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affiche Celle que vous croyez

Celle que vous croyez

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Un film de Safy Nebbou ,
Avec Juliette Binoche, François Civil, Nicole Garcia,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h41
France

En Bref

Claire, abandonnée par son mari pour une plus jeune, invente Clara. Elle espère bien, à travers elle et Alex, reconquérir le cœur de son jeune amant Ludo. Cette femme deux fois oubliée se prend peu à peu au jeu des miroirs fragiles de l’âme. À travers son profil sur les réseaux sociaux, et son avatar Clara, elle se dissimule. De conversation en photo et vidéo volées à une autre, elle se prend au jeu de Clara. Elle retrouve ses jeunes années et le vent de la première rencontre, du cœur qui bat la chamade. Elle ne voit pas l’abîme s’ouvrant devant elle, prêt à dévorer Claire pour la jeter dans le néant. Peu à peu la première s’efface, disparaît, et quand vient le moment de quitter le regard du miroir pour celui des yeux d’Alex, elle invente mille stratagèmes. Jusqu’où Claire est-elle prête à entrer dans un jeu pervers conduisant aux portes de la folie et du désespoir ? C’est dans la forêt où l’on se perd à jamais qu’il lui faudra retrouver la route, avant qu’il ne soit trop tard. 


Safy Nebbou aime le jeu des apparences, des mensonges et de la vérité, des réalités cachées et des fictions que l’on invente. Elles apparaissent aujourd’hui de façon plus éclatante avec cette histoire trouble. Il s’appuie sur le roman éponyme de Camille Laurens et son ambiance, mélange de roman noir et social pour nous emporter dans un autre moi. Il s’empare du texte comme il l’avait fait pour Comme un homme, adapté de L’âge bête de Boileau-Narcejac et Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson, pour le faire sien sans le trahir. Il garde l’âme profonde du récit en le transformant en une nouvelle lecture cinématographique. La vérité et le mensonge, la fiction et la réalité semblaient s’accommoder l’un de l’autre, du Cou de la girafe au dernier Dans les forêts de Sibérie. Le film explore plusieurs thématiques déjà abordées par ailleurs, celle du double, L’autre Dumas. Le miroir, le reflet deviennent un élément important que l’on retrouve subtilement, dans les vitres et autres reflets de Claire. Il nous interroge sur ce que nous sommes au plus profond de nous-même.

Il nous questionne sur ce que nous voulons être, entre le mensonge et la vérité, la réalité et la fiction. La première image est ce visage de Juliette Binoche en gros plan cerné par l’eau. Nous le retrouvons comme un leitmotiv, le visage et l’eau, c’est la pluie qui nettoie, l’eau qui vous permet de renaitre. La symbolique n’est jamais absente, elle devient repère pour ne pas s’égarer dans le gouffre de l’âme de Claire. Le film démarre sur une personne perdue qui finira peut-être par se retrouver. C’est un cheminement qui conduit de Claire à Clara qui finit par oublier son créateur. Peu à peu elle devient cette autre inventée, créée, et prise au piège de ses chimères. Le moment de la rencontre se transforme en objet de cinéma avec cette femme amoureuse noyée dans la foule. La mise en scène astucieuse isole ces deux couples pour un moment qui se fera ou pas. Jusqu’ici, nous sommes dans une romance des mots et du corps d’une femme mûre métamorphosée. C’est à cet instant qu’il bascule dans l’atmosphère du roman policier et noir.

La trame se métamorphose elle aussi de façon imperceptible, pour une tension qui progresse de plus en plus. Les passages dans la salle du psy marquaient les chapitres d’une vie se dispersant dans l’eau du lac. Mais comme la pincée de terre jetée à la rivière, ils disparaissent pour devenir l’océan. Le mensonge rejoint la vérité et le drame sournois se glisse pour nous entrainer ailleurs. Juliette Binoche, grâce à un travail particulier en amont, nous offre un jeu d’actrice exceptionnel comme à son habitude. Elle passe de l’une à l’autre dans mélange nuancé où l’actrice ne semble pas se perdre. C’est avec impatience que nous attendons le prochain opus d’une œuvre que nous adorons. Elle se construit chaque jour entre cinéma et théâtre, plus qu’hier et bien moins que demain.

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


Fiche technique

    Titre original : Celle que vous croyez

    Titre international : Who You Think I Am

    Réalisation : Safy Nebbou

    Scénario : Safy Nebbou et Julie Peyr, d’après le roman homonyme de Camille Laurens  

    Direction artistique et décors : Cyril Gomez-Mathieu

    Costumes : Alexandra Charles

    Photographie : Gilles Porte

    Son : Fabien Devillers, Alexandre Fleurant et Pascal Jasmes

    Montage : Stéphane Pereira

    Musique : Ibrahim Maalouf

    Production : Michel Saint-Jean

    Sociétés de production : Diaphana Films ; France 3 Cinéma (coproduction)

    Sociétés de distribution : Diaphana Films ; Agora Films Suisse (Suisse romande), Axia Films Inc. (Québec), Cinéart (Belgique)

    Pays d’origine : France

    Langue originale : français

    Format : couleur

    Genre : comédie dramatique

    Durée : 101 minutes

    Dates de sortie : 27 février 2019

Distribution

Juliette Binoche : Claire Milaud

François Civil : Alex

Nicole Garcia : Catherine Bormans

Marie-Ange Casta : Katia

Charles Berling : Gilles

Guillaume Gouix : Ludo

Jules Houplain : Max

Jules Gauzelin : Tristan

Claude Perron : Solange