Dealer

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Un film de Jeroen Perceval ,
Avec Sverre Rous, Hannah Macpherson, Hannah Macpherson ,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h44
Belgique

En Bref

C'est l'histoire d'un jeune garçon de 14 ans, Johnny et d'un acteur connu, Antony. Ils sont perdus dans leur cœur en errance sur la route de la vie. Johnny deale pour Luca, un petit caïd ambitieux qui n'est pas près de lâcher sa poule aux œufs d'or. La mère de Johnny se perd dans des tableaux d'inspiration antique, aux portes de la folie. Parfois, le jeune garçon se retrouve seul en foyer. C'est sur les terres de l'illusion, de la drogue, que se rencontrent Johnny et Antony. Le jeune garçon voit dans l'acteur un père qu'il ne connait pas. Antony voit dans Johnny une âme à sauver du monde de la nuit, des illusions perdues. Ils devront échapper à leurs propres démons, au diable qui guette dans les ténèbres pour voler leurs âmes. Ils vont faire un bout de chemin jusqu'à l'éclatement final qui les mènera en enfer ou sur la voie de la rédemption.

Jeroen Perceval nous entraine dans un univers sombre et violent duquel personne ne sortira indemne. Le réalisateur s'appuie sur la lumière bleue et l'obscurité pour créer une atmosphère spécifique. C'est une quête d'amour de deux personnages perdus au sein de la ville des lumières.

Johnny cherche le père qu'il n'a jamais eu et pense le trouver en la personne d'Antony. Ce dernier garde un lien avec une femme que l'on entend uniquement au téléphone. Cet amour perdu qu'il voudrait retrouver et qui lui échappe un peu plus chaque jour. En sauvant ce jeune garçon, il espère démontrer qu'il reste en lui une part à aimer. C'est au cœur du monde de la nuit, drogue et sexe dans un chemin de perdition, une descente d'Orphée en enfer que se joue leur avenir.

Sur le chemin du retour, ils ne devront jamais se retourner sous peine de perdre l'amour. Autour volent les noirs desseins d'un destin lorgnant le néant. Il leur faudra toute la force de la lumière pointant dans le lointain pour espérer gagner le jour et percevoir l'horizon bleu. C'est un combat sans rédemption, comme souvent dans le cinéma flamand. Le film repose sur le jeune Johnny, surprenant dans un rôle flamboyant, toujours en mouvement et sur Ben Segers en acteur shakespearien en chute libre, en décomposition. Dans ce drame aux allures de tragédie antique, la figure de la mère, remarquable Veerle Baetens, plonge sans retenue dans la folie. Cette dernière est en embuscade et guette chacun des personnages pour le noyer dans un monde d'illusions.

C'est la bataille intérieure pour tenter de suivre un chemin de vérité en combattant nos désirs et les fausses apparences. Les personnages marchent au bord du gouffre, en espérant ne pas tomber dans le vide. Dans cette galerie, Luca est le démon qui les retient pour les garder dans son monde où le mensonge triomphe. C'est peut-être l'art qui les sauvera, seul territoire de vérité pour Antony et pour Johnny qui espère devenir acteur. C'est une autre porte pour fuir les diables qui les habitent et veillent sur leur mauvaise destinée. C'est une première réalisation coup de poing, maitrisée dans sa mise en scène et sa symbolique, à ne pas manquer.

Patrick Van Langhenhoven