« Les désappointements sont à l'âme des hommes ce que sont les tempêtes ont l'air. » P.L. Travers.
Un coin perdu au cœur du bush australien, c’est ici dans la chaleur de la terre sèche et aride, sous le soleil tapant, que la petite Pamela Lyndon Travers ancre sa nouvelle vie. Son père est muté pour la énième fois dans une autre banque, un autre oubli, pourquoi ? C’est le temps des illusions, du rêve qui s’efface pour laisser la place à la dure réalité. En parallèle, une vieille dame digne et chieuse débarque dans les studios Disney pour se pencher sur l’adaptation de son livre d’enfant « Mary Poppins ». Elle commence par mettre tout à plat pendant que l’équipe de Disney tente de négocier des petits aménagements.
Elle ne cède en rien, ni sur la couleur de la maison, ni sur ces ritournelles qui viennent de temps en temps flirter avec la comédie musicale, et encore moins les pingouins animés. Ces derniers finissent de la mettre en colère. Abandonnant là l’équipe et son projet, elle retourne en Angleterre, bien décidée à ce qu’on ne l’y reprenne plus. Comment Disney percera-t-il le secret de la vieille dame, peut-être en remontant les traces du passé et des douleurs de l’enfance qui ne s’effacent jamais.
Pour comprendre le cœur du film, il faut se demander qui Mary Poppins est venue sauver. Dans l’ombre de Mary ne parle que de cela, ces blessures que vous laisse l’enfance et qui ne se referment jamais. Ces rêves que les adultes brisent et qui se fracassent sur les portes closes de la vie insatiable. C’est l’histoire d’une petite fille et de son père, liés par les terres enchanteresses du rêve et de la féérie. Au début Pamela ressemble à ces vieilles dames pour qui rien ne va, acariâtres rongées par l’existence qui passent leurs temps à rejeter le monde. Le spectateur la trouve insupportable et se demande comment s’est perdue la petite fille. À la fin, il vient à comprendre les longues cicatrices qui ne se referment jamais et cette carapace asociale dressée entre elle et le monde. Dans une belle séquence entre Disney et P.L. Travers admirablement jouée par Emma Thompson, tout s’éclaire sur la présence de la famille dans l’œuvre de Disney et Mary.
« Les désappointements sont à l'âme des hommes ce que sont les tempêtes ont l'air. » P.L. Travers.
Un coin perdu au cœur du bush australien, c’est ici dans la chaleur de la terre sèche et aride, sous le soleil tapant, que la petite Pamela Lyndon Travers ancre sa nouvelle vie. Son père est muté pour la énième fois dans une autre banque, un autre oubli, pourquoi ? C’est le temps des illusions, du rêve qui s’efface pour laisser la place à la dure réalité. En parallèle, une vieille dame digne et chieuse débarque dans les studios Disney pour se pencher sur l’adaptation de son livre d’enfant « Mary Poppins ». Elle commence par mettre tout à plat pendant que l’équipe de Disney tente de négocier des petits aménagements.
Elle ne cède en rien, ni sur la couleur de la maison, ni sur ces ritournelles qui viennent de temps en temps flirter avec la comédie musicale, et encore moins les pingouins animés. Ces derniers finissent de la mettre en colère. Abandonnant là l’équipe et son projet, elle retourne en Angleterre, bien décidée à ce qu’on ne l’y reprenne plus. Comment Disney percera-t-il le secret de la vieille dame, peut-être en remontant les traces du passé et des douleurs de l’enfance qui ne s’effacent jamais.
Pour comprendre le cœur du film, il faut se demander qui Mary Poppins est venue sauver. Dans l’ombre de Mary ne parle que de cela, ces blessures que vous laisse l’enfance et qui ne se referment jamais. Ces rêves que les adultes brisent et qui se fracassent sur les portes closes de la vie insatiable. C’est l’histoire d’une petite fille et de son père, liés par les terres enchanteresses du rêve et de la féérie. Au début Pamela ressemble à ces vieilles dames pour qui rien ne va, acariâtres rongées par l’existence qui passent leurs temps à rejeter le monde. Le spectateur la trouve insupportable et se demande comment s’est perdue la petite fille. À la fin, il vient à comprendre les longues cicatrices qui ne se referment jamais et cette carapace asociale dressée entre elle et le monde. Dans une belle séquence entre Disney et P.L. Travers admirablement jouée par Emma Thompson, tout s’éclaire sur la présence de la famille dans l’œuvre de Disney et Mary.
C’est bien elle qui est au cœur du roman et de l’œuvre de Disney, cette bonne famille, vieille famille, le premier rêve américain. Ainsi, en jouant sur les souvenir de l’enfance de Mary, celle de la première grande perte qui marque à jamais au fer rouge l’âme, le spectateur comprend les raisons la poussant à ne faire aucune concession, et surtout ce mur entre elle et les autres. C’est dans ce ciel bleu ouvrant le film et le refermant que se trouve une partie de la réponse. Dans un monde inventé par un père rêveur, loin de ce banquier sans âme que la littérature nous caricature souvent, qu’est venu sauver Mary Poppins ? « Vous pensez que ce sont les enfants ? » demande PL Travers à Disney. Le père de Mickey connaît la réponse et la lui livre à la fin, dans une scène émouvante. Ces deux-là ont bien plus en commun que l’adaptation d’un roman ou une promesse faite à des petites filles.
