeunes étudiants noirs au sein d'une prestigieuse faculté américaine.
Ces personnages représentent différentes facettes des clichés actuels sur la communauté noire. Ainsi nous retrouvons l'image de Malcolm X en version féminine rebelle, l'homosexuel noir qui a du mal à se faire accepter par sa communauté, le jeune blanc riche empreint d'un fond de racisme... et cætera et cætera.
A la lecture du synopsis, on pense tout de suite au cinéma subversif et sans concession de Spike Lee, espérant y voir son digne successeur en Justin Simien.
Malheureusement si l'emballage est attrayant, Dear White People ne tient pas ses promesses et à trop vouloir être original, tire sur des ficelles bien trop grosses et en devient consensuel, presque faux.
Si l'on ne peut pas reprocher au réalisateur ses bonnes intentions : donner à voir des versions d'un racisme moderne encore présent dans l'Amérique de Barak Obama, il n'empêche qu'à trop vouloir en dire, le film s'enferme lui aussi dans des clichés qu'il tend à dénoncer.
Les dialogues et la mise en scène trop poussive (musique constante, cartons à la manière de films muets qui cloisonnent le film sans trop de raison...) empêchent l'identification aux personnages qui ne sont plus que des marionnettes. Cantonnés à leur rôle, les acteurs, s’ils ne sont pas mauvais, peinent tout de même à rendre la juste émotion que l'on attendrait d'eux.
Les dialogues, trop écrits, cassent également les tentatives de second degrés, enfermant le film sur lui-même et dans des références souvent peu connues du public européen.
Malgré la bonne réputation dont il jouit, Dear White People reste donc assez plat, voire décevant. N'est pas Spike Lee qui veut et même si le jeune Justin Simien se targue d'avoir fait son Do the Right Thing contemporain, le parallèle est raté et le film manque cruellement de résonnance avec la société actuelle.
Perdu dans un faux décors de campus américain, les personnages errent sans grand but, si ce n'est de réciter des punchlines qui tombent souvent à plat.
Malgré ses nombreux défauts, Dear White people reste divertissant bien qu'un peu long.
Sarah Lehu
Bonus
Entretien avec Justin Simien (15')
Making of (20')
Scènes coupées
Bêtisier
Titre : Dear White People
Réalisation : Justin Simien
Scénario : Justin Simien
Photographie : Topher Osborn
Montage : Phillip J. Bartell
Musique : Kathryn Bostic
Son :
Production : Effie Brown, Ann Le, Julia Lebedev, Angel Lopez, Lena Waithe et Justin Simien
Sociétés de production : Duly Noted, Homegrown Pictures et Code Red Films
Sociétés de distribution : Lionsgate (USA)
Pays d’origine : États-Unis
Langue originale : anglais
Durée : 108 minutes
Format :
Genre : Satire, drame
Distribution :
Tyler James Williams : Lionel Higgins
Dennis Haysbert : the Dean
Tessa Thompson : Samantha "Sam" White
Kyle Gallner : Kurt
Brittany Curran : Sophie Fletcher
Marque Richardson : Reggie
Teyonah Parris : Colandrea "Coco" Conners
Brandon P Bell : Troy
Peter Syvertsen : President Hutchinson
Justin Dobies : Gabe
Brandon Alter : George
Keith Myers : Black Mitch
Naomi Ko : Sungmi, an Asian-American member of the Black Students Union
Malcolm Barrett : Helmut West, a reality television producer
Kate Gaulke : Annie
Brian Curtis James : Martin
Ashley Blaine Featherson : Curls
Jemar Michael : Dreads