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affiche Dalida

Dalida

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Un film de Lisa Azuelos ,
Avec Sveva Alviti, Riccardo Scamarcio, Jean-Paul Rouve,

Genre : Biographique
Durée : 2h04
France

En Bref

« Dalida n’est pas n’importe quelle femme. » Orlando

Nous suivons la petite fille du Caire perdue dans les quartiers populaires jusqu’à sa fin tragique, un soir où la vie semble peser si lourd qu’elle se meurt dans le printemps trop précoce. Comment la gamine qui accompagnait son père, premier violon à l’opéra du Caire, trouve peu à peu sa voix et sa voie pour briller dans la lumière, prenant comme ouverture la première tentative de suicide quand déjà les jours vous semblent si gris ? Nous remontons le fleuve d’une ligne de vie où l’amour et le regard de l’autre deviennent une quête perpétuelle. Elle connaît un début de succès en Égypte et finit par décrocher la première place dans un radio-crochet, Les Numéros 1 de demain.

Elle sera toujours en avance sur son temps, bousculant les habitudes, brisant l’image, osant chanter l’impossible. Lucien Morisse, patron de la jeune radio Europe n°1 tombe sous son charme. Il l’épouse le 8 avril 1961. Entre-temps, Bambino cartonne sur les ondes de la station. Elle fait la première partie de Charles Aznavour. C’est la vague des yéyés, les premières amours, le cœur qui bat la chamade, les rencontres, les espoirs du silence, des mots… Elle passe les modes, brise les codes, reste la femme très rapidement préférée des Français. Alors que personne ne croit en son interprétation de Je suis malade, elle l’impose à son répertoire et en fait oublier la version de Serge Lama, son créateur. De la même manière, elle se lancera dans le disco pour connaitre un succès énorme.

Si au niveau carrière tout lui sourit à force de travail acharné, d’une relation en symbiose avec la foule, sa vie privée est tout le contraire. Les histoires d’amour se succèdent, s’élancent dans le ciel bleu, arc-en-ciel d’espérances, doux baisers du soir se transformant la nuit venue en cauchemar. Un soir d’avril, le cœur ne tiendra plus, l’amour qui s’en va battre la chamade ailleurs, une poignée de cachets et l’éternité pour aimer…


Dalida laissera à la foule ce mot pour testament « La vie m’est insupportable. Pardonnez-moi » Le public pourrait lui répondre : « ton absence est insupportable ». Il en a fait une idole qui, comme Piaf, brille au firmament de l’éternité. Elle pourrait dire comme Barbara : « ma plus belle histoire d’amour c’est vous ! »

–          J’ai trente-quatre ans, pas d’amour, pas d’espoir, pas d’enfant.

–          Vous donnez l’espoir à des milliers de gens.

–          Et moi qui m’en donne ?

Le projet lancé par Orlando, le gardien du temple, et Pathé sont repris par Lisa Azuelos. Le frère de Dalida participe à l’élaboration du scénario et n’hésite pas à ouvrir ses tiroirs secrets. Il laisse libre choix à la réalisatrice à partir du moment où elle ne trahit pas la mémoire de la chanteuse. Depuis sa première réalisation avec  Comme t’y es belle, Lol,  Une rencontre, l’amour est au cœur de sa thématique. Fille d’une chanteuse célèbre, et de par son parcours personnel, elle connaît bien le sujet. Elle se plonge au cœur des chansons et des documents pour en retenir l’essentiel et bâtir un scénario marqué par l’enfance et le présent. La première séquence s’ouvre sur la première tentative de suicide où déjà la mort plane sur le désespoir d’être aimé.

Elle saisit cette quête profonde, se cachant derrière les chansons. Comme Piaf, Dalida n’a de cesse de trouver l’étoile de l’amour. Entre la carrière que nous connaissons et les moments plus intimes, une route initiatique déroule son chemin de bonheurs et de douleurs. Il n’est pas vain de parler de quête de soi et de l’autre avec Dalida. Elle n’hésite pas à suivre les pas d’un gourou en Inde, période où elle se transforme, lit Teilhard de Chardin, Freud, et d’autres. Lisa Azuelos réussit à saisir l’intime grâce à son actrice, la jeune comédienne Sveva Alviti. La réalisatrice nous dira que lors des essais et son interprétation de la chanson Je suis malade, elle s’est imposée comme une évidence. Même si un maquillage intense est nécessaire pour transformer le mannequin en Dalida, la force du film réside dans sa sincérité et son interprétation, un vrai travail de composition où elle touche l’âme de la chanteuse.

