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affiche De chaque instant

De chaque instant

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Un film de Nicolas Philibert,
Avec Les étudiants du centre de formation de Montreuil,

Genre : Documentaire
Durée : 1h45
France

En Bref

 Du premier lavage soigneux et méthodique des mains jusqu’à endosser les responsabilités qui vont avec le port de la blouse blanche, Nicolas Philibert accompagne, et nous avec lui, l’itinéraire difficile et semé d’embûches des étudiants en centre de formation d’infirmiers. Tout le groupe s’initie au jour le jour à l’apprentissage de gestes précis qui garantiront la qualité des soins. Mais être soignant n’est pas qu’une affaire de dextérité. Cela consiste aussi à veiller sur le bien-être des patients, autant physiquement que moralement… autant que faire se peut.


Depuis de nombreuses années, Nicolas Philibert, un peu comme Depardon, met son nez là où on n’accède pas toujours facilement. Chez les sourds, chez les malades psychiatriques, à la Maison de la radio ou au Louvre, ainsi qu’à l’école. Il va là où il y a de l’humain, et arrive à se faire suffisamment oublier par les personnes qu’il filme pour livrer des films justes.

Comme les étudiants, on va progresser pas à pas dans l’initiation au métier. D’abord ils travaillent sur des mannequins. Les fous rires étouffés – ou pas – témoignent de la gêne d’aborder le corps. Plus tard, ils jouent les patients à tour de rôle pour permettre d’apprendre à porter un malade, un blessé ou un fracturé. Très rapidement toutefois, les premiers stages arrivent. C’est l’hôpital grandeur nature. Le rythme imposé, la peur de l’erreur, les cadences et la pression. L’accueil pas toujours bienveillant. Certains sont au bord de lâcher quand ils reviennent au Centre. En immersion, ils découvrent que le métier d’infirmier a aussi des aspects complexes et douloureux. L’expérience des corps qui se dégradent, la mort d’un patient font autant partie de la vie que la joie d’une jeune accouchée.

Tout au long de leur formation, les élèves sont en tutorat assuré par leurs profs, des professionnels. C’est à ce moment, lors des retours de stage, que se fait le vrai apprentissage. Celui de l’accompagnement des malades, du contact. Nicolas Philibert, s’il affirme ne pas faire un film critique, met toutefois en lumière les difficultés de l’hôpital, lui-même bien mal en point. On y parle tarification, productivité, économies d’échelle, fermetures de lits. On est bien loin de l’idéal du soignant. Et malheureusement, il faut faire avec. Les tuteurs sont bienveillants. Ils font parler leurs étudiants, essaient de leur faire faire un parcours qui balaiera toutes les facettes de la profession. Quitte à suggérer des stages dans des lieux a priori intimidants ou peu attractifs.

Philibert est sans fard, sans artifice. Juste au plus près du terrain. Il parvient à mettre l’éthique en images, sans se faire donneur de leçons.

A la fin du film, nous étions peu nombreux dans la salle, un débat s’est spontanément engagé entre les spectateurs, parmi lesquels deux Première année d’école d’infirmiers. Le gérant du cinéma est venu gentiment nous demander de faire de la place pour la séance suivante. Tout ça pour dire que De chaque instant est un film tout public qui incite à la réflexion et à l’échange. Bien plus subtil que Première année, même et surtout s’il n’a pas de têtes d’affiche. Mais le savoir-faire du cinéaste emporte l’adhésion. Une totale réussite.

Françoise Poul

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


Fiche Technique :

Titre français : De chaque instant

    Réalisation : Nicolas Philibert

    Photographie : Nicolas Philibert

    Son : Yolande Decarsin

    Montage : Nicolas Philibert

    Pays d'origine : France

    Format : Couleurs - 35 mm - 1,85:1

    Genre : documentaire

    Durée : 105 minutes

    Dates de sortie : 29 août 2018