Ils possèdent cette blessure de l’âme dont nous parlions plus haut. Ce vide qui ne se remplira jamais, au contraire, qui hante vos pas d’adolescent, d’adulte et finit par se refermer dans la dernière porte vers l’au-delà. Le film joue sur cette femme qui rejette son chauffeur, ne le comprend pas ou ne cherche pas. Elle referme le livre du rêve, le temps où sont père l’emmenait là-bas dans les prairies de l’imaginaire. Mary Poppins oppose le rêve, l’imaginaire à l’argent qui ronge tout. C’est l’opposition de la mort à la vie.
C’est l’enfance perdue, éperdue comme dans Peter Pan. Elle ne rêve plus. Elle est bien trop sérieuse, comme le business man du Petit Prince. C'est l'inverse du monde de Disney. Elle achève sa route son initiation aux portes de la vieillesse en regardant de nouveau le monde avec les yeux de la vie, celui de son père hier. Elle voit de nouveau un éléphant avalé par un boa ! En cela le film est plus moderne que nous pourrions le penser. Il parle de nos espoirs, nos désirs enfouis sous le vernis des convenances à se décider pour nous, par la route de la vie. Quand Disney lui dit : « C'est la vie qui vous a déçue ».
Il touche juste. Nous restaurons l'ordre par l'imagination, nous les menteurs. Ce n’est pas faux, combien le rêve, le mensonge du cinéma nous ramène à nos « promesses de l’aube ». Dans l’ombre de Mary nous parle d’initiation, de changement, à la fin chacun évolue. PL Travers accepte les pingouins animés, les chansons qui guérissent, et de parler à son chauffeur, un homme simple au grand cœur. Le récit nous parle aussi tout au long de la famille, ce rêve de bonheur, cette utopie qui parfois réussit, parfois trouve ses limites. Nous comprenons mieux sa présence au sein de l’œuvre de Disney et du livre car au final, c’est bien la famille que Mary Poppins sauve. Exactement comme dans la vie de PL Travers, avec le personnage inspirant la nounou au sac sans fin.
Ce ne sont pas les enfants ni X, que je vous laisse trouver, mais la famille en chaos qu’elle ressoude et replace sur la route du bonheur. C’est pourquoi, plus que tous les autres films de Disney, Mary Poppins tient une place particulière dans le cœur de tous ceux qui l’ont vu. À un moment de notre vie, nous attendons tous notre Mary Poppins. Et ce sont tous ces pères au cœur dur que la vie oblige à dissimuler leur âme, avec en toile de fond le ciel comme le bonheur d'un monde sans douleur. Nous quitterons le film comme nous sommes venus, par le ciel. C’est le message que nous livre sous ses airs charmants Dans l’ombre de Mary, la promesse de Disney. Et si vous pensez que c’est une promesse faite à ses filles, vous vous trompez peut-être. Et si c’était tout simplement une utopie, rétablir la famille, comme Mary Poppins. C’est presque réussi, car c’est souvent en famille que nous allons voir le Disney, parfois dans l’idée de la retrouver.
Patrick Van Langhenhoven
Bonus
Aucun c'est un peu dommage et peu habituel à Disney.
Titre original : Saving Mr. Banks
Titre français : Dans l'ombre de Mary – La Promesse de Walt Disney
Titre québécois : Sauvons M. Banks
Réalisation : John Lee Hancock
Scénario : Kelly Marcel (en) et Sue Smith
Direction artistique : Michael Corenblith (en)
Décors : Lauren E. Polizzi
Costumes : Daniel Orlandi
Montage : Mark Livolsi (en)
Musique : Thomas Newman
Photographie : John Schwartzman (en)
• Production : Ian Collie, Alison Owen et Philip Steuer
• Sociétés de production : BBC Films, Essential Media and Entertainment (en), Hopscotch Features, Ruby Films et Walt Disney Pictures
Sociétés de distribution : Walt Disney Pictures
Pays d’origine : États-Unis / Royaume-Uni / Australie
Budget : 35 000 000 dollars
Langue : anglais
Durée : 125 minutes
Format : Couleurs - 35 mm - 2.35:1 - Son Dolby numérique
DistributionTom Hanks (V. F. : Jean-Philippe Puymartin) : Walt Disney
Emma Thompson (V. F. : Frédérique Tirmont) : Pamela Lyndon Travers
Colin Farrell (V. F. : Boris Rehlinger) : Travers Robert Goff
Paul Giamatti (V. F. : Philippe Peythieu) : Ralph
Jason Schwartzman (V. F. : Alexis Tomassian) : Richard M. Sherman
Bradley Whitford (V. F. : Bernard Alane) : Don DaGradi
Ronan Vibert (en) (V. F. : Bernard Lanneau) : Diarmuid Russell
Melanie Paxson (en) (V. F. : Véronique Alycia) : Dolly
Rachel Griffiths (V. F. : Anne Massoteau) : tante Ellie
Ruth Wilson : Margaret Goff
B.J. Novak : Robert B. Sherman
Kathy Baker : Tommie
Kimberly D'Armond : Katie
Victoria Summer (en) : Julie Andrews
Kristopher Kyer : Dick Van Dyke
Dendrie Taylor : Lillian Disney
Annie Buckley : Pamela Lyndon Travers enfant
Luke Baines (en) : un serveur
Michael Swinehart : un portier d'hôtel