Elle nous dira que les archives personnelles d’Orlando l’ont beaucoup aidée à trouver le cœur de son personnage. Le film nous révèle bien des zones secrètes d’une chanteuse que le feu des projecteurs masquait en partie dans sa vie intime. Nous en connaissions ce que les journaux à sensation dévoilaient au public dans leur esprit de vautour. Lisa Azuelos reconstitue dans sa mise en scène les fastes de la scène, mais surtout nous livre un magnifique portrait d’une vie privée dont la quête de l’amour est le cœur. Elle n’occulte rien des douleurs, des quêtes existentielles, du suicide et de la mort qui sans cesse plane en arrière-plan. Dalida nous donne à réfléchir sur ce qui se passe une fois les projecteurs éteints, la gloire ne serait pas une fête permanente. Elle réussit plus qu’un simple portrait d’une vie. Elle nous interroge sur le sens de l’existence et de l’amour, sa thématique habituelle.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
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Questions à Orlando
« Sveva Alviti ne fait pas une imitation : elle est Dalida »
 
Que pensez-vous de Riccardo Scamarcio qui vous incarne à l’écran ?
Je l’adore et c’est une immense star en Italie. Au départ, il devait incarner Luigi Tenco, mais après avoir lu le scénario, il a préféré jouer mon rôle. On a dîné ensemble, je sentais son regard qui me scrutait. Je lui ai juste dit : « Tu as la totale liberté, mais pas de caricature ! ». Il m’a traité avec respect. Mais il n’a pas tout à fait mon sens de l’humour !
Quel regard portez-vous sur Sveva Alviti qui incarne Dalida ?
Quand j’ai vu Sveva arriver, j’ai été impressionné par sa grande beauté, j’ai été touché et puis j’ai senti son immense envie. Son interprétation est magistrale. Elle passe par tous les états, artistiques dans la diversité du répertoire des chansons de Dalida, et tragiques et sentimentales, de bonheur, d’amour, de déception. Elle ne fait pas une imitation : elle est Dalida, naturellement.
Le film montre la femme Dalida. En quoi était-elle une star ?
Aujourd’hui, le mot star est galvaudé. On a même fait une Star academy ! Une star c’est quelqu’un dont la vie personnelle est exactement à la hauteur de la vie professionnelle. En France, il y en a eu deux dans la chanson : Édith Piaf et puis Dalida. Que veut le public ? Des héroïnes ! Et la vie de Dalida, c’est une vie de soap opera qui malheureusement finit tragiquement.
Ses chansons racontaient sa vie, comme le fait le film ?
 Les chansons de Dalida sont le fruit d'un métissage. Depuis toute petite, elle a été confrontée à de la musique depuis le bassin méditerranéen jusqu'aux États-Unis. Inconsciemment, elle les a incluses dans son répertoire. Ses chansons illustraient souvent sa vie et vers la fin, elle inspirait beaucoup les auteurs qui étaient des buvards. Ça a donné A ma manière, Pour en arriver là, Mourir sur scène. Dalida n'a jamais suivi la mode : elle l'a toujours précédée. Quant à savoir si c'était conscient ou pas, c'est une autre histoire
Quel était exactement votre rôle auprès de Dalida ?

 J'étais un peu son miroir, mais elle décidait d'absolument tout, particulièrement pour la scène et dans le choix de ses chansons. Mais elle m'écoutait aussi. Ainsi, quand je lui ai proposé Monday Tuesday elle disait partout : " Mon frère est fou ! Ce n'est pas mon style, je ne peux pas chanter ça ". Quand le mixage a été terminé, la chanson a eu l'effet d'une bombe et elle a dit des choses si gentilles sur moi que je ne peux pas les répéter.


    •       Titre original : Dalida

    •       Réalisation : Lisa Azuelos

    •       Scénario : Lisa Azuelos

    •       Direction artistique : Émile Ghigo

    •       Costumes : Emmanuelle Youchnovski

    •       Photographie : Antoine Sanier

    •       Son : Vincent Goujon

    •       Montage : Baptiste Druot

    •       Production : Lisa Azuelos et Julien Madon

    •       Sociétés de production : Bethsabée Mucho, Pathé Production et TF1 Films Production (coproductions)

    •       Société de distribution : Pathé Distribution

    •       Pays d'origine : France

    •       Langue originale : français

    •       Format : couleur

    •       Genre : biographie

    •       Dates de sortie : 11 janvier 2017

Distribution

    •       Sveva Alviti : Dalida

    •       Riccardo Scamarcio : Orlando

    •       Jean-Paul Rouve : Lucien Morisse

    •       Alessandro Borghi : Luigi Tenco

    •       Patrick Timsit : Bruno Coquatrix

    •       Vincent Perez : Eddie Barclay

    •       Nicolas Duvauchelle : Richard Chanfray

    •       Niels Schneider : Jean Sobieski

    •       Michaël Cohen : Arnaud Desjardins

    •       Brenno Placido : Lucio

    •       Elena Rapisarda : petite Iolanda Gigliotti