« L’amour, c’est comme le vin, il faut du temps. Ça doit fermenter. Et ce n’est pas toujours pourri au final »

Cédric Klapisch place en général les errances, les maux ou mots du cœur et de ses personnages dans les villes, Paris, New York, Barcelone. C’est au cœur des cités qu’il quête le bonheur et déjà ce qui nous lie à l’autre. C’est le voyage pour trouver un chat et finir par se découvrir dans le sillage des rues de Paris. C’est la trilogie de L’auberge espagnole où la rencontre avec l’autre forme le chant du bonheur. C’est ces multitudes de vies qui se lient pour tisser la tapisserie de l’existence, quand chacun apprend à se connaître et reconnaître dans l’autre le cœur de l’humanité. Réalisateur humaniste, c’est bien les individus qui l’intéressent avant les lieux. C’est le premier film, quand la campagne s’éveille au crépuscule et que l’arbre raconte la poésie de la vigne. Le vin, comme la vie, se bonifie avec le temps, oubliant parfois les mauvais jours de tempête.

C’est le retour du fils prodige arrivant trop tard pour que les mots soignent les maux de son départ. Il a fait sa vie ailleurs dans le vent chaud de l’Australie, mais toujours avec le vin comme réponse. C’est une petite fille qui devient femme en s’affirmant à travers ses choix pour élaborer l’alchimie d’un vin du cœur avant l’argent. C’est un frère qui décide de prendre en main sa famille et sa vie pour s’accomplir dans l’aube dorée des soleils levants sur la vigne d’or et d’émeraude. Parfois certains visages prennent l’apparence de la facilité, le beau-père notable, la mère intrusive, le vendangeur fanfaron. On boit beaucoup, sans modération, on goûte, on savoure ou on laisse le vin couler à flots. Ce qui nous lie c’est à la fois l’espace où l’on grandit, la route que l’on forge au sens propre et figuré, et ce rien qui nous relie aux autres.

Un film sur le vin, c’est le prétexte à parler de la famille, de l’héritage de ses parents et ce que l’on transmet à ses enfants. La mort du père, c’est aussi le passage à l’âge adulte et comment on le devient en se construisant avec l’enfant d’hier et les envies d’aujourd’hui. Pio Marmaï (Jean), Ana Girardot (Juliette) et François Civil (Jérémie) incarnent avec intelligence des personnages complexes comme le vin qu’ils produisent. C’est un magnifique film sur le vin réalisé avec sensibilité et harmonie où les images et les paroles nous en apprennent plus sur ce nectar des dieux. Le réalisateur n’a pas hésité à suivre les saisons qui scandent le chant de Ce qui nous lie.

Patrick Van Langhenhoven

    •       Titre : Ce qui nous lie

    •       Titre international : Back to Burgundy

    •       Réalisation et production : Cédric Klapisch

    •       Scénario : Cédric Klapisch et Santiago Amigorena

    •       Montage : Anne-Sophie Bion

    •       Directrice artistique : Valérie Rozanes

    •       Photographie : Alexis Kavyrchine

    •       Chef décoratrice : Marie Cheminal

    •       Costumes : Anne Schotte

    •       Musique : Loïk Dury et Christophe Minck

    •       Supervision musicale :

    •       Postproduction :

    •       Société de production : Ce qui me meut

    •       Coproduction : France 2 Cinéma et StudioCanal

    •       Société de distribution : StudioCanal

    •       Pays d'origine : France

    •       Langue : français

    •       Genre : Film dramatique

    •       Durée : 113 minutes

    •       Budget : 7 870 000 euros1

    •       Format : couleur - 2.35:1 - DCP

    •       Son : Cyril Moisson

    •       Dates de sortie : 14 juin 2017

Distribution

    •       Pio Marmaï : Jean

    •       Ana Girardot : Juliette

    •       François Civil : Jérémie

    •       Jean-Marc Roulot : Marcel

    •       María Valverde : Alicia

    •       Yamée Couture : Océane

    •       Karidja Touré : Lina

    •       Florence Pernel : Chantal

    •       Jean-Marie Winling : Anselme

    •       Éric Caravaca : Le père

    •       Sarah Grappin : La mère

    •       Tewfik Jallab : Marouan

    •       Cédric Klapisch : Un vendangeur