Dans le noir

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Un film de David F. Sandberg ,
Avec Teresa Palmer,

Genre : Horreur
Durée : 1h21
États-Unis

En Bref

Dans le noir il n'existe pas que le vide, l’infini l'inconnu ou les monstres du placard. C'est l'antre de créature assoiffée de vie. C’est ce que découvre trop tard Paul, le mari de Sophie. Rien de bon n’arrive quand la lumière s’éteint. Qui est Diana ? Copine imaginaire d'une femme qui n'a pas vieilli ou un être de cauchemar ? Le petit Martin n’en sait trop rien, mais il connaît le poids d’une mère qui soliloque avec les ténèbres. À la mort de son père, le poids devient trop lourd et surtout la lumière éteinte ravive une présence qui n’est pas contente. Il se réfugie chez sa grande sœur qui depuis longtemps a fui le foyer pour ne pas devenir folle.

Le frère et la sœur soulèvent un pan des ténèbres, ouvrent des tiroirs secrets. Ils dévoilent une étrange histoire d’amitié entre deux jeunes filles, quand leur mère était à l’asile, une camaraderie profonde que la mort ne peut anéantir. Le dernier affrontement avec la créature qui habite la nuit ne devrait plus tarder. La vraie force c'est d'affronter ses peurs, mais parfois c'est difficile. Il leur faudra tout leur courage pour sauver leur mère d’une emprise et d’un être insaisissable. Dans ce combat, la lumière est certainement leur unique alliée ; de tout temps elle repousse les ténèbres et leurs habitants maléfiques. Il suffit qu’elle ne s’éteigne jamais…

David Sanberg, comme son producteur James Wan, connaît la musique de la petite boutique des horreurs. C’est pourquoi Dans le noir ne se perd pas dans les méandres d’un cinéma fantastique tape-à-l’œil et attrape-nigaud. Il retient la leçon du maitre du suspense, Hitchcock, de l’épouvante Carpenter, et aussi de Stephen King et Lovecraft en littérature, le minimalisme. Il suffit de jouer sur notre imagination. Il n’est pas nécessaire d’en montrer trop, l’essentiel se suffit à lui-même. La première séquence est un petit trésor de sobriété et d’inventivité. Il donne le ton sur le sujet, ces halos de lumière qu’il faut atteindre rapidement. Petit problème, entre chacun d’eux, le noir et sa créature Diana. Le film s’appuie sur cette première thématique, nuit et jour, lumière et noir.

Il utilise de façon intelligente les scènes incontournables, flamme de la bougie qui s’éteint, pile de la lampe morte. Le film tient dans ce petit plus qui sauve le personnage des griffes de la Banshee des ténèbres. Comme le copain de la jeune fille, il faut savoir appuyer sur le bon bouton au bon moment ou diriger la lumière dans la bonne direction. Nous remarquerons l'utilisation des différentes lumières, celle du portable, la lampe torche à manivelle, les bougies, l’infrarouge, etc. Tout ceci crée une ambiance qui nous ramène moins à ce noir inconnu des origines, frontière à repousser, limite du monde où ailleurs, les bêtes attendent leur proie. La thématique du film est plus celle de l’abandon, chaque personnage à sa façon est marqué par elle. C’est la pitoyable histoire de Diana devenue un fantôme malsain, celle d’une petite fille innocente avalée par les ténèbres de la cave immonde. C’est l’histoire d’une amitié qui ne résiste pas au noir de la nuit qui peut l’effacer à jamais. C’est aussi un hommage au cinéma fantastique de la grande époque qui n’avait pas encore peur du noir. Dans le noir, on pouvait encore serrer Margot contre son cœur et lui dire qu’elle ne craignait rien, une fois la lumière éteinte.

Patrick Van Langhenhoven