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affiche Black Storm

Black Storm

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Un film de Steven Quale,
Avec Richard Armitage, Sarah Wayne Callies, Max Deacon,

Genre : Film catastrophe
Durée : 1h29
États-Unis

En Bref

Dix-huit ans après Twister de Jan Bont (eh oui, ça fout un coup de vieux), la Warner remet au goût du jour le film catastrophe de tempêtes avec au guidon un Steven Quale aux gros sabots bien comme il faut. Tous aux abris ! Réalisateur de Destination Finale 5, Quale est surtout le superviseur des effets spéciaux de Titanic et d’Avatar. S’il vous plait. L’homme est donc de taille à mater ces géants du ciel qui ont pris la fâcheuse habitude de ravager les Etats-Unis à intervalles réguliers ces derniers temps. Avec Black Storm (un nouvel exemple de titre VF pourri), pas besoin d’y aller par quatre chemins, on s’en prend plein les yeux, plein les oreilles. Pour le reste, rien de bien neuf au rayon des scénarii nanars.

En une journée, la petite ville de Silverton est dévastée par une multitude de tornades sans précédent. Les habitants sont désormais à la merci de ces cyclones ravageurs et meurtriers, alors même que les météorologues annoncent que le pire est à venir (…)


(…) Tandis que la plupart des gens cherchent un abri, d’autres se risquent à se rapprocher de l’œil du cyclone pour tenter d’immortaliser en photos cet événement exceptionnel. 

Pour une fois, il n’est pas question d’une catastrophe à l’échelle nationale ou même planétaire (là où seuls les Etats-Unis ont la solution), non. Ici, les tornades à répétition se déchainent sur la petite ville de Silverston. Nous voilà donc sur les pas d’une équipe de documentaristes chasseurs de tempêtes qui sillonnent l’Etat à la recherche de ces phénomènes météorologiques incroyables. Installés dans le Titus, sorte d’engin ultra-blindé et bardé de caméra, prêt à se confronter aux pires monstres pour capter enfin l’image ultime : l’œil de la tornade. De leur côté, deux casse-cous filment tout et n’importe quoi à la recherche du scoop pour devenir les rois du clic sur YouTube, tandis que deux jeunes filment leur projet de fin d’année dans une usine du coin et qu’un autre est chargé de capter la cérémonie de remise des diplômes au lycée de la ville. Vous l’aurez surement compris sans qu’on ait à mettre le doigt dessus : on est en présence d’un « found footage » (litt. enregistrement trouvé). Hors, ce principe implique une écriture en amont très précise et réfléchie, une étape qu’a vraisemblablement snobé Steven Quale au vu du découpage à la hache et de l’enchainement des scènes sans la moindre logique. Mais qu’importe, on est vraisemblablement là pour les images de tempêtes avant tout.

Sur ce dernier point, il faut reconnaître que le faiseur nous en colle plein les mirettes. Arbres arrachés qui deviennent des projectiles dangereux, immeubles réduits en poussière, carambolages à la pelle, inondations, lignes à haute tension qui s’effondrent sur la route, avions de ligne aspirés comme de vulgaires maquettes… Le résultat est bluffant. Formidablement matérialisées, les tornades offrent un spectacle visuel et sonore hors du commun et les multiples points de vue magnifique. Un dispositif qui nous propulse illico au cœur de la tempête (d’où le titre VO « Into the Storm ») pour une immersion totale. Pour peu qu’il fasse un temps maussade à la sortie de la salle, attendez-vous à redouter le pire… La bonne idée de Black Storm est donc de nous placer directement à bout de bras des protagonistes, caméra tremblante et cadrage approximatif, afin de nous rendre spectateur/acteur impuissant de ce cataclysme.

Cependant, côté scénario, ce n’est pas la même limonade. Même s’ils nous ont épargné quelques écueils du genre : une romance naissante entre le père veuf et la météorologiste esseulée ou des survivants invraisemblables. Le scénario ne fait pas pour autant dans la dentelle. Telles les exécutrices d’une force suprême, les tornades font quand même quelques victimes mais uniquement des victimes morales et jamais les plus gentils. Des personnes qui ont fait des mauvaises choses et qui ont le mauvais rôle sont ainsi exécutées, non sans avoir le temps de se repentir avec quelques actions de bravoure (bah oui, l’humain est bon après tout). On n’échappe pas non plus au discours niais et moralisateur en conclusion : l’expérience qui ressoude une famille et redonne la valeur de la vie aux habitants. Quand résonne derrière les derniers plans « La foi vous aidera à surmonter cette épreuve », la happy-end prend définitivement un goût amer, jusqu’à annihiler presque complètement les frissons passés. Du côté du casting, basé sur des seconds couteaux, il a déjà bien du mal à tenir le coup face à ce déchainement de turbulences que leur texte et leur jeu en deviennent apparemment secondaires, et ca se ressent. Qu’on se le dise, si on va voir Black Storm, c’est plus pour son spectacle que pour ses réflexions philosophiques.

Eve BROUSSE 

Note du support :
3
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 1.85, Format DVD-9
Langues Audio : Anglais, Français, Italien Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français, Italien, Néerlandais
Edition : Warner Home Vidéo

Bonus:

Copie digitale offerte au format UltraViolet
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