Le mercenaire Wade Wilson, pour quelques billets verts vous soulage de petits problèmes existentiels. Il vient de trouver le bonheur dans les bras de la jolie Vanessa, et la vie se transforme en petit cœur rose scintillant ! Au même moment, le destin malicieux lui découvre un cancer généralisé. Le petit crabe sans scrupule n’épargne aucun de ses organes et le condamne à un bonheur écourté. Heureusement, dans son malheur, une organisation secrète lui propose un programme spécial à base des mêmes pouvoirs de régénération que Wolverine. Ils oublient juste de lui avouer qu’il se transformera en un gentil petit soldat aux super pouvoirs à leur solde.
Refusant de devenir un robot tueur, Wade se révolte et s’échappe de la tanière secrète ne laissant rien, comme Attila après son passage. Planqué, il tente de retrouver une nouvelle jeunesse avec sa sale gueule ressemblant à celle de la Chose, petit cadeau du traitement. Il trouve de l’aide auprès de ses anciens potes mercenaires et d’une vieille aveugle qui l’héberge dans son clandé. L’affaire se complique quand ses guérisseurs cherchent sa trace et s’attaquent à sa bien-aimée pour le faire sortir de sa tanière. Aidés de deux élèves du professeur Xavier de l’école des Xmen, Colossus et Negasonic Teenage, ils se livrent à un Ok Corral qui ne laissera rien debout.
Ryan Reynolds porte le projet de Deadpool depuis des années. La nouvelle vague des super héros lui donne l’occasion de réaliser celui-ci. Deadpool est sans doute le personnage le plus indéfinissable de l’univers Marvel. Il échappe à tout contrôle, anarchiste avant l’heure il n’appartient à aucun groupe, parfois méchant ou gentil comme ici. Le film s’inspire en partie de son parcours, mais surtout restitue à merveille l’humour décalé et barré de son personnage. Il prend une forme jamais vue dans un univers de super héros, avec des flashbacks nous ramenant en arrière et gros coup de bluff, il interpelle le spectateur pour le rendre complice. Deadpool appartient à la nouvelle génération créée par Fabian Nicieza (scénariste) et Rob Liefield (dessinateur) en 1998.
Il apparaît dans différentes aventures avant d’obtenir sa propre saga. Déjà dans le comic, il brise les codes de la narration en interpellant le lecteur. Ryan Reynolds l’incarne à la perfection, il lui transmet son sens de la répartie, de la bonne formule qui fait mouche, entre humour trash ou ciselé sur le zinc du comptoir. Le film nous entraine dans une action débridée avec des séquences assez mémorables où le ralenti nous plonge au cœur de l’action. Voiture qui vole, héros jaillissant comme un diable dans sa boite images qui se fige pour un petit point de vue. Le spectateur se trouve embarqué dans un grand huit à la vitesse de la lumière avec parfois la tête en l’air, la plongée dans le vide ou la pause café au sommet des rails. Tout file, le scénario assez simple est rempli par les bons mots, l’action et les seconds rôles efficaces.
C’est un travail d’orfèvre, d’horlogerie où chaque pièce participe à l’œuvre finale. Dans la galerie des seconds rôles nous trouvons le bon copain Weasel, barman du bouge où les mercenaires reçoivent leur mission. La colocataire aveugle est jouée par Leslie Uggams, excellente dans un jeu de bonnes vannes qu’elle balance à Deadpool, imperturbable. Elle a bien souvent le dernier mot sur l’animal. Dans la galerie des méchants, le couple Ajax et Angel Dust ne font pas figure de faire-valoir. Deadpool cache aussi toute une réflexion propre aux super héros, la rédemption d’un personnage aux portes de la mort qui par amour se libère.
Dans la première partie, c’est un homme qui désire changer de vie, se caser, même fonder une famille. Le mercenaire errant trouve enfin dans la belle de la tour un port où ancrer son existence. Comme tout super héros, cela lui sera peut-être impossible. À de grands pouvoirs de grandes responsabilités n’est pas vraiment la question qui le travaille. Comme la Chose, il souhaite retrouver son apparence de beau gosse. La thématique est plus dans l’esprit du chevalier sauvant sa belle des griffes du méchant seigneur. Il est plus proche de Kick-Ass, un héros décalé qui finit par remplir son rôle malgré lui. Héros secondaire de l’univers Marvel, même inconnu du grand public, il pourrait bien se retrouver très vite comme Ant-man au premier plan. Les fans retrouveront tout ce qui fait la qualité du personnage et son irrévérence au genre, moche, increvable, une passion pour la nourriture mexicaine, une tendance à briser le 4e mur et son univers violent. Méfiez-vous mesdames, vous pourriez bien tomber sous son charme.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original et français : Deadpool
Réalisation : Tim Miller (en)
Scénario : Rhett Reese (en) et Paul Wernick (en), d'après les comics de Rob Liefeld et Fabian Nicieza
Direction artistique : Sean Haworth
Décors : Shannon Gottlieb
Costumes : Christine Bieselin Clark
Photographie : Ken Seng
Montage : Julian Clarke
Musique : Junkie XL
Production : Simon Kinberg, Ryan Reynolds et Lauren Shuler Donner
Production déléguée : Stan Lee, Jonathon Komack Martin, Rhett Reese, Aditya Sood et Paul Wernick
Sociétés de production : Marvel Enterprises et 20th Century Fox
Sociétés de distribution : 20th Century Fox (États-Unis, France, Belgique4, Suisse5 et Québec6)
Pays d'origine :États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur
Genre : super-héros, science-fiction, action
Durée : 106 minutes
Dates de sortie7 : 10 février 2016 - 12 ans
Distribution
Ryan Reynolds (VF : Pierre Tessier) : Wade Wilson / Deadpool
Morena Baccarin (VF : Juliette Degenne) : Vanessa Carlysle / Copycat
Ed Skrein (VF : Emmanuel Karsen) : Ajax
Gina Carano : Angel Dust
T. J. Miller (VF : Daniel Lafourcade) : Weasel
Andre Tricoteux (en) (capture de mouvement) et Stefan Kapičić (en)10 (voix originale) (VF : Jean-François Aupied) : Peter Rasputin / Colossus
Brianna Hildebrand (VF : Marie Tirmont) : Ellie Phimister / Negasonic Teenage Warhead
Jed Rees (en) (VF : Philippe Valmont) : le Recruteur
Kyle Cassie (VF : Régis Lang) : Gavin Merchant
Leslie Uggams (en) (VF : Maïk Darah) : Al
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