Tout roule pour Adonis Creed. Il est enfin champion du monde poids lourds, et Bianca accepte de l’épouser. Sa carrière prend son envol et bientôt un nouveau venu dans la famille Creed fera sans aucun doute le bonheur de ses parents. Pourtant, l’heure est sombre. Surgi du passé, un autre fils réclame sa revanche. Viktor Drago et son père Ivan le provoquent pour le titre de champion du monde. Après le père, Apollo Creed, c’est peut-être le fils qui finira par mordre la poussière du ring. L’heure du choix est venue. Rocky Balboa lui conseille de refuser, de laisser les morts aux légendes. On ne décline pas l’occasion de fermer une blessure, un traumatisme. La lutte se solde par une victoire par disqualification. L’heure de la revanche est proche et elle se passera sur le sol russe. Adonis possède un allié de poids, Rocky Balboa qui, lui aussi, a une dette à honorer et la page d’un livre à tourner. C’est le moment où le destin s’invite dans la partie pour brouiller les cartes. L’honneur est-il plus fort que la vie ?
C’est Steven Caple Jr qui remplace Stallone, annoncé comme réalisateur à la place de Ryan Coogler pris sur le tournage de Black Panther. Disons-le tout de suite, sans être la surprise de Creed, Steven Caple Jr réalise un film sympathique s’inscrivant peut-être dans une nouvelle saga. Stallone raccrochera les gants après cet épisode. Rocky Balboa s’occupera de sa petite famille. Comme le dit Sean Connery à propos de Bond, « Il ne faut jamais dire jamais » ! Le premier volet racontait l’initiation, le long parcours d’un jeune homme tiraillé par le passé qui s’affirme. La suite est un passage obligé pour solder celui-ci dans la tradition du cinéma de boxe, sans grande surprise. Dommage, la confrontation se retrouve surtout entre les cordes et moins dans les coulisses.
La rencontre entre Rocky et Ivan ressemble à un combat de vieux coqs qui se jaugent. La figure maternelle de Ludmilla Drago, reprise par Brigitte Nielsen, n’est qu’un caméo anecdotique comme Mary Anne Creed. Bianca, en devenant mère, occupe plus de place, respectant un peu trop facilement les choix de son mari.C’est l’icône du père qui prédomine dans un jeu de relations un peu trop léger. C’est le père mort revenu du passé, le nouveau père pour Adonis, la relation père et fils pour Rocky et Yvan. Ces figures tracent une seconde thématique intéressante mais qui manque de profondeur. Le récit suit une trame classique. Un vainqueur est provoqué et doit se remettre en cause pour regagner son honneur. Creed ne perd même pas le titre de champion du monde et sa descente aux enfers est plutôt gentille.
Il devra s’entrainer au pays d’Hadès dans un lieu qui aurait mérité d’être plus exploré. Creed II ne plonge jamais au cœur des entrailles pour fouiller la noirceur du monde, comme le faisait le premier. Il se contente de suivre une route tranquille avec ses passages obligatoires, sans surprise. Steven Caple Jr arrive à nous entrainer malgré tout dans cette trame pour un concerto plus qu’une symphonie tragique. C’est peut-être un signe. Aujourd’hui à Hollywood, la noirceur de Batman s’efface pour l’humour et le rire de Deadpool. Creed II ravira les fans de la saga Rocky, ils trouveront leur bonheur, de la sueur et des combats de boxe.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Creed II
Titre français : Creed 2
Réalisation : Steven Caple Jr.
Scénario : Juel Taylor et Sylvester Stallone, d'après une histoire de Cheo Hodari Coker et Sascha Penn, d'après des personnages créés par Ryan Coogler et Sylvester Stallone
Direction artistique : Jesse Rosenthal
Décors : Franco-Giacomo Carbone
Costumes : Lizz Wolf
Photographie : Kramer Morgenthau
Montage : Dana E. Glauberman, Saira Haider et Paul Harb
Musique : Ludwig Göransson
Production : William Chartoff, Sylvester Stallone, Kevin King Templeton, Charles Winkler, David Winkler et Irwin Winkler
Producteurs délégués : Ryan Coogler et Guy Riedel
Sociétés de production : Chartoff-Winkler Productions, Metro-Goldwyn-Mayer, New Line Cinema et Warner Bros.
Sociétés de distribution : MGM (États-Unis), Warner Bros. (France)
Budget : 50 000 0001
Pays d’origine : États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur
Durée : 130 minutes
Genre : drame sportif
Dates de sortie : 9 janvier 2019
Distribution
Michael B. Jordan (VF : Jean-Baptiste Anoumon ; VQ : Fred-Éric Salvail) : Adonis Johnson Creed
Sylvester Stallone (VF : Alain Dorval ; VQ : Pierre Chagnon) : Rocky Balboa
Dolph Lundgren (VF : Jacques Frantz ; VQ : Pierre Auger) : Ivan Drago
Florian Munteanu : Viktor Drago
Tessa Thompson (VF : Fily Keita ; VQ : Marie-Evelyne Lessard) : Bianca Porter
Phylicia Rashād (VF : Maïk Darah ; VQ : Claudine Chatel) : Mary Anne Creed
Brigitte Nielsen : Ludmila Drago
Milo Ventimiglia (VF : Alexis Tomassian ; VQ : Hugolin Chevrette-Landesque) : Robert Balboa Jr.
Andre Ward (VF : Vincent Barazzoni) : Danny « Stuntman » Wheeler
Wood Harris (VF : Lucien Jean-Baptiste) : Tony « Little Duke » Evers
Jim Lampley (VF : Gabriel Le Doze ; VQ : Guy Nadon) : lui-même
Russell Hornsby : Buddy Marcelle
Michael Buffer : lui-même
Roy Jones Jr. : lui-même (caméo)
Evander Holyfield : lui-même (caméo)
Sugar Ray Leonard : lui-même (caméo)