Julien Leclercq aime  le cinéma de papa avec des types jaillis des romans d'Alphonse Boudard, Simonin ou Lebreton, des hommes d'honneur. Depuis son premier essai Chrysalis, en passant par L’assaut, Gibraltar, il explore le genre dans les pas de Lautner, Verneuil, et compagnie.  En général, ce sont des mecs respectant leur parole. Cette fois, le deal pour rattraper l’erreur du benjamin, est de braquer un Go Fast. Aujourd'hui, ce sont les chiens fous sans collier qui drivent le milieu. Ce n’est plus Fort Alamo mais OK Corral. C’est l’occasion de confronter deux univers, celui des anciens que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, un monde ou l’honneur et la valeur humaine possédaient encore toute sa raison, face à celui des fous et de l’argent.

 Yannis le chef de bande, pour un coup en prépare trente, accro au braquage comme d’autres aux bonbons d’Halloween. C’est un peu l’écho de  notre société actuelle où l’argent détrône l’humain, où l’apparence est plus importante que la constance. Le cœur du film tourne autour de cette question et celle de la famille. On découvre le gang bâti sur des valeurs de respect mutuel, d’honneur à défendre jusqu’à la dernière goutte de sang. En face, nous trouvons celle de notre naissance, la mère au centre, le père absent et le frère et la sœur. Yannis est capable d’aller jusqu’au bout pour préserver ses deux familles. De la même façon, Julien Leclercq oppose la vieille école devenue légende ou argument pour un bon polar.

Il ne reste plus que des caïds de banlieue, la drogue remplace les vieux trafics de papa et le monde bascule dans la sauvagerie. Reviennent les questions existentielles pour nos braqueurs, l’argent est-il un moyen de concrétiser ses rêves, d’atteindre un Eden ? De la même façon, faut il continuer ou tout arrêter pour allez vivre en père peinard dans un petit coin tranquille ? Nous le voyons, le genre flirt avec le western et son idée de rédemption. Il est dommage que dans la dernière partie il abandonne sa piste pour du plus convenu, s’achevant dans un happy end généreux. Il lui  manque juste un peu plus de relief et de la noirceur de ses ainés, mais Julien Leclercq est sur la bonne voie.

Patrick Van Langhenhoven

Fiche technique

Réalisateur : Julien Leclercq  

Scénariste Julien Leclercq, Simon Moutaïrou

Collaboration au scénario Jérôme Pierrat

Producteur Julien Leclercq, Julien Madon

Coproducteur Etienne Mallet, Julien Deris, Marc Dujardin, David Gauquié

Directeur de la photographie Philip Lozano

Chef monteur Mickael Dumontier

Chef décorateur Gwendal Bescond

Directeur du casting Swan Pham

Directeur de production Marc Fontanel

1er assistant réalisateur James Canal

Chef costumier Muriel Legrand

Ingénieur du son Vincent Goujon

Chef coiffeur Patrice Iva

Chef maquilleur Sabine Fèvre

Attaché de presse Dominique Segall, Mathias Lasserre

Production Labyrinthe Films

Coproduction SND, Movie Pictures, Maje Productions, UMedia,  Cinéfrance

Distributeur France (Sortie en salle) SND

Distributions :

Sami Bouajila Rôle : Yanis Zeri

Guillaume Gouix Rôle : Eric

Youssef Hajdi Rôle : Nasser

Kaaris Rôle : Salif

Redouane Behache Rôle : Amine Zeri

Kahina Carina Rôle : Nora Zeri

David Saracino Rôle : Franck

Alice de Lencquesaing Rôle : Audrey

Khadidja Zeri, la mère Baya Belal

Adama Steve Tientcheu

Bastien Antonin Brunelle-Rémy

Redouane Mohid Abid

Bilal Narcisse Mame

Marion Jeanne Bournaud

Rudy Rabah Naït Oufella

Tarek Akim Chir

Abel Mahamadou Coulibaly

Maître Clavel Jean-Philippe Puymartin

Flic BAC Laurent Orry

Leslie Lucia Ceracchi

La colombe Colombe Mobio

Lola Olive Ka

Le chouf Calvynn Wild

Le pion Alexis Corso

Le gérant Jean-Christophe Barc

Daniel Sylvain Gillet

La soeur Manda Touré

Le jeune Turc Savas Ilhan

Le passeur Abdelmounlim Laarich

Emma Safia Ziouche-Djidel